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dimanche 27 janvier 2019

Contre-manifestation des pro-Macron contre les Gilets jaunes, dimanche

Les soutiens à Macron, en rangs dispersés

Si le mouvement des Gilets jaunes s'essouffle, 

celui des pro-Macron peine à trouver son souffle

La cible des anti-Gilets jaunes, pro-Macron
Les amis de Macron auront mis douze semaines avant de réagir. Les "Foulards rouges" et les "gilets bleus" ne défendront pas le pouvoir d'achat des "gens qui ne sont rien", mais riposteront aux "gilets jaunes" pour défendre les options politiques incarnées par Macron. 

Ils se veulent les porte-parole de la majorité silencieuse. Ca commence mal, puisque 52% des Français soutiennent les Gilets jaunes en lutte contre les taxes et surtaxes et pour une vie meilleure.

Ils ont choisi le biais de slogans qui ne trompent personne,  "stop aux blocages" et "stop aux violences", puisqu'ils ont commencé par s'inscrire dans le contexte de crise sociale en "soutiens à Macron". 
Le manifeste des Foulards jaunes date de fin décembre 2018, plus d'un mois après le début du mouvement de contestation de la politique de Macron, notamment sa surtaxation des carburants pour financer essentiellement son budget général, au prétexte d'aider à la transition énergétique. Le Huffington Post écrit que l'idée d'une "Marche républicaine de soutien à Emmanuel Macron" a plutôt fait son chemin "dans la foulée de l'allocution exceptionnelle du président de la République promettant plusieurs mesures pour le pouvoir d'achat," ce qui met un peu plus à mal la thèse d'une réaction aux violences commises par des "casseurs" en marge d'"Actes" de Gilets jaunes. L'initiateur anonyme - Laurent de Toulouse - a dû faire quelques concessions et abandonner le caractère politique du rassemblement pour l'amputer et le rebaptiser "Marche républicaine des libertés," évoquant bizarrement la "Marche des Fiertés" LGBT. Pas fiers, les "foulards rouges", d'être les soutiens du chef de l'Etat ?

Leur erreur stratégique originelle a ensuite rendu laborieuse l'organisation des groupuscules, en dépit des coups de pouce des chaînes d'information notoirement favorable au gouvernement (BFMTV, Cnews et LCI, mais aussi le service public de France Télévisions), alors qu'ils restaient confidentiels sur les réseaux sociaux et en associations.

Bien que rejoints par les "Gilets bleus", les "Foulards rouges" ne parviennent pas à définir une ligne commune et à se mettre d'accord sur les suites à donner à leur mouvement, à la veille de la "Marche Républicaine des Libertés" prévue le 27 janvier, et initialement intitulée "Marche Républicaine des Libertés en soutien à Emmanuel Macron". Le rassemblement veut désormais, mais un peu tard, gommer cet objectif partisan et toute référence politique.

L’image contient peut-être : 1 personne, ciel, chaussures et plein air
Pour convaincre, certains en font même un peu trop : "Ce n’est pas une manifestation contre les ‘gilets jaunes’, mais pour notre République et le respect des institutions. C’est une marche totalement apolitique. Chez nous, il y en a beaucoup qui ne supportent pas le président", assure Théo Poulard, ouvrier boulanger quimpérois de 23 ans, ou Benois Peintre (Theo), sur Facebook, selon le cas (c'est le même, ci-contre), vice-président des "foulards rouges". Il avait toutefois commencé par déclarer : "On est contre les casseurs, les pilleurs et les extrêmes", à l'invitation de Bernard Poirette, un sexagénaire agile, passé de RTL à Europe 1, groupe Lagardère Active (Paris Match, JDD, Elle, etc) et gros pourvoyeur de chroniqueurs et intervenants partisans sur BFMTV (dont les sournois Bruno Jeudy et Bernard Poirette ou l'offensive Jannick Alimi).
On notera au passage que, depuis décembre 2017, le journaliste  "libre et indépendant" Frédéric de Lanouvelle, présentateur sur différentes tranches d’information de BFMTV (2007-2016), puis membre de la rédaction de l'émission Sept à Huit sur TF1, est porte-parole du ministère de l’Intérieur...


