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dimanche 2 août 2015

Gennevilliers : passage à tabac en pleine rue pour n’avoir pas dit bonjour

Violences sexistes sur la voie publique

Gennevilliers. La jeune fille a été rouée de coups et fouettée à coups de ceinture, devant le lycée Galilée, alors que deux hommes ont assisté à la scène sans rien faire.
La jeune fille a été rouée de coups et fouettée à coups de ceinture, devant le lycée Galilée, alors que deux hommes ont assisté à la scène sans rien faire.

Dans certaines "civilisations", ne pas avoir répondu à un homme qui lui a dit bonjour justifietait la violence

Un déferlement de violence s’est abattu sur une jeune fille en pleine rue. 
"Il m’a tirée par les cheveux et fait tomber", raconte la victime. Une pluie de coups s’abat sur elle. "A chaque fois que je me relevais, il me frappait de nouveau", précise-t-elle. 
Quand elle saisit son téléphone portable et crie qu’elle va appeler sa mère -et non pas son père- et la police, la fureur de son agresseur redouble. "Là, il a sorti sa ceinture et il a commencé à me fouetter avec", ajoute-t-elle, encore sous le choc.

Deux hommes arrivés sur les lieux lui conseillent de crier moins fort
A chaque fois qu’elle appelle au secours, l’homme augmente la cadence de ses coups, mais aucun des deux témoins ne s’interpose. L'agresseur finit par s’en aller, peu avant qu’une voiture n'arrive, avec plusieurs amis de la jeune fille à bord. "Avant de partir, il m’a dit : Ça t’apprendra, comme ça, la prochaine fois, tu me diras bonjour."

La jeune femme raconte les circonstances de ce qui lui est arrivé ce dimanche 12 juillet en fin de journée, près du lycée Galilée, à Gennevilliers. "Je sortais de chez moi pour aller chez une copine quand je l’ai croisé sur le trottoir, raconte la jeune fille, filiforme. Il m’a dit : "ça va toi ?", avec un sourire de pervers. Je l’ai regardé mais je ne lui ai rien dit." Cette froideur de l'outragée déclenche une réaction immédiate.

La jeune d'origine iranienne s’en tire finalement avec quelques hématomes. 
"J’ai eu peur qu’il me défigure, alors je me suis protégé le visage comme j’ai pu, relate Chaïnez. En farsi, langue majoritaire en Iran, le prénom Chahinez désigne "la préfèrée du Roi." On rapporte qu'un roi de Perse avait en effet une chatte préférée et qu'il l'avait ainsi nommée.
Ce qui m’a sauvée c’est que j’étais bien couverte. J’avais un jean épais et un gros sweat-shirt." Restent les blessures non visibles : "Il m’a frappée comme si j’étais un animal; mais même un animal, on ne le frappe pas comme ça…"

L'individu - majeur dont l'identité est pourtant masquée - a été jugé vendredi 17 juillet en comparution immédiate au tribunal de Nanterre. Il a été condamné à 8 mois de prison, dont six mois avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans.
Durant cette période, cet homme de 22 ans devra ne pas se rendre à Gennevilliers, ne pas chercher à voir la victime, l’indemniser à hauteur de 1.000 € et trouver une formation.

Carole Tanqueret, directrice de l’Association "Femmes relais" à Gennevilliers : "On ne parle pas assez de ces violences faites aux femmes"

Un collectif d’associations de femmes de Gennevilliers a réagi à cette agression par un communiqué. Elles manifestent leur solidarité à l’égard de la victime et "appellent tous les citoyens et citoyennes de Gennevilliers à condamner cet acte indigne". "Quand on parle de banlieue, on parle toujours de trafic et des autres formes de violences mais pas de celles faites aux femmes. Ces actes bénéficient d’une trop grande tolérance dès lors que ça se passe en banlieue, polémique Carole Tanqueret, directrice de l’Association des femmes relais de Gennevilliers. Il est inacceptable de se prendre des coups dans la rue parce qu’on n’a pas dit bonjour à quelqu’un."
A Gennevilliers, Carole Tanqueray-Lopez est une militante et candidate MRC
Le contexte socio-économique de cette ville de Gennevilliers  - communiste depuis la Libération - dans les Hauts-de-Seine doit être précisé.  

Le taux de natalité de 17,40 pour mille habitants est nettement supérieur à la moyenne (12,1 en juin 2015). La densité de sa population, 3.760,36 habitants/km2, est également supérieure à la moyenne du territoire national. Le nombre de personnes immigrées est, quant à lui, de 12.666, pour  41.364 habitants en 2010) ce qui est plus élevé que la moyenne. En 2008, 8,4 % des personnes vivant en France étaient immigrées.
Sur le plan de l'emploi, la ville est marquée par un taux de chômage de 16,90%, alors que la moyenne nationale est de 9.08%.  

L'insécurité est un autre des problèmes majeurs de cette ville. Le taux d'agression est de 8,67 pour mille.

Chiffres de l'Observatoire de la délinquance et des réponses pénales. 

Bien que les résultats s'améliorent dans la lutte contre les cambriolages de résidences principales, le bilan 2014 des crimes et délits publié en janvier 2015 montre que quasiment tous les types de violences augmentent, tandis que les agressions sexuelles explosent.

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