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jeudi 25 juin 2015

La mafia des taxis traditionnels manifeste: barrages filtrants, voitures sur le toit et autres violences

Les chauffeurs de taxi "se font justice" jeudi pour... "faire respecter la loi"

Les taxis défendent leur monopole par la force

Palettes en feu sur le périphérique, bretelles d'accès à l'aéroport de Roissy bloquées et confrontations tendues, parfois violentes, avec les chauffeurs de VTC. "C'est mon outil de travail, ça va me coûter une fortune, je ne sais pas comment je vais faire", se lamente Julien Cinquin en regardant son van aux quatre pneus crevés et à la vitre arrière éclatée, Porte Maillot, dans le Far-West parisien. "Pourquoi t'es venu travailler; tu savais qu'il y avait grève aujourd'hui", rétorque un gros chauffeur de taxi à ce chauffeur de "transport de personnes" à son compte qui assure ne travailler "ni pour Uber, ni pour aucune application".
Julien Cinquin est tombé sur un barrage d'une dizaine de taxis. En quelques secondes, ils l'ont extirpé du van, lui ont cassé les rétroviseurs et jeté un gros pétard sur la banquette arrière. Une charge de CRS les a empêchés  in extremis de renverser le véhicule. Une chance que n'a pas eue un de ses collègues, dont le van Mercedes s'est retrouvé sur le toit à quelques dizaines de mètres de là (photo ci-dessous).
Malia, 50 ans, dont trois comme taxi, observe la scène: "Les taxis, ok c'est des grandes gueules, mais habituellement c'est pas agressif", assure-t-il contre l'avis de tous, qui ont un jour ou l'autre subi leur mauvaise volonté à aider à charger-décharger le bagage, voire leur grossièreté à la moindre contestation du montant de la course d'approche, du barème des tarifs ou de l'itinéraire choisi à rallonge. 

"Jusqu'il y a trois ans, on manifestait jamais. Mais là vous avez des gens qui ont une famille à nourrir, un crédit... Ils sont acculés," raconte-t-il, va qui veut l'entendre.

Depuis l'aube, des centaines de taxis perturbent fortement la circulation dans et autour de la capitale pour dénoncer la "concurrence déloyale" d'UberPOP, qui met en relation des passagers et des conducteurs non professionnels assurant le transport avec leurs propres véhicules.
Les manifestants ont occupé les voies du périphérique

VTC, porte Maillot à Paris
Peu avant 07h00, ils ont brûlé pneus et palettes au niveau de la Porte Maillot, avant d'être délogés par les policiers. Quelques dizaines d'entre eux essaient à nouveau vers 09h30, mais ont été rapidement dispersés.
"UberPOP est illégal. C'est la loi et il faut la faire respecter. Nous n'avons pas l'impression que le gouvernement est volontaire en la matière", se plaint René Pierre-Jean, délégué CGT devant la gare du Nord, dont les accès sont bloqués.

Sur les vitres de leur taxi, des tracts: "Ne nous laissons pas uberiser", "Non à la précarisation des chauffeurs de taxi" qui, en d'autres temps, se disent exploités par les patrons des groupes G7 et Taxis Bleus. "UberPOP, c'est du dumping. Ils n'ont pas de contrainte, de charge, d'obligation légale", plaide Thierry Boyadjan, un taxi de 54 ans. 

Mais les VTC ont le soutien du public et roulent dans le sens du covoiturage et de l'Histoire, 

contre les privilèges et pour la fin du monopole de Nicolas Rousselet, PDG du Groupe G7, également investisseur dans la société Les Taxis Bleus, et fils d'André Rousselet (fondateur de la chaîne à péage Canal+, en 1984, et de l'entreprise de taxis G7).
Les taxis traditionnels ont en revanche le soutien de Marine Le Pen. La présidente du Front national a affirmé jeudi matin sur France 2 qu'elle "comprend la colère" des chauffeurs de taxi, qui ont manifesté dans plusieurs villes, face à une "concurrence déloyale". "Et je trouve que le gouvernement a une lourde responsabilité, car il laisse depuis des mois pourrir la situation".

La manière forte des taxis contre la concurrence
Abords de l'aérogare de Marseille-Provence
Des barrages filtrent les accès à l'aéroport d'Orly, tout comme à Roissy. Un véhicule conduit par un chauffeur UberPOP a été piégé par l'appel d'un syndicaliste. Pris en chasse, il est intercepté alors qu'il tente de débarquer une cliente devant le terminal 2E.
Sous les cris d'une vingtaine de grévistes, il doit être protégé sur quelques mètres par une escorte policière qui a fait sortir la cliente. La plaque d'immatriculation du chauffeur est relevée sous les huées des chauffeurs de taxi. Il devrait être convoqué ultérieurement par la police. 
"C'est un POP illégal, c'est un POP illégal", lance la meute des taxis qui encerclent une autre petite cylindrée qui contraste avec les grosses berlines des chauffeurs établis. "Verbalisez verbalisez", ordonnent-ils aux policiers. "A Roissy, les chauffeurs UberPOP on les reconnaît vite", explique José Diogues, taxi depuis 38 ans. "On a envie de les buter; c'est interdit et ils continuent de faire chier."
Certains taxis arborent un drapeau français et des affiches xénophobes  "Uber go home" contre le groupe américain. Impossible d'accéder aux aérogares en voiture. Quelques passagers arpentent l'asphalte déserté, traînant vaille que vaille leur valise à roulettes. "Mon mari m'a laissée au niveau du barrage de taxis et j'ai marché plus d'un quart d'heure!", dit Christine, une femme d'affaires en partance pour Stockholm. "Ca me révolte, on empêche tout le monde de bosser".

1 commentaire:

  1. Dans numerotelephone.net vous pouvez trouver le numero numero taxi g7. La compagnie Taxis g7 fait partie du Groupe G7.

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