POUR

LA &nbsp LIBERTE &nbsp D' EXPRESSION

Free speech offers latitude but not necessarily license

vendredi 25 janvier 2019

Le phénomène Gilets jaunes a gagné l'U.E. : le mouvement est-il aussi anti-européen ?

En se posant en champion de l'Europe, Macron aggrave-t-il son cas ?

Le hasard des circonstances en ont fait le "maître du chaos"


Emmanuel Macron se voit décerner le titre de "champion du monde de foot", sans rien faire, arrivant simplement au moment de la remise de la coupe. Il accepte aussi d'être sacré "champion de la Terre" à New York (Hollande savait au moins pourquoi il lui avait été décerné, dans la foulée de la COP21 en 2015), à l'automne 2018 (titre partagé avec Narenda Modi, le premier ministre indien), quatre mois seulement après son arrivée à l'Elysée (et bien qu'il n'ait pas réussi à faire venir un représentant de l'administration Trump au One Planet Summit, ce sommet dédié à la finance verte, le 12 décembre 2017, à Paris), par effraction, pour contrer Marine Le Pen, en mai 2017, et alors que la consommation générale d'énergie est en hausse de 4,2%  sur l'année 2017 par rapport aux objectifs fixés et que la consommation des énergies renouvelables est, elle, en-dessous des prévisions. Comprenne qui peut cette conjonction de distinctions honorifiques... Un peu comme la remontée de la popularité du tandem exécutif, selon des entreprises de sondages, en dépit de plus de deux mois de crise sociale, dont on ne voit pas l'issue, et deux shows télévisés 
filtrés par des préfets et encadrés par des maires ruraux sélectionnés   - , qui ne trouvent pas le seul public qui vaille, celui des contestataires.
Alors que Macron cherche toujours auprès d'élus locaux des solutions pour apaiser la colère des Gilets jaunes français à l'origine du phénomène, 
le mouvement de contestation gagne peu à peu d'autres pays européens. 

Les actions de "Gilets jaunes" en Europe
En décembre 2018
La contestation prend toutefois des formes différentes.
La Belgique est le premier pays étranger à avoir repris le mouvement des "gilets jaunes", avec une violence similaire à celle constatée sur les Champs-Elysées les 1er et 8 décembre à Paris. Des centaines de manifestants ont convergé devant les institutions européennes de Bruxelles, pour réclamer la fin du "carnage social". Résultat, deux véhicules de police incendiés et une soixantaine d'interpellations vendredi dernier.
Dès le 30 novembre, près de 300 gilets jaunes s'étaient rassemblés à Bruxelles pour protester contre les hausses du prix du carburant et des taxes. France24 rapporta : "en Belgique, les actions ont commencé dès vendredi [16 novembre], une tradition dans le pays. Plusieurs dizaines de manifestants ont bloqué les raffineries de Feluy (Charleroi), Wierde (Namur) et de Wandre (Liège). L’objectif serait "de mettre à sec le pays" en matière de carburants selon les appels lancés en ligne, afin de faire réagir rapidement les dirigeants politiques".
Certains manifestants ont aussi demandé le départ du premier ministre, Charles Michel. La manifestation qui avait commencé calmement a dégénéré en "jets de pavé contre canon à eau", rapporta l’AFP. Charles Michel a remis sa démission en décembre 2018, mais le souverain l'a chargé d'expédier les affaires courantes jusqu'aux élections de 2019.


Libération avait cru pouvoir établir une distinction. "Les revendications belges plutôt proches du mouvement français diffèrent toutefois sur un point : la représentativité et le débouché politique. Alors que parmi les propositions des gilets jaunes français on retrouve notamment celle de la création d’une assemblée citoyenne, les gilets belges (au moins une partie) veulent se lancer en politique, et créer un parti politique pour les prochaines élections fédérales. L’annonce avait été faite par Claude Gilles, un des porte-parole du mouvement et ancien membre d’un micro-parti classé à l’extrême droite." En France, une première liste 'Gilets jaunes' s'est déclarée et la différence établie par Libération ne résiste pas à l'épreuve du temps et elle est proche de Macron, pour retirer des voix à ses concurrents aux Européennes, en passant pour contestataire.

Résultat de recherche d'images pour "a revetu gilet jaune"
Libération a également convoqué la Serbie en appui de sa démonstration. "En Serbie, un leader d’un mouvement de droite nationaliste, Boško Obradović, est intervenu au parlement avec un gilet jaune pour demander une baisse du prix des carburants… menaçant de manifestations comme en France." Quiconque revêt un gilet jaune serait d'extrême droite, selon Libération, dans sa tentative primaire de diabolisation du mouvement : ainsi, le député Jean Lassalle, ci-dessus ?


Aux Pays-Bas, la contestation se fait dans une ambiance plus apaisée.
 Samedi dernier, 120 Gilets jaunes se sont retrouvés devant le parlement à la Haye. Certains ont également bloqué une autoroute, alertant sur leurs difficultés financières. Des rassemblements néerlandais contre la vie chère et la politique de leur gouvernement se sont tenus à Amsterdam, Rotterdam ou La Haye.
Un sondage posté sur un groupe Facebook Gilets Jaunes auquel ont participé plus de 600 internautes, indique toutefois que, outre une meilleure prise en charge des frais de santé ou la démission du Premier ministre Mark Rutte, l’immigration et le "pacte de Marrakech" (un texte émanant de l’ONU et organisant les migrations internationales qui devait être signé le 10 décembre par les chefs d’Etat, et auquel l’extrême droite s’oppose fermement ) occupent deux des trois premières places. 
Libération n'envisage pas que les Gilets jaunes mettent l'Union européenne en question du fait des accords de Schengen, un traité sur la suppression des contrôles aux frontières européennes, signé en 1985.

