Comment reconnaître un "super riche" ?
"Alors que François Hollande propose une imposition à 75% pour les revenus «au dessus d'un million d'euros par an», retour sur une enquête de l'INSEE à propos de cette population en forte croissance.
On en connait quelques-uns : Liliane Bettencourt, Yoann Gourcuff, Christophe de Margerie. Mais qui sont les très riches, ceux qui pourraient être concernés par la proposition surprise de François Hollande de créer une tranche d'imposition à «75 %» pour les revenus «au dessus d'un million d'euros par an» ?
Une enquête fouillée de l'INSEE (1), publiée avant l'été 2010 détaille cette population mal connue. Qui a explosé, avant même l'arrivée de Nicolas Sarkozy au pouvoir.
[Et qui compte aujourd'hui des artistes et des sportifs en activité (l'ensemble du PSG, par exemple) - ou rentiers (tels Z. Zidane ou Y. Noah)- qui jusqu'à présent clamaient souvent leur appartenance politique à gauche !]
Déjà, une chose : le seuil d'appartenance aux «très hauts revenus» s'élève à 84 500 euros de revenu déclaré annuel par unité de consommation. A partir de là, une personne se situe parmi les 1% les plus riches. Mais on est encore loin du million annuel visé par le candidat socialiste.
Une catégorie hétérogène
D'après l'étude menée calculette en main par Julie Solard, la médiane des revenus des personnes à très hauts revenus se situe à 112 000 euros annuels. Ce qui cache de «fortes disparités». «Même au sein des plus aisés [à partir de 688 000 euros annuels, ndlr], l'hétérogénéité est forte, souligne la statisticienne. Cette catégorie comprend un peu plus de 5 800 personnes, mais le revenu par unité de consommation va de 688 000 euros à plus de 13 millions.»
Les 10% les plus riches reçoivent près de deux tiers des revenus du patrimoine et quatre cinquièmes de revenus exceptionnels. Les très hauts revenus ne constituent qu'1% de la population mais représentent 5,5% des revenus d'activité, 32,4% du patrimoine et 48,2 % des revenus exceptionnels. Si on ne regarde que les plus aisés d'entre eux, ils représentent 0,01% de la population, mais perçoivent 0,6% des revenus déclarés. En fait, plus les revenus sont élévés, plus leurs sources sont diversifiées. Par exemple, en 2007, 40% de la population a touché des revenus du patrimoine... mais c'est le cas de 93 % des très hauts revenus.
Beaucoup de cadres dirigeants
Derrière les pourcentages, on peut dessiner des profils.
Les très hauts revenus sont très fortement concentrés en Ile de France : 65% des plus aisés y résident, contre 17% de la majorité de la population.
Il y a, chez eux, une forte surreprésentation des indépendants : 23% des plus aisés touchent des revenus industriels. La part des revenus non commerciaux, liés à l'exercice de professions libérales (médecin, avocat) est aussi plus fréquente que dans le reste de la population. Enfin, «la proportion de personnes percevant des gains de levée d'option croît avec le niveau de revenu», souligne Julie Solard. En clair, cela montre la présence dans cette catégorie d'une proportion importante de cadres dirigeants. François Hollande a d'ailleurs ciblé les «patrons du CAC 40» pour justifier sa mesure.
Les personnes à très hauts revenus sont en moyenne plus âgées. Parmi eux, peu de moins de 25 ans, ou même de 25-44 ans. En revanche, les 45-64 ans sont surreprésentés : ils sont à l'apogée de leur carrière, ont accumulé du patrimoine et ont même pu hériter. Heureux cumulards...
A l'époque de l'enquête de l'INSEE, un quart des plus aisés avait un taux d'imposition des revenus déclarés inférieur à 15%, et un autre quart un taux supérieur à 35%.
Entre 2004 et 2007, le nombre de riches a augmenté : plus 70% pour les personnes au-dessus du seuil à 500 000 euros de revenu par unité de consommation. Cette tendance s'accompagne d'une explosion de leurs revenus (notamment ceux issus du patrimoine).
L'enquête s'arrête en 2007. On peut imaginer que, depuis, sous Nicolas Sarkozy, les plus riches ont continuer de s'enrichir.
Par Charlotte Rotman (lien)
"Alors que François Hollande propose une imposition à 75% pour les revenus «au dessus d'un million d'euros par an», retour sur une enquête de l'INSEE à propos de cette population en forte croissance.
