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lundi 14 janvier 2019

La Rochelle : un photographe blessé par un tir de flash-ball en marge d'un rassemblement de Gilets jaunes

Logiquement, la presse devrait se liguer à nouveau contre la police


Parce qu'ils apportent des preuves factuelles, les photo-journalistes  sont particulièrement visés. C'est le cas de l'un d'entre eux, 46 ans, qui travaille pour le journal Sud Ouest et l'AFP. Il affirme avoir été touché par un tir de lanceur de balles de défense - plus connu sous le nom de "flash-ball" - alors qu'il couvrait l'acte IX des "gilets jaunes" à La Rochelle. 
Samedi 12 janvier, Xavier Leoty se trouvait dans les rues de La Rochelle (Charente-Maritime) pour rendre compte de la mobilisation des "gilets jaunes". Dans la soirée, le photographe a été blessé par ce qu'il affirme être un tir de lanceur de balles de défense (LBD), alors que des heurts éclataient sur le Vieux Port entre forces de l'ordre et manifestants. Le photo-reporteur a eu la rotule fracturée et s'est vu prescrire 45 jours d'arrêt de travail.
Les LBD, vendus notamment par la marque 'Flash-Ball', sont principalement utilisés par la police. "J'étais clairement identifiable au milieu de manifestants dispersés par les gaz lacrymogènes. Ils m'ont visé, ça a touché le genou", a raconté Xavier Leoty à l'AFP, on employeur. Tombé à terre, il a été secouru par des "gilets jaunes".

Le préfet de Charente-Maritime, Fabrice Rigoulet-Roze, a dit "regrette(r)" cette situation. "Ce journaliste n'éta(i)t évidemment pas ciblé", a-t-il affirmé, avant les conclusions de l'enquête. "C'est vraisemblablement un tir de LBD mais on n'a pas vu le dossier médical", a en outre nuancé la préfecture, qui fait un amalgame entre les 'casseurs' et les journalistes, même identifiables. "Les forces de l'ordre ont été prises à partie à plusieurs reprises par un groupe d'une cinquantaine d'individus", samedi en fin d'après-midi, se justifie la préfecture, donc le ministère. Les policiers ont essuyé des "jets de bouteilles en verre, pavés et pétards", insiste le représentant du gouvernement, étayant les accusations d'absence de discernement et de tirs dans le tas. Ils ont alors "répliqué en utilisant les moyens de défense en dotation (grenades lacrymogènes, lanceurs de balles de défense) soumis à un cadre d'emploi strict", a finalement insisté la préfecture.

En tout, 13 personnes ont été interpellées samedi à La Rochelle, 75.000 habitants, chef lieu socialiste du département présidé par un proche de Valérie Pécresse, tandis que l'acte IX des "gilets jaunes" a rassemblé environ 2.000 personnes dans la ville. Lors de cette même journée de mobilisation,plusieurs journalistes, dont une équipe de , ont été pris pour cible par des manifestants, ailleurs dans le pays.


Des dizaines de plaintes déposées par des journalistes contre les forces de l'ordre, en décembre

A French riot police officer shoots a tear gas during clashes with protestors during a demonstration of yellow vests (gilets jaunes) against rising costs of living they blame on high taxes in Mondeville near Caen, northwestern France, on December 8, 2018. The "yellow vest" movement in France originally started as a protest about planned fuel hikes but has morphed into a mass protest against President's policies and top-down style of governing.
Depuis le début de la mobilisation des gilets jaunes, 24 plaintes ont été déposées par des journalistes à l'encontre des forces de l'ordre, pour confiscation de matériel ou de casque de protection, mais aussi pour violences volontairesL'avocat Jérémie Assous, qui se charge actuellement de réunir les différentes plaintes de ce type, estimait d'ailleurs avant Noël que d'autres seront bientôt déposées.

Une lettre adressée au ministre de l'Intérieur, au préfet de police de Paris, ainsi qu'au Procureur de la République.
Me Assous justifie ces plaintes en expliquant que le travail des journalistes et photographes "qui participe des fondements de l'Etat de droit" a été "gêné, empêché, entravé par ceux là même qui ont pour seule mission le maintien de l'ordre public".
Dans ces accusations, il évoque entre autres sur de la confiscation de matériel, y compris de matériel de protection comme des casques, mais aussi sur des soupçons de violences volontaires avec arme de la part de personnes dépositaires de l'autorité publique.

L'avocat reproche aux autorités d'avoir donné pour consigne de "ne pas distinguer manifestants et journalistes". Une comportement mettant "gravement en danger la vie des journalistes", considérés comme "des suspects". Implicitement, cet avocat souligne que la vie des manifestants est pareillement mise "gravement en danger".

Il cite en exemple plusieurs faits et journalistes victimes de ces violences ou confiscation de matériel, photos à l'appui. Parmi eux, une femme s'est vue contrainte de remettre son casque et ses masques de protection à des policiers aux abords du Louvre. Un autre, pourtant porteur d'un brassard indiquant sa fonction [profession], a été menacé et frappé à coups de matraque par un CRS, développe-t-il.

Lors des différentes journées de mobilisation des gilets jaunes, plusieurs journalistes ont été blessés, dont certains par des tirs de flash-ball. L'un d'entre eux a été touché à l'oeil et n'a pu en conserver l'usage que parce qu'il portait justement un casque.

Le gouvernement appelle les journalistes concernés à porter plainte.
C'est pourquoi Me Jérémy Assous demande aux destinataires de la lettre "d'user de leur pouvoir", pour faire cesser ces pratiques et "garantir la sécurité des personnes qui oeuvrent pour la liberté de la presse".

Interpellé par des syndicats de journalistes dénonçant des "dérapages inadmissibles" des forces de l'ordre à leur encontre, Christophe Castaner avait appelé mardi les membres de la profession victimes de violences policières à porter plainte.

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