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lundi 1 avril 2013

L'indécence du régime chômage des intermittents du spectacle

Ces artistes et techniciens qui travaillent peu pour gagner plus 

Les Français ne supportent plus de payer pour l'indemnisation d'un chômage recherché 

Notre rayonnement artistique ne peut se passer
des travailleurs qui ont choisi ces temps très partiels qui dégagent du temps pour autre chose, voire du travail au noir: c'est sans doute ce qui rend partout dans le monde notre exception culturelle si enviable. Mais, elle s’accompagne d’abus de plus en plus criants.
On fait mieux encore dans l'Education nationale qui dispose de TZR
Les titulaires sur zone de remplacement (TZR) sont des professeurs titulaires de l'enseignement secondaire français, affectés à titre définitif sur une zone de remplacement (ZR) obtenue au mouvement intra-académique du mouvement national pour rester au pied de leur clocher, refusant de quitter leur région d'origine en participant au mouvement national. Ils peuvent ainsi passer leur carrière loin des ZEP et des établissements sensibles, comme les objecteurs de conscience loin du front.
Il existe ainsi des titulaires remplaçants dans l'ensemble de la fonction publique. Ces fonctionnaires en état de veille à domicile ont pour mission d'assurer la continuité du service public. C'est ainsi que, rien que pour 2008 dans la fonction publique territoriale, la Région Poitou-Charentes a embauché 80 personnels vacataires ou en contrat aidé (100 à terme).


Le sujet est politiquement incorrect toute l'année
De festivals en cérémonies, il devient même explosif par ...intermittence. Alors que les Césars s’apprêtaient à nous plonger dans l'opulence des artistes, la question du financement du régime d’assurance chômage des intermittents du spectacle s'avança sur le devant de la scène. Cette année, en effet, dans la foulée de la convention de l’UNEDIC (l’assurance chômage), les annexes spécifiques au régime des intermittents allaient être renégociées.


Aussi iniques que puisse être ces acquis sociaux, le sujet reste épineux en France, crise ou non. 
Il avait coûté son poste au ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon en 2003, lors de la précédente réforme. Depuis, à part une remise à plat en 2007, syndicats et gouvernement se sont bien gardés d’aborder cette question. Les mobilisations massives des professionnels du spectacle pour sauver leur régime ont refroidi les ardeurs… Comme à la SNCF et Air France ou dans l'Education, les réservistes de la fonction publique bloquent tout quinze jours avant les grandes dates, une semaine pour arriver autour de la table et une autre pour négocier, le couteau sous la gorge des départs en vacances ou du bac. Cette fois, la réforme s’annonçait d’autant plus délicate que Hollande et la gauche avait apporté un soutien sans faille aux artistes qui leur rend bien.

Des scenarii à l’étude

Le régime affiche un déficit de 1 Md€ à la charge de la collectivité pour indemniser au bas mot 100 000 personnes, soit 3% des chômeurs.

Avec les flottements du gouvernement dans sa gestion de la crise ces derniers mois, il était difficile de ne pas lever le rideau sur la question en février 2013.


Dans un rapport rendu en janvier,
la Cour des comptes a en effet dénoncé une situation « insoutenable ». D’autant que le déficit général de l’UNEDIC se creuse : passant de près de 3 Md€ en 2012 à probablement 5 Md€ cette année.

Malgré la nécessité, la tâche s’annonçait ardue.
Ce régime explique un foisonnement culturel unique où se cotoient le meilleur et surtout le pire. Il conviendrait d'assainir les lieux en lançant une évaluation du réseau qui réduirait les écoulements de fonds au départ de tous les niveaux du mille-feuille territorial.
Des pistes de réforme seraient à l’étude qui préserveraient durablement l'a-peu près et le minable.
La moins radicale consisterait à diriger les techniciens intermittents vers le régime des intérimaires (un déficit de 1,5 Md€). La CFDT plaide pour que son financement ne soit pas assuré par les seuls salariés du privé, mais aussi par la profession et l’Etat, c'est-à-dire les plus défavorisés qui ont trop à faire pour aller au spectacle. Quant à la CGT, elle milite pour un plafonnement du cumul des indemnités chômage et des rémunérations le même mois ! Tout est dit !

Reste le vaste chantier de la lutte contre les fraudes et les abus. 

Et pour l’heure, malgré la mise en place d’une cellule spécifique à Pôle emploi, les pouvoirs publics, collectivités territoriales et gouvernement, semblent plus préoccupés de sociétal que de suppressions des niches et de désendettement de la France…

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