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samedi 12 janvier 2019

"Gilets jaunes" : des journalistes partisans pris à partie à Rouen et Toulouse

Le peuple rappelle les journalistes "violemment agressés" (sic) à leur devoir d'objectivité

La presse arrogante n'est pas au-dessus de la morale républicaine

Le 1er juin 1994, en pleine campagne pour les élections européennes, Paul Amar anime un débat opposant Jean-Marie Le Pen et Bernard Tapie. Au début de l’émission, il brandit deux paires de gants de boxe qu’il propose aux contradicteurs. Face à la polémique que ce geste suscite, le président de France Télévisions, Jean-Pierre Elkabbach, le contraint à la démission.
Paul Amar, journaliste aux gants de boxe, lors du 
débat opposant JM Le Pen et B.Tapie,le 1er juin 1994, 
en pleine campagne pour les élections européennes
L' 'acte 9' des "gilets jaunes" a été l'occasion de remettre les media à leur place. Les agresseurs se disent agressés un peu partout en France, mais refusent de se remettre en cause, comme Macron. Si ce dernier a été élu (par défaut et avec 24% des suffrages exprimés et 19, si on prend en compte ), les premiers ne le sont pas : les journalistes tiennent leur pouvoir d'oligarques. Des journalistes ont donc été pris à partie, notamment à Rouen et Toulouse.

Les journalistes entretiennent la colère des "gilets jaunes" 
Jour après jour, la presse envoie contre les manifestants ses blindés à roues, Ruth El Krief, Dominique Rizet ou Christophe Barbier (BFMTV détenue par Alain Weill, PDG  du groupe SFR), ses flash balls Jannick Alimi (Le Parisien du groupe Les Echos, propriété du groupe LVMH, numéro 1 mondial du luxe), Jean-Michel Aphatie (Europe 1 de Lagardère SCA, comme Paris Match ou Le Journal du dimanche) ou Jean-Jacques Bourdin (RMC du groupe SFR) et ses gaz lacrymogènes Laurent Neumann (Le Point de François-Henri Pinault), Gérard Leclerc (CNews du groupe Canal+, façon Bolloré) ou Laurent Joffrin (Libération de Patrick Drahi, propriétaire de SFR), engins toxiques bons pour la réforme.

Depuis le début du mouvement, plusieurs reporters ont été rappelé à l'honnêteté intellectuelle alors qu'ils couvraient les manifestations dans le respect de la ligne gouvernementale. Cela a de nouveau été le cas lors de l'acte 9 ce samedi 12 janvier.

A Rouen, PS, une équipe de journaliste de LCI (groupe TF1) a été "violemment agressée" - comme si une agression pouvait être douce -  par une dizaine de manifestants. 
Sur une vidéo relayée par le quotidien régional Paris-Normandie, on peut voir une personne tomber à terre et recevoir une pluie de coups. Infox (fake news) ou intolérable réalité, est-il démontré que cette "personne" est un journaliste ? 


"Tout est mis en œuvre pour livrer leurs agresseurs à la Justice" 
Selon Paris-Normandie, les journalistes étaient accompagnés de deux agents de sécurité (une mesure prise par certains media suite aux agressions subies) : l'un d'entre eux n'a pas manqué de se faire transporter à l'hôpital, par nécessité ou par volonté de dramatisation ? 
BFMTV précise qu'une équipe de France 3 Normandie a également été prise pour cible par les manifestants à Rouen, puisque le CSA ne rappelle pas la presse partisane aux règles déontologiques de la profession. 

Le secrétaire d'Etat auprès du demi-ministre de l'Intérieur a apporté son soutien aux journalistes via Twitter : "Tout est mis en œuvre pour livrer leurs agresseurs à la Justice", écrit-il. C'est Laurent Nunez, et non  France 3, qui a annoncé qu'une plainte a été déposée. 

Même discours du côté de son binôme, Christophe Castaner. 
Il fait la leçon : "Dans notre démocratie, la presse est libre. Dans notre République, la liberté d'informer est inaliénable. Violenter des journalistes, c'est attenter à l'une et à l'autre : ils devront en rendre compte devant la Justice", fait savoir le ministre de l'Intérieur, toujours sur Twitter.
En république, agresser le peuple est-ce "attenter à la démocratie" ? 


