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lundi 28 janvier 2019

Tarascon : un commando lourdement armé fait évader un détenu fiché dangereux

Trois agents de l'administration pénitentiaire attaqués devant le tribunal de Grande Instance

Le détenu devait être présenté devant un juge d'instruction dans la matinée 

Une atteinte à un symbole de la République ?
(Tribunal de Grande instance de Tarascon)
L'escorte pénitentiaire  du délinquant a été attaquée au centre de la ville ce lundi 28 janvier au matin à son arrivée au tribunal de Tarascon (Bouches-du-Rhône). Un commando de complices "lourdement armé" l'a libéré, a indiqué le procureur de la République. 

Vers 08h30, trois malfaiteurs ont fait irruption devant le palais de justice, à proximité d'un lycée du centre ville. Ils ont neutralisé les trois agents de l'administration pénitentiaire qui escortaient un détenu en provenance du centre pénitentiaire de Béziers (Hérault).

Plusieurs coups de feu ont retenti

Le commando d'assaillants a tiré "plusieurs coups de feu", sans faire de blessés, a précisé le magistrat. En revanche, ils ont  menacé et frappé violemment les fonctionnaires.
Les agents pénitentiaires, partis de Béziers avec le détenu lundi matin, "étaient descendus du véhicule pour sonner à l'entrée du TGI, lorsque des hommes armés leur sont tombés dessus", a raconté Nicolas Burtz, responsable local du syndical FO pénitentiaire. Une fonctionnaire qui refusait de lâcher le détenu a reçu un coup sur la tête, a-t-il précisé. 
Une enquête administrative est en cours pour "déterminer si la classification de l'escorte était suffisante par rapport à la dangerosité du détenu", indique le syndicaliste.

"Ce détenu avait déjà tenté de s'évader lors d'une précédente incarcération. L'administration est bien naïve, il a fait le gentil pendant des mois pour tenter de s'évader de nouveau," gronde le représentant CGT pénitentiaire, Karim Terki.

Anonymé, le détenu qui s'est évadé est âgé de 27 ans. Il était écroué, en détention provisoire, depuis le 26 septembre 2017, "pour vol avec arme, vol aggravé, association de malfaiteurs", a précisé l'administration pénitentiaire. Selon une source proche du dossier, il était poursuivi dans quatre affaires, et était notamment l'auteur de plusieurs vols de voiture avec violence, commis à Aix-en-Provence et Tarascon.

Les évasions se multiplient

Une autre évasion humiliante, celle de Redoine Faïd.
Le braqueur récidiviste Rédoine Faïd (ici, en 2010) était toujours en fuite lundi après son évasion spectaculaire la veille par hélicoptère de la prison de Réau, en Seine-et-Marne.
Au coeur de l'été 2018, le braqueur le plus recherché du pays avait faussé compagnie aux personnels de Nicole Belloubet à de la prison de Réau, Seine-et-Marne, avec cette fois des complices, en hélicoptère : il s'était posé dans la cour d'honneur.
Il aura fallu trois mois d'enquête pour mettre un terme à cette cavale. Condamné à 25 ans de prison en avril 2018 pour l'affaire de la fusillade de Villiers-sur-Marne, où une policière a perdu la vie, il a été identifié et interpellé, dissimulé sous une burqa.

La précédente évasion à celle de Tarascon ne remonte qu'au dimanche 30 décembre après-midi, à la prison de Fresnes (Val-de-Marne). 
Malgré les tirs de surveillants, un détenu de 29 ans a réussi à escalader le mur d’enceinte avec une échelle de cordes et de draps. Connu pour des faits de banditisme (extorsion, escroquerie et vol avec effraction commis en bande organisée entre février et avril 2016), le détenu était pourtant "particulièrement surveillé", après avoir tenté lui aussi de s'évader d'un tribunal. 

Un récidiviste déjà condamné pour des faits similaires en 2016.
Pourtant classé DPS (détenu particulièrement surveillé) par l'administration pénitentiaire, depuis son évasion en 2016 du tribunal de Créteil, alors qu'il venait d'écoper de huit ans de prison, il lui avait suffi de "bousculer" les policiers chargés de sa garde. Il est ainsi parvenu à franchir, seul, le mur d'enceinte de la prison, avant de prendre la fuite à pied. 
L'individu avait même réussi à "emmener avec lui des draps, ni vu, ni connu, pour pouvoir escalader le grillage, les murs et passer les concertina [des fils de barbelés munis de lames très coupantes] pour éviter de se couper", souligne Emmanuel Bodin, le secrétaire général du syndicat FO Pénitentiaire. 

Son nom, Nicolas B., a été rendu public. 
En revanche, les autorités ne révèlent pas celui de l'évadé de Tarascon mais, de "source proche de l'enquête", le fugitif serait Thomas Bras, écroué pour vol et cambriolage. Il court toujours...
Il s’est notamment évadé deux fois du commissariat de Villejuif lors de gardes à vues, ainsi que du Tribunal de Créteil lors de son procès en décembre 2016. Il était libérable en 2026.

Le système pénitentiaire à nouveau en question

Après les évasions en série de la Maison d'arrêt de Lille-Sequedin (Nord), théâtre de la spectaculaire évasion de Redoine Faïd, en faisant sauter plusieurs portes de la prison, en avril 2013, un précédent détenu s'était échappé, menottes aux mains, mais en douce et non à coups d'explosifs, et ce récidiviste pour trafic de stupéfiants court toujours, comme le multi-récidiviste Antonio Ferrara qui, malgré son palmarès, n'est plus détenu à l'isolement. Condamné à 17 ans de réclusion criminelle pour sa spectaculaire évasion de la prison de Fresnes, le 12 mars 2003, tandis que son ancien avocat, Karim Achoui, est condamné à sept ans d'emprisonnement pour complicité, mais relaxé, tandis que Ferrara est condamné à une peine de 12 ans.

Cette série d'évasions survient alors qu'en août, une enquête avait été ouverte après le survol par deux drones de la prison de Fresnes, l'une des plus grandes de France, qui compte quelque 2500 détenus.

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