Près de 2.000 participants - on a dit 10.000, ensuite - se sont inscrits (Facebook) à La Marche Républicaine des Libertés, prévue dimanche 27 Janvier à Paris
Résultat de recherche d'images pour "battre le pavé"
Né dans le Vaucluse, quelques jours seulement après la première mobilisation des "gilets jaunes" du 17 novembre, le mouvement s'est aussitôt attiré des soupçons de "récupération", puis de "téléguidage" par le pouvoir et les réseaux sociaux ne les ont pas ménagés, bien qu'ils aient aussitôt fait disparaître toute référence macronienne. 

Leur groupe Facebook, "Foulards rouges : riposte face aux gilets jaunes", créé le 26 novembre sous le nom de "Brassards Rouges", plafonne à 38.190 membres. La page "STOP, Maintenant ça suffit" (née le 10 décembre) ne réunit toujours que  4.575 mentions "j'aime" et est suivie par 5.711 abonnés.
Rejoints par les "gilets bleus", dont la page compte royalement 1.540 abonnés, ils organisent une "Marche Républicaine des Libertés", dimanche 27 janvier. En un mois, l'événement cumule moins de 10.000 sympathisants. Après une durée inédite de deux mois de mobilisation des défenseurs du pouvoir d'achat, les "anti-gilets Jaunes" ont enfin décidé de se rendre visibles - et de se compter - en occuper les rues parisiennes.
Réussiront-ils à siffler la fin du match ?

Photo de profil de Laurent de Toulouse, L’image contient peut-être : 1 personne, lunettes et gros plan
Lancée fin novembre par l'ingénieur toulousain Laurent Soulié (ci-contre), auteur de la page "STOP, Maintenant ça suffit", pour protester contre les "filtrages" qualifiés de "blocages" mis en place par "les gilets jaunes" (dont ils ne prennent pas en compte la trêve des fêtes de fin d'année), la manifestation est co-organisée par le Mouvement des Foulards Rouges, rejoint par un autre collectif, celui des Gilets Bleus, alors que la ville de ce "sympathisant LREM de Toulouse" (Europe 1) reste l'un des bastions de la contestation. "Laurent de Toulouse" a finalement dû briser son anonymat sur les réseaux sociaux.
Ceux qui seront dans la rue "ce sont ceux qui en ont marre de voir, tous les samedis, des scènes de saccage, de pillage, de voir leur liberté de circuler entravée", prétend Laurent Ségnis, fondateur du collectif des "Gilets bleus". Le juriste de 36 ans dénonce une "mise à mal de l'économie du pays par les 'gilets jaunes'" : "près de 60.000 salariés au chômage partiel, des CDD raccourcis, des missions d'intérim annulées... "Cette marche, c'est "un ras-le-bol", notamment "des commerçants" lassés "des fermetures, des pertes de chiffre d'affaires des vitrines cassées, des stocks dévalisés", liste ce poujadiste. Sympathisant notoire du parti présidentiel, 'La République En Marche' (LREM), il pratique un amalgame en accusant le mouvement de "méthodes coercitives" et se dit "ébahi". Sans nuance, il l'étiquette proche "des extrêmes et des populismes", à la fois de droite et de gauche. "L'heure est venue de dire 'stop' !", lance ce militant à l’origine d’une autre pétition : "Pour le droit de circuler librement le 17 novembre".

Une marche "pro-Macron"

L'iconographie déversée par les Foulards rouges sur les réseaux sociaux fait étrangement écho aux écarts de langage clivants du gouvernement :

Page Facebook qui a pour but de "montrer à tous, 
ce qu'il en est du pacifisme jaune". Et de 
 prouver que les Foulards rouges sont apolitiques?
"lèpre nationalisteet un retour aux "années 1930" évoqués par Macron (entretien du 31 octobre avec Ouest France, dans lequel il appelait à "être lucide" et à "résister"...) ou "peste brune", selon son ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, propos irresponsables qui ont fait monter la colère populaire et sucité cette contre-offensive qui ajoute au chaos.

