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vendredi 25 janvier 2019

Une "Gilet jaune" ne "regrette pas" d'avoir voté Macron, Levavasseur...

Récupérée en sous-main, Levavasseur se grille à la première émission de grande écoute

La politique de Macron sert ses ambitions personnelles

La “gilet jaune” Ingrid Levavasseur. Photo © ISA HARSIN/SIPA
"Si j'avais pu avoir un vote blanc qui soit comptabilisé, j'aurais voté blanc", a raconté vendredi 25 janvier, Ingrid Levavasseur, tête de la première déclarée des listes Gilets jaunes annoncées pour les Européennes, grillant la politesse à Jacline Mouraud, celle qui fit le buzz avec une vidéo d'indignée.

Figure médiatisée des Gilets jaunes, du fait de sa modération, nous a-t-on assuré d'entrée de jeu, Ingrid Levavasseur a d'abord été sollicitée par BFMTV chaîne d'info en continu détestée pour son parti-pris gouvernemental, au point qu'elle a dû renoncer à sa collaboration à l'émission "Et en même temps", présentée à 18h00 par Apolline de Malherbe qui médiatisa les réticences de la trentenaire, du fait de menaces et intimidations. L'aide-soignante s'adressa à ceux et celles qu'elle ne convainquait pas de sa sincérité :
"Stop arrêtez avec vos messages cyniques, j'ai refusé cette offre!", a écrit cette aide-soignante sur sa page Facebook. "Vous n'imaginez même pas le mal que vous faites aux gens qui se battent pour vous! Débrouillez vous entre vous puisque vous avez les solutions..."
BFMTV déplora haut et fort ce climat qui faisait capoter son opération médiatique et qui conduisait, disait-elle, à limiter l'exercice d'un simple débat démocratique.

C'est sûr, la Gilet jaune n'est pas blanc-blanc.
Déjà qu''intituler son parti "Ralliement d’initiative citoyenne", est un choix toxique puisqu'il fait référence au référendum d’initiative populaire, RIC également, bien commun de la plupart des Gilets jaunes, et qu'il crée une confusion mortelle pour le  'Référendum d'initiative citoyenne' dont Macron ne veut justement pas,  elle jure que le RIC est "apolitique pleinement et depuis le départ".
Mais l'intrigante doit ensuite répondre d'un soupçon sur le rôle joué par Bernard Tapie. Ingrid Levavasseur tente de se défendre : "Bernard tapie est un soutien moral. Il nous a prêté le local du journal La Provence pour qu’on puisse se réunir. Il ne donnera pas un centime".
Or, la dame a reconnu ce vendredi avoir voté Emmanuel Macron à l'élection présidentielle de 2018

Invitée sur France info, l'aide-soignante de 31 ans a précisé : "J'ai voté Macron, je ne regrette pas mon choix". Madame de Malherbe ne l'avait pas ponctionnée par hasard sur son rond-point ...

Et d'ajouter : "Si j'avais pu avoir un vote blanc qui soit comptabilisé, j'aurais voté blanc mais j'ai voté Macron pour voter contre Le Pen.

On ne lui reproche pas non plus d'être originaire de l'Eure, département de Sébastien Lecornu, ministre, co-animateur du 'Grand Débat' et de Bruno Questel, hôte de Macron, pour son premier grand show télévisé sur sa longueur intégrale, mais l'accumulation de hasards interpelle.
 
Dans la foulée, la jeune femme a précisé les contours de sa future liste pour les élections européennes. 
"C'est une liste protéiforme. On ne veut pas aller dans les extrêmes, on n'a vraiment pas envie de partir dans tout et n'importe quoi. Pas d'extrême droite, pas d'extrême gauche. Nous sommes ouverts à tous les citoyens qui ont envie de bien faire", a-t-elle expliqué, en bon sergent-recruteur, au micro de France info.

L'aide-soignante est également revenue sur son échange musclé de la veille avec une autre "gilet jaune" sur le plateau de "L'émission politique" de France 2. Évelyne Liberal avait notamment reproché à la jeune femme de mener une liste aux Européennes, initiative qu'elle jugea opportuniste. Balayant les critiques, l'aide-soignante a expliqué que "le but de cette liste européenne, c'est d'être présent partout". Ce que Macron n'est pas...
 
Levavasseur a pourtant bonne conscience
"Je ne pense pas avoir trahi les 'gilets jaunes'. Je suis une 'gilet jaune' depuis toujours: je n'ai pas besoin de me justifier, ni de me légaliser à leurs côtés. Je suis engagée et je m'engage en tant que citoyenne. Il faut vraiment faire en sorte de se faire entendre". 
Cette candidature qui a reçu l'onction de LREM et des media soumis est clivante. Son "embryon" de liste (une dizaine de noms) trahit l'impatience du pouvoir à voir éclater le mouvement. Pour lui, Levavasseur présente toutes les qualités : elle est capable de provoquer une chicaya de basse-cour parmi les Gilets jaunes, puis d'abandonner la compétition, comme elle a lâché BFMTV, mission accomplie. Et la récompense d'un siège au CESE ?...

Et c'est Maxime Nicolle qui est controversé dans la presse engagée. Connu sous le pseudo de "Fly Rider", il a dénoncé une liste "d'opportunistes" et de "vendus". 
"Voter gilets jaunes, c'est voter Macron", a prévenu de son côté le groupe d'Eric Drouet, "La France en colère", dans un communiqué. 

Deux des dix noms de sa liste sont déjà contestés
Marc Doyer, notamment, est pris pour cible, parce que, le 13 décembre dernier encore, il se disait "candidat à l’investiture" LREM aux Européennes, comme l’a fait remarquer le journaliste de Libération Vincent Glad. Mercredi 23 janvier, M. Doyer a aussi posté une photo de lui vêtu du t-shirt de campagne de Macron. 
Brigitte Lapeyronie, quatrième candidate de la liste, est également douteuse, en partie parce qu’elle a été membre du conseil national de l’UDI jusqu’en septembre 2013.

Marlène Schiappa s'est trahie sur le plateau de France 2
Non contente d'humilier publiquement et frontalement Benoît Hamon pour son score (6%) à la présidentielle, la secrétaire d'Etat sexiste a encore trop parlé. Elle a lâché qu'elle avait rencontré Levavasseur, en secret, dans les bureaux officiels du ministère.  
Alors qu'Evelyne Liberal, Gilet jaune du Nord de la France, reprochait à Ingrid Levavasseur de mener une liste aux Européennes, l'électrice de Macron s'est donc crue obligée de se mettre à nu. "J'ai rencontré Mme Schiappa au début du mouvement, a-t-elle confirmé, ce qui me semblait important parce que je suis toujours dans la communication et non pas dans l'inverse", lui a répondu Ingrid Levavasseur. "Je n'ai pas créé de parti en mon nom; j'ai été élue tête de liste", s'est encore maladroitement défendue la jeune femme, qui va désormais peiner pour recueillir les quelque 69 noms qui lui manquent. "Il faut qu'elle enlève son gilet jaune !," s'est indignée Evelyne Liberal.
 
Et la sous-ministre de s'en mêler (s'emmêler ?), ne réussissant qu'à casser la candidature de Levavasseur: à trop parler, on en oublie de tourner sa langue. Pas bon, ça, pour le 'Journal du hard'...

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