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vendredi 30 novembre 2018

La Réunion: la ministre a dû être exfiltrée d'une rencontre avec des "gilets jaunes"




La ministre des Outre-mer, Annick Girardin a dû être exfiltrée par son service d'ordre lors d'une réunion vendredi, au lendemain de l'annonce de mesures qui n'ont pas convaincu les manifestants. Elle avait annoncé jeudi la création de 1.000 emplois aidés supplémentaires avant la fin de l’année  - en un mois - à La Réunion, où elle est en déplacement pour tenter d’éteindre la colère sociale qui paralyse l’île.

Dès sa sortie de l'aéroport Roland-Garros de Saint-Denis, la ministre a été huée par quelques centaines de manifestants et a immédiatement filé sur le proche barrage du rond-point de Gillot bloqué par quelque 2.000 "gilets jaunes".

La ministre était arrivée la bouche en coeur : "J’ai obtenu avant mon arrivée ici à La Réunion, 500 contrats de plus pour des CDI dans les entreprises, et 500 pour le secteur associatif qui devront par contre être attribués avant la fin de l’année 2018", avait déclaré la ministre des Outre-mer lors d’un discours. "Avec le reliquat qui existe déjà de 900 contrats qui sont en attente de signature, c’est 1.900 contrats qui pourront être pourvus d’ici un mois, a-t-elle promis, à la condition que " l’activité reprend au plus vite", a précisé la maîtresse-chanteuse.


Mais sept des onze parlementaires de La Réunion ont décliné l’invitation de la ministre à participer à une réunion de travail ce jeudi soir. "Rendons vie ensemble à la Réunion", a exhorté Annick Girardin lors de son discours, disant avoir entendu, elle aussi, "une juste attente, une immense exigence, celle de la dignité".

La BPI pourra également "reporter certaines échéances de remboursement de prêt pour alléger la trésorerie des entreprises touchées par les événements", a-t-elle ajouté. Elle a aussi rappelé les objectifs de son plan pour les Outremers : "zéro charge autour du Smic pour faciliter les embauches", diminution de l’imposition sur les sociétés, ainsi qu’une "politique ambitieuse d’investissements publics qui permettra de créer un véritable choc d’activité".

Mais les Réunionnais avaient exprimé leur déception après les premières annonces faites mercredi soir par Annick Girardin, car elles sont pour la plupart déjà incluses dans le Plan pauvreté voté en septembre et applicables dans toute la France en janvier 2019.

Alors, au quatorzième jour de mobilisation sur l'île, les barrages y étaient toujours aussi nombreux, au nombre d'une vingtaine sur les principaux axes routiers selon la Direction régionale des routes.

Certes, selon un bilan établi entre le 26 et le 29 novembre par la Chambre de commerce et de l'industrie réunionnaise (CCIR), "la perte estimée pour l'ensemble des entreprises réunionnaises sur dix jours est comprise entre 500 et 600 millions d'euros".


La rencontre avec les "gilets jaunes" s'est déroulée dans une ambiance tendue

A. Girardin s'est rendue dans l'ouest de l'île dans la matinée et a fait une première halte, non programmée, au Port-est, seul port marchant et poumon économique de La Réunion. 

S'il n'y a pas eu d'insultes à son encontre, Mme Girardin a dû traverser une foule de manifestants en colère, la huant et criant "Macron démission", avant qu'elle ne soit exfiltrée par son service d'ordre.

Au départ du convoi, des personnes ont poursuivi les voitures. 
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C'est la première fois depuis son arrivée à La Réunion mercredi qu'une rencontre avec les "gilets jaunes" est aussi houleuse. Preuve que les annonces faites mercredi et jeudi sont loin d'avoir satisfait les manifestants.

Quant aux mesures sociales annoncées jeudi soir sur l'emploi, les logements et l'économie, elles apportent peu de nouveau, hormis la création pour les entreprises d'une zone franche globale à 7% de taux d'imposition.


Après le Port-est, la ministre a rencontré une nouvelle délégation de "gilets jaunes" à la sous-préfecture de Saint-Paul (ouest), dans des échanges parfois vifs, mais toujours courtois, qui ont duré trois heures.

Elle a notamment annoncé qu'elle parlera vendredi soir "des marges et de l'octroi de mer" (taxes sur les produits importés et locaux), et a proposé qu'à partir de lundi, des "groupes de travail" soient créés avec des "gilets jaunes" afin d'étudier tous les prix. Si cette concertation ne porte pas ses fruits, "je fixerai les prix", a-t-elle prévenu.

Vendredi, l'université était toujours fermée aux étudiants, mais les écoles de 11 communes sur les 24 de l'île étaient ouvertes, comme les collèges et lycées.

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