On en connait quelques-uns : Liliane Bettencourt, Yoann Gourcuff, Christophe de Margerie. Mais qui sont les très riches, ceux qui pourraient être concernés par la proposition surprise de François Hollande de créer une tranche d'imposition à «75 %» pour les revenus «au dessus d'un million d'euros par an» ?
Une enquête fouillée de l'INSEE (1), publiée avant l'été 2010 détaille cette population mal connue. Qui a explosé, avant même l'arrivée de Nicolas Sarkozy au pouvoir.
[Et qui compte aujourd'hui des artistes et des sportifs en activité (l'ensemble du PSG, par exemple) - ou rentiers (tels Z. Zidane ou Y. Noah)- qui jusqu'à présent clamaient souvent leur appartenance politique à gauche !]
Déjà, une chose : le seuil d'appartenance aux «très hauts revenus» s'élève à 84 500 euros de revenu déclaré annuel par unité de consommation. A partir de là, une personne se situe parmi les 1% les plus riches. Mais on est encore loin du million annuel visé par le candidat socialiste.
Une catégorie hétérogène
D'après l'étude menée calculette en main par Julie Solard, la médiane des revenus des personnes à très hauts revenus se situe à 112 000 euros annuels. Ce qui cache de «fortes disparités». «Même au sein des plus aisés [à partir de 688 000 euros annuels, ndlr], l'hétérogénéité est forte, souligne la statisticienne. Cette catégorie comprend un peu plus de 5 800 personnes, mais le revenu par unité de consommation va de 688 000 euros à plus de 13 millions.»
Les 10% les plus riches reçoivent près de deux tiers des revenus du patrimoine et quatre cinquièmes de revenus exceptionnels. Les très hauts revenus ne constituent qu'1% de la population mais représentent 5,5% des revenus d'activité, 32,4% du patrimoine et 48,2 % des revenus exceptionnels. Si on ne regarde que les plus aisés d'entre eux, ils représentent 0,01% de la population, mais perçoivent 0,6% des revenus déclarés. En fait, plus les revenus sont élévés, plus leurs sources sont diversifiées. Par exemple, en 2007, 40% de la population a touché des revenus du patrimoine... mais c'est le cas de 93 % des très hauts revenus.
Beaucoup de cadres dirigeants
Derrière les pourcentages, on peut dessiner des profils.
Les très hauts revenus sont très fortement concentrés en Ile de France : 65% des plus aisés y résident, contre 17% de la majorité de la population.
Il y a, chez eux, une forte surreprésentation des indépendants : 23% des plus aisés touchent des revenus industriels. La part des revenus non commerciaux, liés à l'exercice de professions libérales (médecin, avocat) est aussi plus fréquente que dans le reste de la population. Enfin, «la proportion de personnes percevant des gains de levée d'option croît avec le niveau de revenu», souligne Julie Solard. En clair, cela montre la présence dans cette catégorie d'une proportion importante de cadres dirigeants. François Hollande a d'ailleurs ciblé les «patrons du CAC 40» pour justifier sa mesure.
Les personnes à très hauts revenus sont en moyenne plus âgées. Parmi eux, peu de moins de 25 ans, ou même de 25-44 ans. En revanche, les 45-64 ans sont surreprésentés : ils sont à l'apogée de leur carrière, ont accumulé du patrimoine et ont même pu hériter. Heureux cumulards...
A l'époque de l'enquête de l'INSEE, un quart des plus aisés avait un taux d'imposition des revenus déclarés inférieur à 15%, et un autre quart un taux supérieur à 35%.
Entre 2004 et 2007, le nombre de riches a augmenté : plus 70% pour les personnes au-dessus du seuil à 500 000 euros de revenu par unité de consommation. Cette tendance s'accompagne d'une explosion de leurs revenus (notamment ceux issus du patrimoine).
L'enquête s'arrête en 2007. On peut imaginer que, depuis, sous Nicolas Sarkozy, les plus riches ont continuer de s'enrichir.
Par Charlotte Rotman (lien)
Le train Vuitton 2012 de
la gauche caviar est à quai,
en partance pour les paradis fiscaux socialistes...
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en partance pour les paradis fiscaux socialistes...
(1) « Les très hauts revenus: des différences de plus en plus marquées entre 2004 et 2007 »
J'aime bien la façon que vous avez d'écrire. Mais cela me désole, le nombre de personnes qui quittent le territoire chaque année pour aller trouver "mieux" ailleurs.
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