Retour des pastilles pour différencier les automobilistes
La ministre réinvente l'eau tiède
Les pastilles selon le degré de pollution vont en faire voir de toutes couleurs aux automobilistes.
Après la pastille verte... les macarons multicolores. Pour lutter contre la pollution en ville, Ségolène Royal n'a pas de nouvelle recette: ce mardi matin, elle annonce la mise en place à partir de janvier de certificats qui pénaliseront les propriétaires défavorisés de véhicules anciens les plus polluants, permettant à l'inverse aux utilisateurs des véhicules de bénéficier d'avantages de circulation. Ce projet a pour objectif de contraindre les utilisateurs les plus démunis de changer de véhicule d'ici cinq ans au prétexte de rendre les villes respirables "en réduisant de manière pérenne les niveaux de pollution", a expliqué la ministère sur Twitter.
Ce dispositif sera mis en place à partir du 1er janvier, sur la base du volontariat, explique le ministère de l’Ecologie, "pour les usagers qui le souhaitent " et en feront la demande via le système d’immatriculation des véhicules (gratuit durant les 6 premiers mois de mise en place du service puis facturé environ 5 euros). Il vise à mettre en place un "certificat qualité de l’air".
"Il y a un signal à donner pour préparer l'après diesel comme l'après pétrole" @RoyalSegolene #qualitédelair #LoiRoyal
— FrancEcologiEnergie (@ecologiEnergie) 2 Juin 2015
France Ecologie Energie n'est autre que le ministère de l'Écologie, du Développement durable, et de l’Énergie.
Classés de 1 à 6, des moins au plus polluants
Basé sur une classification en fonction des émissions polluantes (oxydes d’azote, particules), ce certificat permettra, en fonction de sa couleur et des règles prises par les maires, d'interdire la circulation aux uns et de la permettre aux autres, dans les zones de circulation restreinte, de bénéficier de modalités de stationnement favorables, d’obtenir des conditions de circulation privilégiée.
> Offrir des avantages aux utilisateurs des véhicules moins polluants grâce au « certificat qualité de l’air » pic.twitter.com/ISa93iFpUa
— FrancEcologiEnergie (@ecologiEnergie) 2 Juin 2015
Les véhicules seront ainsi classés de 1 à 6, des moins au plus polluants. Les vignettes seront de couleurs différentes selon leur statut, par exemple vert en catégorie 1 (normes Euro 5 et 6 pour les véhicules à essence à partir du 1er janvier 2011) ou gris en catégorie 6 (véhicules diesel ou essence avant décembre 1996).
Dans quelle catégorie serons-nous pointés au regard des voisins ?
Pastille bleue : Tous les véhicules électriques.
Pastille verte : Les véhicules essence immatriculés à partir du 1er janvier 2011.
Pastille verte-anis : Les véhicules essence immatriculés entre le 1er janvier 2006 et le 31 décembre 2010 ainsi que les véhicules diesel immatriculés à partir du 1er janvier 2011.
Pastille orange : Les véhicules essence immatriculés entre le 1er janvier 1997 et le 31 décembre 2005, ainsi que les véhicules diesel immatriculés entre le 1er janvier 2006 et le 31 décembre 2010.
Pastille rouge : Les véhicules diesel immatriculés entre le 1er janvier 2001 et le 31 décembre 2005.
Pastille rouge carmin : Les véhicules diesel immatriculés entre le 1er janvier 1997 et le 31 décembre 2000.
Pastille grise : Tous les véhicules immatriculés avant le 31 décembre 1996.
Ce principe de certificat est copié sur plusieurs pays:
Allemagne, Danemark, Suède, Italie, Autriche, République Tchèque, avoue le ministère de l’Ecologie qui cherche à se justifier aussi en rappelant qu’en ville la pollution atmosphérique, et notamment celle liée aux particules fines, provient largement du trafic routier et entraîne chaque année une augmentation des maladies respiratoires et cardio-vasculaires.
