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dimanche 9 août 2015

Réforme territoriale : foire d'empoigne des président-délégué

Pourquoi la création de postes de président-délégué ?

La loi Alary est au centre d'une vive polémique qui a largement gagné les rangs de la majorité.

Valls place ses hommes aux postes-clés
Cerise sur le mille-feuilles, le président PS de la région Languedoc-Roussillon a annoncé la création d’un nouveau poste de président-délégué de région. Cette décision devrait être entérinée par un texte de loi, qui sera présenté en septembre à l'Assemblée nationale.

La création de la nouvelle fonction de "président délégué" déclenche une passe d'armes depuis une semaine. Tête de liste Les Républicains-UDI pour la future région Midi-Pyrénées–Languedoc-Roussillon, Dominique Reynié a estimé que cela n’a pour but, après l’accord PS-Radicaux de gauche, que de "consoler" D. Alary, en lui créant un titre valorisant. Il a aussi estimé que le coût de ces 13 présidences déléguées (indemnités des intéressés et rémunération des membres de leur cabinet) serait extrêmement élevé.

Cette proposition de Damien Alary serait le fruit d'une négociation avec le premier ministreFrance 3 révèle qu'il aurait eu Manuel Valls "longuement au téléphone" pour évoquer le sujet. En cas de victoire de la gauche aux régionales en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, le titre reviendrait alors à Damien Alary, selon leur "deal".

Le socialiste Martin Malvy raille la "parfaite méconaissance" de Dominique Reynié, qui assure que le nouveau poste coûtera 114 millions d'euros.
Le socialiste Martin Malvy, président sortant de la région Midi-Pyrénées, a qualifié jeudi soir de "calculs abracadabrantesques" l'évaluation du candidat Les Républicains (LR) aux régionales de décembre, Dominique Reynié, professeur de sciences politiques à Sciences Po, qui s'oppose à un projet de loi créant une fonction de "président délégué" dans les futures grandes régions. Dominique Reynié avait critiqué dans Le Figaro de jeudi un projet de loi annoncé le 30 juillet par Damien Alary, président socialiste de la région Languedoc-Roussillon (appelée à fusionner avec la région Midi-Pyrénées en 2016). Ce projet de loi doit créer des postes de présidents délégués, numéro deux des exécutifs régionaux, dans chacune des 13 nouvelles grandes régions.

"La création de cette fonction de 'président-délégué' de région
découle directement du tout récent accord électoral associant le PS au Parti radical de gauche (PRG)", 

écrit dans sa tribune Dominique Reynié. Il s'agit d'un poste créé pour "consoler" Damien Alary, un ex-technicien en agriculture qui rêvait de devenir chirurgien. "Lors de ces tractations électorales estivales, le PS a foulé au pied tous les principes de la morale républicaine", s'indigne Dominique Reynié, qui chiffre le coût de cette mesure à 114 millions d'euros en se basant "sur la présidence actuelle de Midi-Pyrénées, celle de Martin Malvy", qu'il accuse au passage de manquer de transparence sur l'organisation de son cabinet.

"Manipulation !" a riposté Martin Malvy
jeudi soir dans un communiqué, convaincu de la "parfaite méconnaissance du sujet" par Dominique Reynié, tout directeur général de la Fondation pour l'innovation politique qu'il est. Selon Martin Malvy, un ex-journaliste avec une licence, la composition de son cabinet est publique parce que fixée par la loi et la création d'un nouveau poste de président-délégué "ne coûterait pas un seul euro de plus", assure-t-il, car la loi "divise par deux le nombre de vice-présidents" et donc "le montant des indemnités versées à ce titre". Où est donc l'économie promise par la réforme ? Malvy a-t-il horreur des économies?

"Ce n'est jamais très bon d'avoir ce genre de lois d'opportunité", estime en revanche la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann, autre socialiste de longue date. Avant de tempérer : "Il faut déjà que ce texte aille au bout, ce n'est pas fait. Ensuite la présidence déléguée de région peut aussi permettre d'amortir la période transitoire entre le passage d'une carte des régions à l'autre. Les habitants d'un territoire pourraient se sentir mieux accompagnés en attendant que la fusion des région fasse la preuve de sa pertinence dans l'opinion", envisage-t-elle, sans qu'on sache si elle croit à ce qu'elle avance. Socialiste de gauche professionnelle, elle ne manque pas de finir sur un coup de griffe à la droite, en considérant que cette polémique révèle les intentions malveillantes de l'opposition, bien qu'elle ait commencé par les partager...
Une "loi profondément choquante"Dans un communiqué jeudi, le vice-président du FN, Florian Philippot, a lui aussi dénoncé "cette loi profondément choquante et immorale", affirmant que le FN va "vigoureusement" s'y opposer.

Le PS et le PRG ont annoncé le 27 juillet un accord pour les régionales,
en précisant que pour la région Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon, un "quarteron" serait constitué, composé de Carole Delga (PS), Damien Alary (PS), Sylvia Pinel (PRG) et Didier Cordoniou (PRG), mais des sources avaient souligné que la présidence reviendrait à Carole Delga, et la première vice-présidence à Sylvia Pinel. La première a fait pendant un an la secrétaire d'État chargée du Commerce, de l'Artisanat, de la Consommation et de l'Économie sociale et solidaire, et la seconde a été une ministre du Logement, de l'Égalité des territoires et de la Ruralité, tout aussi insignifiante sur 22 mois. Les deux ont abandonné le service de la nation pour faire carrière sur la durée et se partager les postes.

Pareillement et
à l'issue d'une rencontre avec Manuel Valls, Damien Alary avait précisé être candidat à ce poste.

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