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samedi 26 janvier 2019

Paris : Anne Hidalgo crée une police municipale

Armée de matraques, pour commencer...

Hidalgo arrive après les carabiniers

Paris est la seule ville de France où les pouvoirs de la police générale ne sont pas entre les mains du maire, mais dans celles du Préfet de police. Or, la loi réformant le statut de Paris adoptée en février 2017 a permis d'élargir les pouvoirs de police du maire de Paris. 
Deux plus tard, la mairie de gauche a fait du chemin depuis son rejet des caméras de surveillance. On en dénombrait 60.000 sur l'ensemble du territoire national, en janvier 2018, chiffre qui a doublé en huit ans, et il faut noter que les Français sont favorables au déploiement de ces caméras de vidéosurveillance puisque, selon différents sondages, les 3/4 d'entre eux sont pour. Mais, alors qu'elles n'ont cessé de se développer en France depuis 30 ans, il a fallu attendre 2008 pour que, sous la pression de l'arrivée des municipales, Bertrand Delanoë décide de la mise en place d'un plan de vidéosurveillance de 1.226 caméras à Paris, malgré le coût moyen annuel élevé - installation, l'exploitation et maintenance - de chacune (7.400 euros, selon la Cour des comptes). Pourtant au PS, on maintenait alors que la vidéosurveillance n'est pas efficace en termes de prévention de la délinquance. "Cela fait à peu près 30 ans que la vidéosurveillance se développe en France, et à peu près 30 ans que la réponse est la même : non, ce n'est pas vraiment efficace en termes de prévention de délits et de crimes."
Des matraques seront-elles plus efficaces pour enrailler les hausses de la délinquance et de la criminalité : cambriolages, agressions, vols, présence de toxicomanes dans certains quartiers, trafic de drogues ou rixes entre migrants ?

Pour faciliter la négociation de son virage idéologique, en juillet dernier, la maire de Paris Anne Hidalgo avait demandé un audit sur la sécurité dans la capitale, jusqu'alors assurée par les policiers de la Préfecture de police et les militaires de l'opération Sentinelle, constituée de militaires de l'armée française (déployée par le président socialiste Hollande, au lendemain des attentats des 7, 8 et 9 janvier 2015), à moindre coût pour la municipalité socialiste.


Depuis les attentats de janvier et novembre 2015, la police nationale est particulièrement mobilisée et les questions de la tranquillité publique et du quotidien ne sont pas assez traitées, souligne l'édile socialiste dans Le Parisien. "Il y a donc besoin de faire évoluer cette situation. Nous sommes parvenus à un moment où on peut le faire", assure-t-elle. Les municipales sont en 2020...
Paris est la seule ville de France où les pouvoirs de la police générale ne sont pas entre les mains du maire, mais dans celles du préfet de police (depuis l’arrêté du 12 messidor an VIII, 1er juillet 1800). 
Ville-capitale, ville qui fut le théâtre de la Commune (1871), Paris a reçu des statuts spécifiques.
Outre que
la cité parisienne n’élit son maire que depuis les municipales en 1977 (loi du 15 décembre 1975), les vingt maires d’arrondissement n'étaient pas des maires de plein exercice: ils ont un pouvoir consultatif (subventions, urbanisme), leur pouvoir de décision ne concernant que les équipements de proximité à vocation éducative, sociale, culturelle, sportive et d’information de la vie locale de l’arrondissement
Paris est aussi la seule commune à ce jour à être également un département : le maire de Paris est ainsi président du Conseil départemental, et le Conseil de Paris est à la fois conseil municipal et conseil départemental, disposant des deux séries de compétences.
Toutefois, à compter du 1er janvier 2019, c’est une collectivité unique à statut particulier, créée par la loi du 28 février 2017 relative au statut de Paris et à l’aménagement métropolitain et dénommée 'Ville de Paris', qui exercera les compétences de la commune et du département de Paris. Cette grande décentralisation permet désormais au maire de Paris d’exercer des compétences de proximité, comme la circulation et le stationnement, la police des baignades, la réglementation des manifestations de voie publique à caractère festif, sportif ou culturel, la police des édifices menaçant ruine, la salubrité des bâtiments à usage principal d’habitation ou à usage partiel ou total d’hébergement, ou encore la délivrance des cartes nationales d’identité et des passeports.
Des policiers municipaux armés de "Tonfa", mais pas de "Taser"