Mais la ministre socialiste occulte l'ancêtre français: la vignette verte
Le principe d’une pastille de couleur a été introduit dans le code de la route par un décret du 17 août 1998. Cette disposition a été supprimée par un décret du 20 février 2012. Nos voisins européens n'ont rien inventé; Ségolène Royal fait du recyclage. Cherche-t-elle à effacer Dominique Voynet de la photo écologiste ?
Le Ministère a également lancé un appel à projet 'Villes respirables en cinq ans' afin de réduire la pollution de l’air. Seules les agglomérations situées dans l’une des 36 zones couvertes par un plan de protection de l’atmosphère ou PPA ( voir la carte ) pourront candidater.
Qualité de l'air : @RoyalSegolene lance aujourd'hui l'appel à projets "Villes respirables en 5 ans" pic.twitter.com/nR37cRBtdZ
— FrancEcologiEnergie (@ecologiEnergie) 2 Juin 2015
Un accueil en demi-teintes
L’annonce de la pastille verte a fait réagir l’association 40 millions d’automobilistes, qui a lancé une pétition contre l’instauration de la pastille.
Retour de la #pastilleverte : stoppez ce projet discriminatoire! Signez notre pétition : http://t.co/zvOaprcEUB #40MA pic.twitter.com/ATXiavjEpz
— 40 Millions d'Auto.. (@40MA) 2 Juin 2015
Parmi les politiques, le député écologiste et compagnon d'Emmanuelle Cosse, la patronne d'EELV candidate à un poste au gouvernement, Denis Baupin s'est dit favorable à cette mesure...
Pastille automobile : très bon outil pour réduire la pollution en s'attaquant à sa source prioritaire, notamt #diesel pic.twitter.com/eoFcxhLq3i
— Denis_Baupin (@Denis_Baupin) 2 Juin 2015
En revanche, la sénatrice Les Républicains Fabienne Keller -qui peut, quant à elle, attendre 2017- a évoqué l'abandon de la taxe poids lourds, soulignant que la ministre de l'Ecologie est susceptible de reculade.
"Imaginer l'après #diesel" dixit @RoyalSegolene : mais qui peut croire celle qui a abandonné la taxe poids lourds ? #PastilleVerte #COP21
— Fabienne Keller (@fabienne_keller) 2 Juin 2015
Le parti Debout la France raille même la pastille anti-chômage.
A quand la pastille anti-chômage ? https://t.co/xpylabHB1L #pastilles
— Debout la France (@DLF_Officiel) 2 Juin 2015
Faire émerger des villes laboratoires
Ségolène Royal doit aussi annoncer le lancement d’un appel à projets pour "faire émerger des villes laboratoires" dans la lutte pour la qualité de l’air. L’idée est de soutenir des villes volontaires -au risque de stigmatiser les villes défavorisées- mettant en oeuvre des mesures "exemplaires ", "afin de garantir, dans un délai de 5 ans, un air sain aux populations", précise le ministère de l’Ecologie.Les collectivités devront envoyer leur candidature avant le 5 septembre. La liste des lauréats sera annoncée fin septembre. Ils devront s’engager " à mettre en oeuvre des mesures radicales dans le domaine de la mobilité", mais également résidentiel, industriel et agricole.Ils devront notamment créer ou préfigurer une zone à circulation restreinte, et "faciliter le développement de la mobilité électrique", le programme visant aussi à "éliminer en 5 ans le diesel".Pendant cinq ans, les collectivités sélectionnées bénéficieront d’un appui financier et méthodologique des services de l’Etat et de l’Agence de la maîtrise de l’énergie (Ademe).
Les aides de l'Etat et de l'Ademe (établissement public sous tutelle des ministres chargés de la recherche, de l'écologie et de l'énergie), c'est la triple peine pour les automobilistes.
Ségolène Royal ne doit pas être titulaire du permis de conduire... A-t-elle d'ailleurs un véhicule en nom propre ?
Et les voitures de collection, il faut les foutre à la casse, peut-être ?
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