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LA &nbsp LIBERTE &nbsp D' EXPRESSION

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dimanche 19 décembre 2010

R. Ménard: « Je n’ai aucune envie qu’il y ait autant de mosquées que d’églises dans notre pays. »

Robert Ménard, un esprit libre

Article de Bénédicte Fournier, dans Valeurs Actuelles daté du jeudi, du 09/12/2010:

Pour le grand public, l’histoire de Robert Ménard se confond avec celle de Reporters sans frontières (RSF). Il faut dire que ce trublion à l’accent méridional en est resté le “patron” pendant plus de vingt ans, jusqu’en septembre 2008. Lors de la fondation de RSF, en 1985, c’était déjà la liberté d’expression qui mobilisait toute son énergie. Redevenu simple journaliste, il n’a pas abandonné ce combat. Une chose a changé cependant : à l’époque, il était de gauche. Il ne l’est plus et ne s’en cache pas.

Mais des étiquettes, il se moque bien ! Rien ne compte plus pour lui que la liberté de penser : la sienne et celle des autres. Sur i>télé, on peut le voir trois fois par jour : une revue de presse, un débat (face à Claude Askolovitch) et, surtout, Ménard sans interdit, à 17h45. Il y reçoit des politiques, des responsables associatifs, des militants, des écrivains qu’il interroge dans le but de «déjouer les vérités officielles». On l’entend aussi sur RTL, dans On refait le monde, après le journal de 18 heures et, chaque samedi, il trousse le portrait d’une personnalité qui marque l’actualité.

Robert Ménard ne fait pas mystère de ses origines pieds-noires : il est né à Oran, en 1953. Sa famille, rapatriée en 1962, s’était installée là-bas en 1850. « À la maison, on ne parlait que de ça. Pour nous, le paradis n’était pas devant nous, mais derrière nous », se souvient-il. Dans les années 1970, le jeune homme poursuit des études de philosophie à Montpellier et fait ses premières armes dans le combat pour les radios libres et à l’extrême gauche. D’abord anarchiste, il rallie la Ligue communiste révolutionnaire, mais ne s’y sent pas à l’aise : « Trop sectaire. » Il adhère ensuite au PS « parce qu’il y avait tout à faire », mais il en démissionne six mois après la victoire de 1981, stupéfait par tous ceux « qui se précipitaient sur les places ». François Mitterrand soutiendra quand même la fondation de RSF.

« Quel chemin parcouru depuis les premiers jours de notre association, montée avec quelques copains dans un quartier de Montpellier…», se souvient-il avec nostalgie. Son plus grand fait d’armes ? « Sans aucun doute, la campagne menée au moment des Jeux Olympiques de Pékin, en 2008. Elle n’a pas porté tous ses fruits à l’époque, mais c’était l’aboutissement d’une méthode de travail. » Malgré les polémiques qu’il provoque alors, il assume tout. Même l’athlète handicapée renversée à Paris alors qu’elle portait la flamme olympique ? « C’est un Tibétain qui a fait ça, pas un militant de chez nous », corrige-t-il.
Ménard insulte le président Sarkozy qui l'a fait chevalier de la Légion d'Honneur: lien PaSiDupes

Depuis qu’il a quitté RSF, Robert Ménard a monté sa propre revue, Médias, et une maison d’édition, Mordicus, pour « faire entendre des points de vue qu’on n’entend pas ailleurs et que les gens se fassent une idée eux-mêmes ». « Je ne suis pas directeur de conscience », précise celui qui ne se soumet pas aux nouveaux clercs. Il est régulièrement accusé de « déraper ». « Je ne dérape pas, je dis ce que je pense », rétorque celui qui est l’auteur, avec Emmanuelle Duverger, de la Censure des bien-pensants (Albin Michel, 2003). Récemment encore, on lui a reproché d’être homophobe : il avait osé dire, sur Paris Première, qu’il préférerait que ses enfants soient hétérosexuels.

Il a reçu par le passé de nombreuses menaces

Rétif à tout esprit de système, Robert Ménard pense qu’il faut arrêter les flux migratoires mais répète à l’envi que la loi contre la burqa est une « ineptie ». Les “laïcards” de tout poil ne trouvent pas grâce à ses yeux même si, fidèle à ses principes, il leur donne la parole régulièrement. Lui assume l’identité chrétienne de la France : « Je n’ai aucune envie qu’il y ait autant de mosquées que d’églises dans notre pays. »
Lien PaSiDupes vers son entretien avec Massira Baradji

Sa liberté de parole dérange d’autant plus qu’il a longtemps occupé le terrain de la défense des droits de l’homme : un milieu qui entretient, selon lui, « des rapports incestueux avec la gauche ». Mais les attaques ne lui font pas peur. Des menaces, il en a reçu de nombreuses depuis qu’il milite. Les dernières en date ont été portées contre sa famille pendant la campagne sur les JO en Chine. Robert Ménard ne craint pas non plus la justice. De toute façon, il estime que toutes les lois qui bafouent la liberté d’expression, à commencer par la loi Gayssot, doivent êtres supprimées. « Les gens veulent la liberté d’expression pour leurs copains. Mais il faut être pour celle de vos pires ennemis,justice, assène-t-il. Sinon c’est trop facile. »
Bénédicte Fournier

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