Comme Jacline Mouraud (Gilet jaune), "J'ai fait ça comme un exutoire, c'est un cri du cœur", admet Laurent Soulié, alias "Laurent de Toulouse", auteur de la page Facebook "STOP, Maintenant ça suffit". "J'ai été très choqué par les violences, en particulier à Paris : le saccage de l'Arc-de-Triomphe, les appels à rentrer dans l'Élysée, à marcher sur l'Assemblée nationale, les images du boxeur... Caricaturiste parmi d'autres, cet ingénieur aéronautique ne s'est pas interrogé sur la gestion calamiteuse des effectifs de police qui ne se trouvait pas sur les lieux de l'action.

Ce salarié du privé  estime que "le mouvement ne poursuit plus une revendication sociale". Il ne cache d'ailleurs pas sa sympathie pour le Président de la République : "J'ai voté En Marche au premier comme au second tour [lors de l'élection présidentielle de 2017]", avoue ce militant si longtemps masqué. En même temps, il se défend d'organiser une marche "pro-Macron". Si toutefois des élus LREM se joignent à la marche, ce sera "en tant que citoyens", exhorte-t-il.
Ce mouvement est parti sur de mauvaises bases troubles
Il ne divise pas seulement les Français, mais aussi ceux qu'il prétend aider. 
"Si j'y participe, je ne le dirais pas", a déclaré le président du groupe LREM à l’Assemblée, Gilles Le Gendre, invité de France Inter, tandis que Olivia Grégoire s'est déclarée sympathisante et participante, en famille.

A travers cette marche, "ce n'est pas la personne d'Emmanuel Macron, c'est la fonction que je veux soutenir," raconte le Toulousain de 51 ans, qui y voit une façon de défendre "les institutions", "la République" et "la démocratie" elle-même.

Pour se joindre à la manifestation, les "Foulards rouges" ont d'ailleurs posé leurs conditions :
Résultat de recherche d'images pour "Théo Poulard"
que l'événement soit "renommé et apolitique", explique Théo Poulard (lunettes pour se vieillir), alias "Benois Peintre", en séance de rattrapage : riposte face aux gilets jaunes". "La moitié de nos membres était pour, et l’autre moitié était contre", explique le vice-Président de l'association Le Mouvement des Foulards Rouges qui revendique 1.200 adhérents depuis sa création, le 29 décembre. Lui-même raconte qu'il a voté pour Benoît Hamon au premier tour, puis Emmanuel Macron au second, faute de mieux, "sinon, c'était les extrêmes", suppose-t-il.

Beaucoup de "foulards rouges" pourraient être des "gilets jaunes"

Des Brassards rouges contre les GJ, un journaliste de la CFDT pour les représenter… Y’a le feu à MatignonC'est-à-dire des "casseurs" ? "Il y a des gens de tous bords politiques et de toutes catégories sociales parmi nos membres", affirme le boulanger quimpérois de 23 ans nommé Peintre. 

Qu'est-ce qui les fait sortir du bois ? 
Aucune description de photo disponible.
Choix des Gilets bleus
pour illustrer leur page Facebook
Les avait-on vus sortir leur brassard rouge lors des grèves syndicales avec violences en marge des défilés, malgré leurs services d'ordre musclés et aguerris, notamment lors de la réforme des transports contestée par la CGT ? Et lors des arrivées clandestines de migrants ? Ou lors des manifs de lycéens et étudiants ? Sont-ils allés débloquer les facs squattées (à Tolbiac, Montpellier, Metz ou ...Toulouse), empêchant les étudiants non grévistes d’aller en cours et de passer leurs examens ?

