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mardi 15 janvier 2019

Hara-Kiri, patron "bête et méchant"

Zineb El Rhazoui et son mari menacés de mort

"Bête et méchant, mais pas au sens de Hara-Kiri"

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 Repris environ 7.400 fois en deux mois, cet appel au meurtre est en fait utilisé par des comptes se revendiquant proches du groupe État Islamique, ci-dessus.

Comme scénariste d'un livre, "La Vie de Mahomet", dessiné par Charb, cette sociologue franco-marocaine des religions vit actuellement sous protection renforcée. Elle explique qu'elle n’a pas pu travailler normalement depuis les attentats. "Mon mari a perdu son emploi car des djihadistes ont dévoilé son lieu de travail, il a dû quitter le Maroc, je suis menacée, je vis dans des chambres d’amis ou à l’hôtel et la direction envisage de me licencier... Bravo Charlie", ironise la trentenaire, né d'un père marocain et d'une mère française.

Alors que les appels au meurtre de  la collaboratrice de Charlie Hebdo et de son mari, l'écrivain marocain Jaouad Benaissi, se multiplient sur Twitter, des syndicats professionnels d'extrême gauche se mobilisent: la Fédération internationale des journalistes (FIJ, membre de la Confédération syndicale internationale - laquelle rassemble notamment la CGT française, la CTA argentine, dissidente de la CGT argentine, et l'OPZZ polonaise, proche du Parti communiste jusqu'en 1990), le Syndicat national des journalistes - SNJ, membre fondateur de l'Union syndicale Solidaires, union syndicale SUD, révolutionnaire trotskiste - et le Syndicat national de la presse marocaine.

Une fatwa lancée par des intégristes musulmans
"Aujourd'hui, Zineb El Rhazoui et son mari sont visés. Les menaces sont accompagnées de la photo et d'informations sur le domicile et le lieu de travail de son mari, et diffusées sur le réseau social" Twitter, explique la Fédération internationale des journalistes (FIJ) dans un communiqué. "Les syndicats français, membres de la FIJ et de la FEJ [Fédération européenne des journalistes], appellent à la solidarité envers notre consoeur et son mari", ajoute le communiqué.


Un journaliste de la rédaction s’indigne du sort réservé à Zineb El Rhazoui 

"Je suis très surpris d’une décision aussi bête et méchante, mais pas au sens de Hara-Kiri..." dénonce-t-il. "La méthode est incroyable pour Charlie. C’est violent."

L'indignation monte contre la procédure de licenciement pour "faute grave" de la journaliste Zineb El Rhazoui par "Charlie Hebdo".
La publication par Charlie Hebdo des caricatures de Mahomet du Jyllands-Posten, en 2006, a déclenché contre le journal de vives réactions, parfois violentes, dans des pays musulmans. Parce que l'hebdomadaire persiste et signe dans la provocation, en novembre 2011, le siège du journal est endommagé par un incendie criminel. Pour le même motif d'intolérance aux religions, le 7 janvier 2015, un attentat perpétré par les frères Kouachi tue douze personnes, dont huit collaborateurs de l'hebdomadaire. Le numéro 1178 dit "des survivants" sort le mercredi suivant. Tiré à près de huit millions d'exemplaires, le journal passa en moins d'un mois de 10.000 à 220.000 abonnés, sous le coup de l'émotion. Il a depuis perdu les deux tiers de ses lecteurs en deux ans.
La jeune journaliste a reçu un courrier de la direction de Charlie Hebdo la convoquant à un entretien préalable à un licenciement pour faute grave, a appris le journal Le Monde. Inconsciente de la faute grave évoquée, la salariée s’étonne de la méthode "bureaucratique" employée. "Je suis choquée et scandalisée qu’une direction qui a bénéficié d’autant de soutien après les attentats de janvier fasse preuve d’aussi peu de soutien envers un de ses salariés, qui est sous pression comme tous dans l’équipe et fait l’objet de menaces," déclare cette militante des droits de l'homme franco-marocaine, 37 ans.
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 Zineb (son nom de plume) est co-fondatrice du Mouvement alternatif pour les libertés individuelles (MALI) qui réclame notamment l'abrogation de l'article 222 du Code pénal marocain punissant d'emprisonnement et d'amende les musulmans qui rompt ostensiblement le jeûne dans un lieu public pendant le temps du ramadan. En septembre 2009, le MALI provoqua ainsi une vive polémique au Maroc pour avoir tenté d'organiser un pique-nique en public en plein mois de jeûne.
Or, la journaliste avait fait partie des signataires d’une tribune demandant une "refondation" du journal. Parue fin mars dans Le Monde, c'est cette prise de position qu'elle estime payer aujourd'hui. 

Chroniqueuse sur CNews, Zineb El Rhazoui est la femme la plus protégée de France depuis les attentats à Charlie Hebdo qui ont coûté la vie à ses collègues. Sous le joug de cette fatwa, elle vit sous escorte policière en continu. Elle insiste pour se faire filmer en extérieur, quand sa vie quotidienne est conditionnée par l’insécurité et l’exclusion. Ses tribunes dans les media sont autant de pied de nez à ceux qui lui veulent du mal : "Leurs menaces et leur haine sont quelque chose qui m’honore."
 

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