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dimanche 13 janvier 2019

Interpellé par un homme dans la rue, Jean-Michel Aphatie réagit par l'esquive

Pour sa défense, le journaliste réquisitionne son outil de travail 

"J'ai gardé mon calme parce que j'ai compris qu'il y avait un enjeu"


Une vidéo met en cause le parti-pris d'Aphatie. Interpellé lundi par un homme se présentant comme un "journaliste gilet jaune", Jean-Michel Aphatie a mis à contribution Europe 1 vendredi matin.
Dans cette vidéo mise en ligne sur Youtube lundi 7 janvier et intitulée "Aphatie journaliste millionnaire anti 'gilet jaune' ", le véhément éditorialiste d'Europe 1 est interpellé dans la rue par un confrère se présentant justement comme un 'gilet jaune'. Dans cet échange qui dure six minutes, le sexagénaire est invité à  répondre à des "questions" portant sur le choix des thèmes de ses chroniques, sur son traitement journalistique du mouvement des "gilets jaunes" par Europe 1, mais aussi sur un supposé appartement dans le 16e arrondissement de Paris qu'il posséderait et sur de prétendus "millions" qu'il aurait sur son compte en banque.

VOIR et ENTENDRE le désinvolte Aphatie gardant le calme du journaliste nassé mais maître-ès-tolérance: 


Sur la radio de son employeur, Aphatie se plaint que les conditions d'une discussion sereine n'ont pas été réunies.
"J'avais envie d'expliquer à cette personne qui m'interrogeait la manière dont on travaille. Et j'avais envie de le dissuader de l'idée - même si je savais que c'était inutile - que les journalistes en France ne sont pas au service du pouvoir et des puissants, mais qu'on essaie de raconter les choses telles qu'elles sont, telles qu'on les voit. Je n'ai donc pas ressenti personnellement cela comme une agression, plutôt comme un questionnement," déclare d'abord l'ingénu. 
"Mais j'ai bien compris, et je sais aujourd'hui, que ce questionnement est chargé de haine, que c'est un questionnement intolérant, que c'est ce questionnement-là qui amène des gens, ailleurs, à agresser des journalistes pendant des manifestations des 'gilets jaunes', ajoute-t-il, espérant la mettre à l'envers aux auditeurs. Je sais que l'homme qui me posait ces questions, qui ne m'agressait pas moi, est un homme menaçant par l'idéologie qu'il véhicule et qu'il faut casser évidemment."
"Si je suis parvenu à garder mon calme, c'est précisément pour ça. Parce que je sais qu'il y a un enjeu dans toutes ces situations. L'enjeu, c'est de parvenir à expliquer ce que sont les journalistes en France, c'est-à-dire des professionnels honnêtes au service de l'actualité, et pas d'intérêts privés", raconte Aphatie, inconscient de ses propres dérives ou de mauvaise foi. Assuré du soutien solidaire de la profession, il poursuit : "Il faut expliquer ce qu'est le journalisme. Moi, j'aime faire ça parce que j'aime ce métier. Je considère dans cette période, encore davantage que dans d'autres, que c'est important de le faire." La tendance actuelle en macronie est à la pédagogie : l'élite auto-proclamée des "sachants", décrypteuse et manipulatrice,  fait la leçon aux "gueux" "illettrés", fainéants et "factieux", depuis les salles de rédaction, à l'instar de l'Elysée. Et les uns comme l'autre récoltent ce qu'ils ont semé, l'exécration générale et les coups.

"J'ai donc gardé mon calme,
ressasse Aphatie, parce que sans doute, sans trop y réfléchir d'ailleurs, j'ai compris qu'il y avait un enjeu dans cette rencontre. L'enjeu, c'est de dissiper toutes les idées haineuses que des responsables politiques ou d'autres journalistes ont instillées depuis des années. '9 milliardaires possèdent les médias ! On vous ment ! On ne vous informe pas ! On vous désinforme !' Ça donne ça ! Ça donne des postures extrêmement agressives dont souffrent des journalistes quand ils couvrent des manifestations de 'gilets jaunes' [Mais pas seulement. Et depuis "30 ans", comme ils disent par ailleurs]. Certains ont dû être extraits de manifestations par des gardes du corps parce que c'était leur vie qui était en jeu [parano ?], ou du moins leur intégrité physique [le sexagénaire -qui se rêvait intouchable- a repris ses esprits]. En France, du fait de Français [Aphatie feint d'ignorer que nombre de ces Français-là sont aussi bien des 'black bloc' venus de l'étranger]. C'est énorme tout de même !" 

.@jmaphatie est resté calme face au "journaliste #GiletsJaunes" qui l'a pris à partie dans la rue.
👉 "Il n'était pas physiquement menaçant. Il était verbalement très agressif mais j'ai compris que mon corps n'était pas en danger." @MA2TBE2L #Europe1 pic.twitter.com/pqGhlxMgGg
— Europe 1 📻 (@Europe1) 11 janvier 2019

Par gros temps
(et en prenant de l'âge, 60 ans), le Basque intolérant se fait modeste.
"A ma petite place, parce que moi je n'ai pas été menacé, j'essayais de porter tout ça [toute la misère du monde des nantis de la presse, avec battement fiscal de 7.650 euros : combien de fois le SMIC ?]. Les journalistes font un travail sincère, d'informer les gens.

[Tentatives de banalisation] entendu(es) sur Europe 1 :
Image illustrative de l’article Jean-Michel Aphatie
Les agressions de journalistes sont le symptôme d'une méfiance importante de beaucoup de citoyens vis-à-vis de tous les modes de représentation, que ce soit des responsables politiques, des intellectuels, des journalistes… Que la méfiance soit là, c'est un fait. Mais il faut que chacun ait la responsabilité de traiter ces sentiments de méfiance sans agressivité. On ne peut pas entrer, et on y est presque, dans une logique de guerre civile.

Il n'y a pas des Français supérieurs parce que souffrant dans leur vie quotidienne, et des Français inférieurs, à la citoyenneté réduite, parce qu'ils sont au service d'intérêts privés, d'intérêts minoritaires 
[Ni de Français supérieurs parce qu'ils n'ont pas le souci des fins de mois]. Ça ne peut pas exister. Nous sommes entrés dans cette logique et il faut la casser [Aphatie, agitateur et casseur !]. Il faut évoquer tous les problèmes qui se posent, mais savoir le faire en étant respectueux les uns des autres. Et on commence à s'éloigner de cette règle simple et indispensable à la vie sociale.

Je n'avais pas imaginé en mettant cette vidéo hier [7 janvier] en ligne qu'elle aurait cet impact.
Mais si elle permet de réfléchir un petit peu à la manière dont nous devons vivre les uns et les autres - s'interpeller, nous rendre compte de notre travail - et à permettre ce dialogue, ce sera utile.
Le bon homme n'est en rien conscient, ni de ses propres comportements, ni de ceux de la presse.

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