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A. Hidalgo annonce ainsi ce vendredi 25 janvier son intention de créer une police municipale en 2020 munie de matraques de "Tonfa" (cf. illustration ci-contre) pour "lutter contre les infractions du quotidien". C'est une arme "non létale", mais considérée comme dangereuse. En France, le tonfa est une arme classée en catégorie D, comme certaines bombes aérosols incapacitantes ou le poignard. Son port est interdit sans autorisation administrative. 
A Aulnay, en Seine-Saint-Denis, il y a également deux ans (février 2017), Théo Luhaka, un jeune éducateur sportif municipal récalcitrant à un contrôle policier, avait accusé des policiers de l'usage abusif et intrusif d'une matraque télescopique. Que de fantasmes malsains à venir sur fond de 'tonfa'...
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Pour mémoire, et à l'attention notamment de ceux qui ont pris hâtivement fait et cause pour Théo (le président Hollande, le comédien Omar Sy, le rappeur Youssoupha, l'animatrice de télévision Valérie Damidot, la chanteuse Imany ou du réalisateur Mathieu Kassovit, mais aussi des vertueux Patrick Bruel, Hugues Aufray, les comédiens Josiane Balasko, Jean Benguigui et Mathilda May, le réalisateur Nils Tavernier, Olivier Py ou encore l'humoriste Anne Roumanoff),
le 23 février, la presse révéla que le Parquet de Bobigny avait ouvert en juin 2016 une
enquête pour "suspicion d’abus de confiance et escroquerie" entre 2014 et 2016 contre l'association Aulnay Events que présidait un des frères Luhaka  et qui aurait en 18 mois détourné 678.000 euros de subventions publiques accordées au titre des "emplois aidés",  tout en laissant 350.000 euros de cotisations sociales impayées. Huit membres de la famille Luhaka ont reçu de l'association 170.000 euros, dont 52.000 virés sur le seul compte de Théo. Le 5 juin 2018, Théo Luhaka, ainsi que ses 2 frères et 3 autres personnes liées au monde associatif, furent interpellés pour soupçon d'escroquerie aux aides d'Etat. Le lendemain, Théo Luhaka et son frère Grégory sortent libres de garde à vue. En septembre, il est mis en examen pour « escroquerie en bande organisée". Théo est par ailleurs le neveu de Thomas Luhaka, ministre des Infrastuctures de la République démocratique du Congo.
Les 3.400 policiers municipaux seront également munis de gaz lacrymogène et de gilets tactiques, entre autres,  pour assurer la "verbalisation sur la voie publique" ou "les nuisances sonores", a précisé la mairie. Un temps évoqué, le "Taser" ne fera finalement pas partie de l'équipement de ces agents.




Hidalgo compte ainsi trouver de l'emploi aux gabarits imposants de ses quartiers Nord et Nord-Est.
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Un emploi municipal créé, c'est une demi-douzaine de personnes, parents et proches, hameçonnées. Qu’est ce qui différencie un élu national corrompu d’un maire en exercice qui distribue les emplois à la piscine, aux espaces verts ou à l'animation culturelle municipaux à ceux qui lui font allégeance ? 
Ces maires qui achètent la paix sociale grâce à des associations, des militants, des délégués de quartier, associatifs ou communautaires auto-proclamés, voire même des petits caïds à la petite semaine, qui veillent à ce que les votes ne s'égarent pas dans l'opposition. Le clientélisme n'a aucune limite et cette pratique fonctionne à plein régime dans les quartiers populaires sous le couvert respectable de l'aide sociale.

