Castaner a de l'Elysée des consignes de traque: intimidation ou flicage ?
Repérer "les personnalités exerçant une réelle influence sur le mouvement" des Gilets jaunes,
tels sont les ordres du ministère de l'Intérieur aux policiers du Service Central du Renseignement Territorial (SCRT). Un "fichage" qui dépasse de loin la simple intimidation des plus craintifs ou exposés des Français, alors qu'après un répit offert aux commerçants durant les fêtes, la mobilisation des "gilets jaunes" connaît un regain depuis trois semaines.
Cette remobilisation préoccupe en haut lieu et l'Elysée veut la briser par tous les moyens.
Selon Le Canard enchaîné, le ministère de l'Intérieur a donc transmis début janvier "une instruction secrète" au SCRT de recenser systématiquement et nominativement les "meneurs du mouvement des 'gilets jaunes'".
Selon l'hebdomadaire anarchiste, qui se fonde sur cette instruction secrète, ils doivent repérer "les personnalités exerçant une réelle influence sur le mouvement", mais pas seulement, puisque sont également visés ceux et celles "se signalant par des discours ou des commentaires vindicatifs ou subversifs trouvant de l'écho sur les réseaux sociaux. Des individus qui, aujourd'hui, jouent un rôle réel par le caractère de leurs actions, par le fait qu'ils ont un potentiel pour être des interlocuteurs des pouvoirs publics ou, au contraire, sont entrés dans une forme de radicalité".
Or, ce fichage n'aurait fait l'objet d'aucune déclaration à la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL), assure l'hebdomadaire.
Les policiers doivent remplir un formulaire très complet du profil de ces meneurs identifiés : photographie, identité complète (pseudo inclus), adresse, numéros de téléphone, profession, type de véhicule et immatriculation...
Mais également "ses antécédents et procédures judiciaires", "son implication associative", "son influence et son activité sur les réseaux sociaux", "son implication médiatique", "ses liens avec des éléments ou mouvements radicaux", ainsi que le "financement" du mouvement, rapporte l'hebdomadaire.
Un "fichage qui ne dit pas son nom", qui n'a fait l'objet d'aucune déclaration à la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil)? écrit le journal révolutionnaire.
Interrogé par Le Canard enchaîné, le ministère de l'Intérieur a estimé que "les services font leur travail avec les moyens juridiques autorisés par la loi".
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