Depuis deux mois, c'est même "une majorité silencieuse des Français" qui "se terre [sic] et se tait", caricature Laurent Soulié. Las d'être "traité de bourgeois qu'on vient déranger", il tient à souligner que lui-même vient "d'un milieu modeste". S'il "ne se positionne pas contre les 'gilets jaunes'", considérant leur demande de "plus de pouvoir d'achat" comme "légitime", il estime néanmoins qu'"il y a eu une main tendue, un appel à dialogue, des mesures sociales ont été prises" depuis l'allocution d'Emmanuel Macron, le 10 décembre. C'est sur la base de ce postulat qu'il affirma que, tout en dénonçant "la forme" et non "le fond" du mouvement : "les manifestations deviennent donc illégitimes, on a franchi la ligne jaune, c'est une dictature de la minorité", juge-t-il : l'avènement d'un Troisième Reich bis, somme toute ?

VOIR et ENTENDRE le réquisitoire de Jean-Michel Aphatie (...Europe 1), sur la même longueur d'ondes avec les Foulards rouges :

Même son de cloche du côté de Fabien Homenor, administrateur du groupe "Foulards rouges de France : Défense des Libertés Citoyennes" (photo-ci-dessous) qui cumule 3.976 membres depuis sa création, le 21 décembre, et créateur de page "Foulards rouges de France" qui affiche plus de 22.000 abonnés. Le groupe "fermé" des "Brassards Rouges" (modifié par la suite), ouvert par John Werner le 26 Novembre 2018 sur Facebook, a été repris par F. Homenor, le 8 décembre.
"Sur nos pages, on a demandé aux membres s'ils touchaient plus ou moins de 2.000 euros, 70 % ont répondu qu'ils touchaient moins, sur un échantillon d'environ 4.000 votants", affirme-t-il, sans contrôle possible. Cet informaticien indépendant et itinérant de 34 ans, originaire de la commune de L'Isle-sur-la-Sorgue, dans le Vaucluse, reconnaît qu'il aurait pu enfiler un gilet jaune, au tout début du mouvement, comme "beaucoup de 'foulards rouges' pourraient être des 'gilets jaunes'". "Je fais beaucoup de trajet, donc je suis concerné par la doléance initiale des 'gilets jaunes' sur le prix du carburant (...) on comprend le mal-être de nos compatriotes, mais on dit 'stop aux blocages' et 'stop aux violences', indique-t-il. Et subissez ?

Partis-pris, caricature, rivalités et division
Communiqué contre communiqué, le mouvement des Foulards rouges est incohérent. Unis dans leurs positions, ils n'en sont pas moins divisés sur leur mode d'action et leur manifestation de ce dimanche met en évidence les divergences. Fabien Homenor et ses 1.700 adhérents Les Foulards Rouges de France estiment que, pour l'opinion publique, c'est "la marche à Macron" et c'est pourquoi "nous ne participerons pas à la marche", a-t-il annoncé

Des dissensions que le ralliement des "gilets bleus" à la marche risque de creuser. 
L’image contient peut-être : personnes debout
En effet, l'administrateur de la page, Laurent Ségnis, est adhérent  au parti La République En Marche, dans le Val de Marne et il a "activement participé à la campagne présidentielle". Il confirme avoir été contacté par plusieurs élus. "Tous sont les bienvenus, pourvu qu'ils soient républicains", annonce le "gilet bleu" qui assure lui-même venir "en tant que citoyen".

De son côté, Fabien Homenor maintient son appel "à ne pas participer" à la marche. Dans un communiqué, il souligne "des risques d'affrontements" et "d'être infiltrés par des casseurs mal intentionnés", puisque la marche ne bénéficie pas selon lui "d'autorisation définitive et se tiendra en même temps que la Marche pour le Climat".
Le Mouvement des Foulards Rouges annonce qu'il modifie le parcours de la marche : le départ ne se fera plus depuis la Place de la République, mais de la Place de la Nation, en direction de la Place de la Bastille, "sur demande de la Préfecture de Paris, parce qu'ils s'attendent à ce qu'il y ait du monde [10.000 personnes espérées] et c'est plus facile à sécuriser", rapporte Laurent Soulié. "Les gens se sont organisés, se réjouit Laurent Ségnis, j'ai reçu des messages de gens qui ont affrété des bus de toute la France (...) quatre sont prévus rien qu'à Dijon. Certains ont acheté leurs billets d'avions (...), même des expatriés."

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