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samedi 22 août 2015

Rixe entre adversaires syriens sur le même bateau en mer Egée

Demandeurs d'asile ennemis sur le sol français

Que font 
ensemble un militant de l'opposition syrienne blessé, un jeune Kurde désenchanté et un coiffeur pro-Assad sur le même ferry de réfugiés ? 
Un ferry affrété par le gouvernement grec pour transporter
des migrants arrive à Athènes le 20 août 2015
 

Ils continuent de s'éviter en pleine mer Egée, voyageant tous les trois vers l'inconnu, avec des motivations antithétiques pleines de promesses de conflits à venir.  

Sur le pont, Jalal, 38 ans, qui vient de la ville syrienne de Deraa, où le soulèvement contre le régime de Bachar Al-Assad a éclaté en 2011, dit avoir rencontré des partisans du régime lors de sa périlleuse traversée de la Turquie vers l'île grecque de Kos, où affluent les réfugiés voulant mettre un pied en Europe. "J'essaye de ne pas parler de la Syrie avec eux: je sais qu'ils ne seront pas d'accord"', dit l'homme aux yeux rougis par la fatigue. 
Le soulèvement populaire fomenté par les islamistes a conduit à une guerre sanglante, qui a coûté la vie à quelque 250.000 personnes et forcé plus de quatre millions de Syriens à s'expatrier. "Même si la guerre en Syrie se terminait aujourd'hui, il nous faudrait des années pour un retour à un semblant de normalité", ajoute-t-il. 
Le ferry "Eleftherios Venizelos" dépêché par le gouvernement grec, 
afin d'apaiser la situation, est arrivé le 14 août dans le port de Kos
Jalal, qui parle couramment le turc, espère gagner l'Allemagne et y trouver un travail au sein de la large communauté turque, "jusqu'à ce qu('il) obtienne (ses) papiers".  L'AFP joue sur la corde sensible. "Ses yeux s'emplissent de larmes lorsqu'il lève sa chemise pour montrer une cicatrice à l'abdomen, laissée par une balle. Ma soeur a été tuée par un sniper de l'armée, alors que je tentais de l'évacuer de son quartier", en 2012, assure Jalal, à moins que l'AFP fasse du Victor Hugo. "Moi aussi, j'ai été blessé, mais j'ai survécu", aurait encore déclaré le réfugié de guerre, briefé sur les propos à tenir pour que sa demande soit agréée. "La guerre est comme ce bateau. Je ne peux pas descendre du bateau et l'arrêter", ajoute ce poète, alors que le ferry, parti de Kos, fait route vers Athènes et l'Europe.  

La guerre de religions perdure entre Sunnites et Chiites


Enregistrement des clandestins syriens
débarqués sur l'île de Kos en Grèce
Tony, 40 ans, un coiffeur "aux yeux bleus" (citation de l'AFP), vient pour sa part d'une partie de la ville de Homs (centre) sous le contrôle du régime. Lui aussi espère se rendre en Allemagne et y trouver rapidement un travail. Les deux hommes "ont dû se rencontrer", car ils savent qu'ils sont de deux camps opposés dans cette guerre qu'ils tentent d'oublier, explique l'AFP qui, selon son récit, aurait vu leurs regards se croiser et leurs têtes se détourner rapidement, bien qu'il aient seulement "dû se rencontrer"...: de fins observateurs! "Ma femme vivait dans une terreur constante. Il y a des voitures piégées, des hommes armés (les rebelles) qui nous bombardent tout le temps", dit Tony, issu de la minorité alaouite, comme le président Assad (et comme au Liban et en Turquie).
Après la Première Guerre mondiale, les Français, qui reçoivent le mandat sur la Syrie, créent un Territoire des Alaouites.
Se défiant du nationalisme arabe des sunnites, ils encouragent pendant l'entre-deux-guerres un particularisme alaouite qui veut faire de ceux-ci un peuple à part entière, n'ayant rien à voir avec les Arabes.
Comme Jalal, un sunnite, le Chiite Tony reconnaît "qu'aucun camp n'accepte l'autre aujourd'hui en Syrie".
Surnommée aux premières heures du soulèvement "Capitale de la révolution" par les militants, Homs a été l'une des villes les plus touchées par le conflit et les violences intercommunautaires. "Pour moi, il n'y a jamais eu de révolution", affirme Tony, contrairement à la thèse officielle commune aux états occidentaux pro-sunnites derrière Barack Obama et la presse française à l'unisson avec Laurent Fabius, jusqu'à ce que celui-ci fasse ami-ami avec l'Iran.
Depuis l’accord du 14 juillet prévoyant la levée des sanctions internationales en 2016, les délégations de grands groupes occidentaux se pressent à Téhéran. PSA, Renault, Total ou encore Airbus comptent bien s’implanter dans la République islamique. Sans parler des entreprises chinoises et turques restées sur place malgré les sanctions. "L’Iran est devenue une terre promise très convoitée", constate Bernard Hourcade, spécialiste de l’Iran au CNRS.
Pourtant, depuis 1993, la loi rend obligatoire la mention de la religion sur les cartes d’identité, ce qui permet au gouvernement de contrôler plus facilement les minorités religieuses. C'est ainsi que les Chrétiens sont exclus des services publics, des écoles, de l’armée et autres institutions de l’État.