Castaner va vite en besogne: il dégaine plus vite que son cerveau ne fonctionne 
L'Express précise que la "personne" à terre est un ...agent de sécurité et non pas un journaliste. "On y voit l'agent être entouré, mis à terre puis frappé à de multiples reprises par plusieurs personnes, dont certaines portant un gilet jaune. Il souffre d'une fracture du nez, a indiqué Thierry Thuillier, patron de l'information du groupe TF1 (LCI). "Nous condamnons avec la plus grande fermeté cet acte", a-t-il dit. Une plainte a été déposée.

Grosse frayeur à Toulouse
 

Une journaliste de la Dépêche du Midi 
- proche du PS, puisque Jean-Michel Baylet (parti radical de gauche) a été ministre dans le gouvernement Manuel Valls - aurait (conditionnel) également été prise à partie, alors qu'elle se trouvait dans sa voiture. Selon Lionel Laparade, rédacteur en chef adjoint du quotidien régional qui dénonce cette agression sur Twitter, la journaliste aurait pu échapper à ses agresseurs grâce à l'aide de deux autres "gilets jaunes". Ainsi, avec la volonté de nuire à l'ensemble, ne retient-on en titre que le cas isolé de l'affrontement au détriment du plus grand nombre pacifique. 


A Paris, une équipe de journalistes de LCI a aussi été prise à partie

Une journaliste aurait été jetée à terre avant d'être protégée par d'autres manifestants, rapporte un journaliste de l'AFP. 

A Pau, ville dont le maire est Bayrou, un pigiste identifié (à tort) comme travaillant pour BFMTV a reçu quelques coups de la part d' "individus" (sic) vêtus de gilets jaunes.

A Toulon, dans le Var, deux journalistes vidéo de l'AFP ont été "menacés" (sans autre précision), avant de trouver refuge dans un restaurant, alors qu'ils filmaient des échauffourées. D'abord pris à partie par un jeune homme sans gilet jaune, ils ont été poursuivis par une dizaine de personnes [par omission de la précision qu'ils ne l'étaient pas, la presse suggère que ces derniers pourraient l'avoir été] et ont reçu "des claques dans le dos, dans la caméra" et un "coup de pied (...) dans la hanche", a raconté l'un d'eux. On ne saura pas si des agents de sécurité ont fait le job, avec zèle ou non...

Le gouvernement protège la presse. Et réciproquement

A l'instar de CNews, de nombreux media ont exprimé leur soutien aux journalistes agressés.

BFMTV est particulièrement vindicatif:

CNews revendique le droit au parti-pris "en toute quiétude"

Europe 1 est solidaire de ses confrères contre le mouvement des Gilets jaunes:

Pourquoi RTL ne concentre-t-elle pas pareillement sur elle la colère des manifestants en lutte pour la défense de leur pouvoir d'achat ?Le ministre de la Culture Franck Riester a dénoncé sur Twitter un "ignoble lynchage" à Rouen. 

Le porte-parole du gouvernement
Benjamin Griveaux , très véhément, a poussé un "coup de gueule" sur le réseau social : "Depuis des semaines des équipes de journalistes sont prises à partie et subissent des violences de la part de manifestants partout en France". 

Ce porte-parole agressif manque à son devoir de réserve et de rassemblement des Français
: il ne cesse en effet de vilipender toute opposition, jetant un doute fort sur la volonté d'apaisement de l'Etat à la veille du 'grand débat national'.

Ce lundi, les équipes de BFMTV avaient confirmé leur hostilité aux gilets jaunes quels qu'ils soient : dans un amalgame dont elles sont coutumières, elles ont refusé de couvrir la mobilisation des "gilets jaunes" pour protester, disent-elles, contre les violences subies ces dernières semaines. "On sait que la totalité des "gilets jaunes" n'est pas en cause, mais là les faits sont extrêmement graves et inquiétants de notre point de vue, pour la liberté de la presse et la façon dont on travaille au quotidien avec ces manifestants depuis plusieurs semaines", s'était justifié François Pitrel, journaliste reporter d'images et président de la SDJ de BFMTV.

BFMTV instrumentalise la liberté de la presse à son profit
La liberté de la presse est un bien commun sur lequel la chaîne n'a aucun droit d'appropriation. Elle repose sur la liberté d'opinion et la liberté d'expression que tous les Français ont en partage. Toute annexion à des fins personnelles ou corporatives est un abus de pouvoir.

Les media visés par des bousculades, reproches et accusations qualifiés d' "agressions violentes" n'ont qu'un seul droit, se remettre en question. 
La liberté de la presse n'est pas un droit à la désinformation.


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