"Je fais le même choix que les maires de Bordeaux [ou Lille ?] ou de Londres [la police y utilise les menottes Speedcuffs (lien rigide entre chaque menotte), matraque télescopique ASP (qui peut être en acier 4140 avec un manche revêtu d'une mousse anti-dérapante, mis à disposition des forces de l'ordre en trois tailles) et des sprays incapacitants comme le  CS (lacrymogène), moins puissant que le PAVA (semblable à la bombe au poivre), entre 26 et 30 euro pièce] qui n'ont pas de police municipale armée. 
Depuis 2004, les forces de police du Royaume-Uni utilisent de plus en plus des Tasers contre des assaillants armés. Ils sont mis en œuvre par les Authorised Firearms Officers (agents autorisés à porter des armes à feu). Les autorités considèrent que les Tasers sont une alternative moins létale que les armes à feu. A New York, Rudy Giuliani avait le défaut d'être le maire Républicain qui a rétabli le sentiment de sécurité dans sa ville, 1994-2001]. En Irlande du Nord, tous les policiers portent des armes à feu.
Les agents auront des matraques et des bombes lacrymogènes, qui permettent de sécuriser un certain nombre d'interventions pour lesquelles cette police est mobilisée. Mais "pas d'arme à feu", insiste Anne Hidalgo. La Ville de Paris avoue un budget de 2 millions d'euros en masse salariale, et 1,5 million pour l'achat d'équipements en 2019.



Une mesure qui déplaît à l'aile radicale de sa majorité de gauche

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La mesure, présentée aux chefs de file des groupes élus vendredi, sera abordée lors du prochain conseil de Paris qui démarre le 4 février. Mais déjà, l'aile gauche de la majorité municipale parisienne a dénoncé une décision prise alors qu'elle ne figurait pas dans le "contrat de mandature". "La maire a pris sa décision seule hors du cadre de la majorité. Elle s'est mise hors du cadre de la majorité", a réagi Nicolas Bonnet-Oulaldj, chef de file des élus PCF et Front de gauche au Conseil de Paris. 

Sur le fond, les communistes, une composante indispensable à la majorité d'Anne Hidalgo avec leurs 13 élus, estiment que l'annonce faite vendredi "ne remplacera jamais ce qui fait partie de nos obligations et le cœur d'une politique de gauche, c'est-à-dire la prévention, la médiation, l'éducation et la protection des mineurs".

En signe de protestation, les élus d'extrême gauche (PCF et Parti de gauche), dont ceux de Génération.s et du groupe écologiste, ont quitté une réunion organisée par le premier adjoint (Emmanuel Grégoire, ex-chef de cabinet du maire de Paris, Bertrand Delanoë) et l'adjointe chargée de la sécurité, de la prévention, des quartiers populaires et de l'intégration(Colombe Brossel).

Ils ont également refusé ensuite une rencontre avec Mme Hidalgo. 
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"C'est à (Anne Hidalgo) de faire fonctionner sa majorité jusqu'à la fin. On ne peut pas avoir une majorité avec un coup de force permanent", a déclaré David Belliard, chef de file des Verts d'EELV au Conseil de Paris.

Le député juppéiste et "Macron-compatible" Pierre-Yves Bournazel, candidat à la mairie dans un an (parti Agir, la droite constructive) et favorable à une police municipale, a lui aussi fait mine de s'étonner d'une annonce "qui en vient à surprendre sa propre majorité", et a réclamé que la décision soit soumise au vote du Conseil de Paris. 

Pour le groupe municipal du parti présidentiel, La République en marche, qui prône une police municipale "d'arrondissement", Mme Hidalgo se contente de "renommer sa brigade de lutte contre les incivilités". 

Philippe Goujon, le maire Les Républicains du XVe  déplore "un ersatz de police municipale", soulignant que son groupe demande "une police armée avec des pouvoirs renforcés" qui puisse avoir accès à des fichiers de police, comme ceux des objets volés ou des personnes recherchées.

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