Le responsable de la fuite du texte contre Angela Merkel sera suspendu du PS a déclaré lundi sur LCI Jean-Christophe Cambadélis, le secrétaire national du PS aux Questions européennes.
La volaille s'ébouriffe les plumes |
Le texte du PS qui fait scandale qualifiait Angela Merkel de "chancelière de l’austérité " et le l’accusait d’ " intransigeance égoïste".
" Ce brouillon ne devait pas se retrouver dans la presse", tempête le candidat battu de Martine Aubry au poste de Premier secrétaire. "Si nous retrouvons celui qui a fourni ce texte à la presse, je demanderai qu’il soit suspendu du PS ", a-t-il promis.
L'hostilité du parti des insultes vise d'autant plus violemment la politique d’austérité en Europe que la chancelière est candidate à sa propre succession.
Le secrétaire national du PS aux Questions européennes, Jean-Christophe Cambadélis, cherche à se dédouaner, assurant que ce texte n’est qu’une "brouillon". Ce député socialiste de Paris dit même ouvrir une sorte de chasse aux sorcières pour retrouver la taupe qui a procuré le texte en question au Monde. Ainsi, l'ancien trotskiste a-t-il assuré lundi sur LCI qu’il demandera la suspension de celui ou celle qui a fait fuiter les injures du texte initial de son parti contre Angela Merkel et sa politique: "Si nous retrouvons celui qui a fourni ce texte à la presse, je demanderai qu'il soit suspendu du PS."
Les auteurs de l'affront seront en revanche épargnés! Cambadélis, qui a présidé à la rédaction de ce texte, a insisté sur un texte à caractère de "brouillon écrit à plusieurs mains" où "étaient reprises toute une série de formules énoncées dans le PS depuis plusieurs semaines ".
Des éléphants du parti présidentiel tentent de relativiser les insultes
De son côté, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius est monté au créneau lundi pour appeler son parti au calme. "Le débat oui, le pugilat non, il est anormal de mettre en cause tel ou tel dirigeant, le déficit français c’est la France (...) Il n’y a aucune raison d’opposer de manière frontale un pays à un autre ", a-t-il fait valoir sur la radio Europe 1. "En même temps, a ajouté le diplomate, il y a des sujets de débats, il est normal qu’on débatte de la rapidité avec lequel on va revenir à l’équilibre (budgétaire), du fait que les pays qui en ont un peu sous la pédale comme l’Allemagne doivent pouvoir renforcer leur croissance ".
L’Elysée reste coi
Dans un entretien publié lundi sur le site internet du quotidien Le Monde, le ministre de l’Economie, Pierre Moscovici, estime que l’idée d’une confrontation avec l’Allemagne est " contre-productive". Quant à la première adjointe de Bertrand Delanoë, Anne Hidalgo, elle a exprimé lundi son désaccord avec les partisans de la confrontation avec l’Allemagne. " Je pense qu’il ne faut pas stigmatiser, une personne un pays", a-t-elle finement estimé sur BFMTV et RMC. " Je pense qu’Angela Merkel est dans un modèle, une idée selon laquelle, traumatisée par ce qui s’était passé en 29, l’inflation serait le mal absolu. Je pense qu’elle se trompe quant aux mesures qu’il faut prendre pour relancer l’Europe", a toutefois jugé la candidate PS à la marie de Paris, mais sans justifier son point de vue.
Mais elle n’est pas venue ce week-end et peut attendre longtemps. L’Elysée s’est contenté de laisser le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, réagir samedi, de manière désinvolte, par des tweets, lâchant un commentaire en langue de bois, selon lequel l’amitié franco-allemande est " indispensable pour redonner un nouvel élan au projet européen et trouver les voies du retour de la croissance". Des propos répétés lundi dans un entretien à La Dépêche du Midi, au même niveau de conviction : "La relation entre les deux pays est solide et, chacun le sait, essentielle pour permettre à l’Europe de surmonter la crise. C’est justement grâce à ce dialogue intense et respectueux que nous donnerons un nouvel élan au projet européen et que nous trouverons le chemin de la croissance. Nous sommes les piliers de l’Europe et cette responsabilité nous oblige", assure-t-il.
Rien de nature à calmer la polémique de part et d'autre du Rhin.
Le PS reste divisé. D'un côté, Manuel Valls, Michel Sapin et Vincent Peillon se disent ouvertement opposés à une ligne dure face à Berlin, de l'autre, les radicaux comme Benoît Hamon continuent de vouloir " en finir avec les politiques d’austérité ".
Quant au président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, il souffle le chaud et le froid: il a regretté dimanche le manque de "sang-froid" de certains ministres et évoque désormais une " tempête dans une verre d’eau ", après avoir appelé à une "confrontation" avec la politique de la chancelière allemande Angela Merkel.
L'Elysée révèle au passage la haute idée qu'il se fait des Français
Un conseiller élyséen, cité par le Figaro de ce 29 avril, assure en effet que les Français n’en ont cure de cette polémique :
"Je ne crois pas que ces questions entrent dans le radar des Français. Je ne pense pas que cela ait passé la barrière neuronale du Français."
Ainsi sommes-nous mûrs pour le "mur des cons" !
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