En Allemagne, c'est l'extrême droite qui s'est emparée du mouvement. Trois organisations ont appelé leurs soutiens à manifester devant la porte de Brandebourg à Berlin. Ils protestaient contre le Pacte des Nations Unies, souhaitant "des migrations sûres, ordonnées et régulières". Un combat éloigné de celui des Gilets jaunes français qui a pris ses racines dans les taxes, notamment la hausse des prix des carburants.
Des Gilets jaunes à Bruxelles, le 8 décembre dernier.

Si la chancelière Angela Merkel avait apporté son soutien à Emmanuel Macron au début de la crise en France, elle a changé de ton avec l'apparition de "Gelbe Westen", des Gilets jaunes. Au début décembre, une manifestation anti-Merkel s’était même tenue à Berlin, à l’appel notamment du mouvement anti-islam Pegida, réunissant moins d’un millier de personnes.

En Hongrie, le jaune fleurit dans les manifestations anti-Orban
Dans ce pays dirigé par le conservateur Viktor Orban, l’actualité sociale est surtout marquée par un mouvement de protestation contre une loi assouplissant le droit du travail et en particulier les heures supplémentaires. Des manifestations sont organisées quotidiennement, celle du 16 décembre ayant rassemblé jusqu'à 15.000 participants. Or, dans ce mouvement, certains manifestants ont enfilé gilets jaunes en écho aux protestations françaises.

En Pologne, les agriculteurs enfilent le gilet
On a pu compter quelque 300 agriculteurs polonais revêtus d'un gilet jaune pour bloquer pendant plusieurs heures une autoroute en direction de Varsovie. La référence au mouvement français était assumée, afin de se faire davantage entendre. Mais l’action s’est terminée dans le calme, après des discussions avec la police et rencontre avec le ministre de l’Agriculture.
Ces manifestants réclamaient une aide aux éleveurs touchés par la peste porcine africaine (PPA). Ils ont lancé un ultimatum au gouvernement, qui avait jusqu’à la mi-janvier pour satisfaire leur demande. 

Et aussi…
  • Au Portugal, des appels à manifester ont été lancés sur Facebook pour mettre le pays "à l’arrêt" en s’inspirant du mouvement français. En décembre, les autorités se préparaient à cette première journée de mobilisation, tout en rappelant l’obligation de déclarer à l’avance toute mobilisation.
  • Au Royaume-Uni, où l’accord sur le Brexit avec l’UE divise, quelques partisans d’une sortie de l’Europe ont sorti pour la deuxième fois le gilet jaune à Londres, perturbant notamment le trafic routier. Libération tient absolument à ce que l'apparition des gilets jaunes en Angleterre soit aussi fortement liée aux groupes d’extrême droite, tout en admettant que le contexte particulier du Brexit puisse avoir un rôle, mais sans indiquer que les pro-Brexit se répartissent également entre Conservateurs et Travaillistes, sachant que la tête de ces derniers, Jeremy Corbyn, chef de l'opposition officielle, marqué à la gauche du parti, et fortement contesté (il fut mis en minorité) est un partisan ambigu de l'UE. Mediapart observa ainsi qu'il se montra "extrêmement réticent à se lancer dans la campagne référendaire"."










  • Même tableau en Irlande, où une centaine de personnes s’était réunie dans le centre-ville de Dublin.




  • En Bulgarie, des blocages d’axes routiers étaient intervenus dès le mois de novembre pour protester contre la flambée du prix des carburants.
  • En Italie, des revendications anti-europe retiennent l'attention de Libération. La mobilisation des gilets jaunes s’est lancée sur les réseaux sociaux en Italie, avec la création le 19 novembre d’une page Facebook, 'likée" plus de 6.000 fois. Parmi les revendications, on retrouve pêle-mêle la baisse du prix du carburant et de certaines taxes, mais aussi des revendications europhobes, clairement hostiles à la directive Bolkestein conférant  l'application du droit du travail au pays d'origine du travailleur et non plus au pays dans lequel s'effectue le travail, le droit), ce que Libération évite de préciser.




  • Dans le reste du monde, des Gilets jaunes ont manifesté vendredi dernier en Israël, contre l'augmentation du coût de la vie, sept ans après un large mouvement de contestation sociale contre la vie chère.
    D’autres tenues fluorescentes ont été aperçues dans des manifestations au Liban, en Afrique du Sud, en Russie et même en Irak, à Bassora, deuxième ville du pays.

  • Macron est vraiment le champion de la planète...


    Quel est le rôle exact d'Ingrid Levavasseur ?
    Cette aide-soignante de 31 ans  a été aussitôt étiquetée "Gilet jaune modérée ". Bizarrement, cette contestataire consensuelle est originaire de l'Eure, tout comme Sébastien Lecornu, son ex-député, avant d'être ministre des Collectivités territoriales et co-"animateur" du "grand débat national" organisé pour circonvenir le mouvement des Gilets jaunes, et département d'accueil de ce Barnum itinérant de Macron pour sa première représentation à Grand Bourgtheroulde, dont le maire (2016-2017) fut Bruno Questel, avant d'être député LREM.
    Cette tête de caravane macronienne est première de cordée sur la liste du "ralliement d'initiative citoyenne", l'autre RIC: pour les Européennes (et les municipales qui suivront) ? Inféodée à LREM, sert-elle à renouer le lien entre le mouvement des gilets jaunes et l'UE ?

    Aucun commentaire:

    Enregistrer un commentaire

    Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):