POUR

LA &nbsp LIBERTE &nbsp D' EXPRESSION

Free speech offers latitude but not necessarily license

dimanche 20 janvier 2019

Indemnités chômage en cas de démission : Macron a du retard à l'application et le compte y sera-t-il ?

"Vous parliez ? J'en suis fort aise. Eh bien, agissez maintenant !"
L'ouverture des droits aux indemnités chômage aux salariés démissionnant en vue d'ne reconversion professionnelle - une traversée de la rue - ne devrait pas être mise en oeuvre avant plusieurs mois



Problème ? La mesure devrait s'accompagner de critères plus sélectifs qui devraient en restreindre le nombre de bénéficiaires. Et en période de crise sociale, le moment n'est pas vraiment idéale, d'autant que le "débat national" va tenir les Gilets jaunes en haleine jusqu'en mars et avril... Le "maître des horloges" est pris  à son propre piège.

"Avec un peu de bon sens (...), on peut donner ce droit aux salariés".
Telle avait été la position du prétentieux six mois après son élection, au sujet de la possibilité accordée aux démissionnaires d'être indemnisés, dans la perspective d'une reconversion professionnelle.


Il assure que ses promesses de campagne sont son seul credo, mais il met le temps à passer à l'acte. Cette assurance chômage n'existe pour le moment que "sur le papier", après son adoption le 1er août 2018 lors du vote de la "loi avenir professionnel" du 5 septembre 2018 et validée - partiellement -par le Conseil constitutionnel. La mesure doit désormais être validée par un décret d'application, "qui doit théoriquement être pris en mars", avance le JDD dans son édition du 20 janvier.
Porteuse du projet, Muriel Pénicaud est déjà celle qui a conduit à la révolte des Gilets jaunes en faisant passer sa 'Loi Travail' en force par voie d'ordonnances, court-circuitant les parlementaires consentants par le biais de l'article 49.3.

Macron va laisser des chômeurs sur le bord de la route.
Les négociations, confiées par le chef de l'Etat aux partenaires sociaux, ont abouti sur un mécanisme qui risque cependant d'être "déceptif". "Ce nouveau droit ne changera pas la vie des salariés car il sera très cadré", estime une déléguée CGT de Pôle emploi, citée anonymement par le JDD.

L'ancienneté demeure le premier critère d'éligibilité. 
L'ouverture aux droits ne pourra se faire qu'après cinq, voire sept ans d'activité (option privilégiée par les syndicats) : voilà pour les jeunes et les plus précaires. 
Une fois cette condition satisfaite, le salarié démissionnaire devra présenter un projet professionnel "réel et sérieux", à faire valider par une commission paritaire régionale. Or, cette commission n'est pas encore créée. 
Enfin, le salarié devra satisfaire à un entretien avec un conseiller en évolution professionnelle avant de pouvoir s'inscrire à Pôle emploi. 

Les évaluations du coût de la mesure telle qu'annoncée dans un premier temps avaient alarmé, y compris dans les organisations syndicales qui gèrent paritairement l'assurance-chômage avec le patronat. Certaines estimations allaient jusqu'à 14 milliards d'euros la première année de mise en oeuvre. Ce coût, depuis réévalué à 280 millions d'euros par an. Pour maintenir l'équilibre du régime, il était à craindre que  les droits de l'ensemble des chômeurs ne soient réduits.

L'arnaqueur de l'Elysée annonce un coup de pouce aux "smicards" ...qui était déjà dans son programme

En décembre dernier, le hâbleur avait clamé  que les travailleurs au salaire minimum légal toucheraient 100 euros de plus par mois en janvier. C'est maintenant. Mais il ne fait rien de plus, en réalité, qu'accélérer l'application d'une promesse de campagne. Le choix des mots employés permet parfois de faire des miracles en matière de communication. Mais en arithmétique, a fortiori en économie, une addition produit une somme plus élevée. En rhétorique et en politique, ce n'est pas automatique. 

Lors de son allocution solennelle visant à apporter des réponses à la crise des Gilets jaunes, Jupiter en majesté avait multiplié les annonces fiscales et les gestes financiers en faveur des classes moyennes et populaires. "Le salaire d'un travailleur au Smic augmentera de 100 euros par mois dès 2019", avait-il notamment indiqué, "sans qu'il en coûte un euro de plus pour l'employeur".

Dans sa manière de présenter les choses, le chef de l'Etat avait donné à penser que cette mesure pouvait être un coup de pouce au salaire minimum légal. Mais en réalité, il s'agit simplement de l'accélération de l'application d'une promesse de campagne, qui figurait déjà en page 7 de son programme présidentiel. "Tous les smicards qui bénéficient de la prime d'activité toucheront par exemple l'équivalent d'un 13e mois de salaire, soit 100€ nets de plus chaque mois", peut-on y lire.

En janvier, la hausse ne dépassera pas "80 euros"
Résultat de recherche d'images pour "tour de bonneteau"
Pressé de clarifier le galimatias du bonimenteur, l'Elysée confirme qu'il s'agit bien d'une seule et même mesure, qui entrera finalement en vigueur le 1er janvier 2019, alors qu'elle était initialement prévue pour la fin du quinquennat. Les travailleurs concernés devraient percevoir les 100 euros mensuels supplémentaires à le suite d'un tour de passe-passe : environ 80% du montant passerait par l'augmentation de la prime d'activité, et les 20% restants par un allègement des cotisations sociales.

Une autre rouerie s'est glissée dans le discours du chef de l'Etat
Contrairement à ce qu'il a indiqué, le "salaire d'un travailleur au Smic" n'augmentera pas exactement 3de 100 euros par mois dès 2019". En effet, une première vague de baisse des cotisations sociales a déjà permis une hausse d'environ 20 euros du salaire net des smicards en octobre. En janvier, leurs revenus mensuels augmenteront seulement de 80 euros par rapport au trimestre précédent.

Il reste toutefois une situation dans laquelle les travailleurs au Smic pourraient bel et bien voir le total de leurs revenus augmenter de 100 euros en janvier 2019 par rapport à ceux de décembre 2018. En effet, la revalorisation légale du salaire minimum s'élèvera mécaniquement de 1,8% en janvier prochain du seul fait qu'il est annuellement indexé sur l'inflation... Soit environ 25 euros. Lesquels viendront s'ajouter aux 80 euros précédemment cités, et permettront d'atteindre une hausse d'environ 100 euros au global.
Un tour de bonneteau !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):