Mais l'amour est plus fort que la guerre: conte pacifiste de l'AFP

Baston à Kos entre Syriens
Des bagarres ont éclaté mardi entre des migrants réfugiés sur l'île grecque de Kos, où les autorités sont incapables de répondre au nombre croissant de personnes qui arrivent clandestinement depuis les côtes turques à bord de canots pneumatiques.
Des centaines de migrants en colère et qui réclamaient de pouvoir s'enregistrer rapidement ont bloqué la principale route de la plus grande ville de l'île. Ils ont scandé des slogans demandant des papiers et de la nourriture. Mais l'AFP porte des lunettes idéologiques roses...
Jalal semble plus disposé à écouter Nechirvan, un Kurde de 20 ans originaire de la ville de Qamechli, dans le nord-est de la Syrie, qui a fui parce qu'il refuse "de devenir un pion dans cette guerre". "Chaque partie veut vous recruter. Soit vous êtes recrutés par l'armée, soit par les YPG (Unités de protection du peuple: une terminologie dans laquelle se reconnaissent les socialistes français ), les milices kurdes, explique le jeune homme. "Ma vie vaut plus que cela", aurait-il confié à l'AFP qui brode en fait très bien sur les propos prêtés à ses témoins sur mesures.
 

L'agence française poursuit son conte en trois parties. "Mais quand la question kurde est abordée, la tension monte entre les deux passagers," rapporte-t-elle, en synthèse de son montage. "Depuis des centaines d'années, notre rêve est de créer un Etat kurde indépendant", dit Nechirvan. "D'accord, mais pourquoi n'avez-vous pas attendu que le régime tombe pour tenter d'instaurer votre Etat'", lui reproche Jalal, alors que, "dans la nuit noire" (sic), Nechirvan se lève et rejoint ses amis kurdes sur le pont." 


L'AFP donne une fin heureuse à son conte de fée.

"Mais il n'y a pas que des conflits sur le ferry": il y a l'amour ! Rana, une jeune femme de 26 ans, origine de Damas, vient d'épouser Mohammed, un Palestinien de Syrie vivant à Copenhague, il y a quelques jours sur l'île grecque de Rhodes. Il va la faire pénétrer en Europe. Le couple qui s'est d'abord rencontré virtuellement sur les réseaux sociaux, appuyait le soulèvement à ses débuts, même si aucun d'eux n'a milité. Et la guerre les a réunis et ces demandeurs d'asile jurent qu'ils ne sont liés à aucun camp.  "Aujourd'hui, je ne suis avec personne. Je veux juste un avenir", dit Rana, selon laquelle le soulèvement a échoué "parce que les gens n'étaient pas unis". Pour elle, le voyage est une "drôle de lune de miel". "Je raconterai notre histoire à mes petits-enfants", dit "en souriant la jeune blonde aux yeux noisette."

Ils se marièrent et eurent évidemment beaucoup d'enfants européens.

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