L’exception française est aussi syndicale
Partout en Europe, les tensions sociales sont plus fortes que d'habitude, mais elles se traduisent par des mouvements localisés aux abords de certaines usines.
Partout en Europe, les tensions sociales sont plus fortes que d'habitude, mais elles se traduisent par des mouvements localisés aux abords de certaines usines.
En France, les syndicats poussent les Français à défiler n’importe où contre …la crise ! Après le 29 janvier, et la journée d'action intersyndicale du 19 mars n'a pas encore eu lieu que la CFDT annonce déjà la prochaine.
• En Allemagne, où l'on craint 600 000 destructions d'emplois, l'inquiétude est palpable. Mais le scénario d'une journée de grève générale à la française a peu de chances de se réaliser. Le système de cogestion, associant les syndicats à la gestion des entreprises, sans volonté de puissance, contribue à apaiser les relations entre salariés et employeurs :
Avant de recourir à la grève, les syndicats doivent passer par six étapes de négociation. Une idée à retenir en France, où elle serait jugée liberticide. Pourtant, les temps sont durs chez nos voisins aussi. Syndicats et patronat allemands ont annoncé, en février, avoir conclu un accord salarial pour les quelque 150 000 employés de la compagnie des chemins de fer allemande, la Deutsche Bahn. Le syndicat de services Verdi, qui réclame 8 % d'augmentation, a mené plusieurs grèves d'avertissement ces derniers mois, pour appuyer les revendications salariales des 700 000 employés du secteur. La grève a touché les services publics - police, hôpitaux universitaires, offices régionaux des statistiques ou encore entretien des routes - qui ont tourné au ralenti. Sans être paralysés.
• En Angleterre travailliste , tout se jouera samedi 28 mars : une très large coalition de syndicats, d'ONG et d'associations caritatives espère entraîner des milliers de Britanniques dans les rues de Londres pour une grande manifestation avant la réunion du G20. Les organisateurs veulent attirer l'attention des chefs d'État sur l'importance de mettre les gens au premier plan». Mais la coalition est tellement vaste, allant de syndicats de fonctionnaires britanniques à des ONG agissant contre la pauvreté dans le monde, comme Oxfam, et des associations environnementales, comme Greenpeace et le WWF, que le message de la manifestation est assez vague, inspiré des thèses altermondialistes.
Pour le reste, depuis le début de la crise, l'opinion publique n'a pas encore manifesté son mécontentement. Seules quelques centaines d'ouvriers ont manifesté, ponctuellement en février, pendant une semaine devant un chantier contre l'embauche de travailleurs étrangers, mais cette colère a pris fin. Racistes, les Britanniques ?
• En Espagne socialiste, pays d'Europe où le chômage frappe le plus fort (14,5 %), les manifestations contre la destruction des emplois sont rares et les grèves générales inexistantes. Le mécontentement grandit contre le gouvernement, car José Luis Zapatero n’est pas Sarkozy, et il est accusé d'avoir réagi trop tard à la crise avec des mesures aux effets très discutés. Pourtant les syndicats n'appellent pas à descendre dans la rue. Les syndicats veillent-ils à ne pas gêner un gouvernement de gauche ? Les syndicats français peuvent en revanche se lâcher !
Une leçon à la gauche française
Même l'opposition de droite espagnole, qui a fait de la gestion de la crise un de ses arguments politiques, refuse d'agiter le spectre de la manifestation, invitant au contraire l'exécutif à ouvrir le dialogue avec tous les partenaires sociaux. La dernière grève générale remonte à 2002 sous le gouvernement de José Maria Aznar (libéral) et n'avait duré qu'une demi-journée.
Des actions spécifiques
Seule exception à la règle, les salariés du secteur de l'automobile qui ont manifesté à plusieurs reprises depuis ces derniers mois. Fin février, quelque 4 000 salariés du constructeur américain General Motors, qui possède une usine à Figueruelas, près de Saragosse, ont foulé les pavés en guise de protestation.
• L'Italie a connu son cortège de grèves en mars : transports, chemins de fer, postes, télécommunications… de nombreux secteurs sont concernés. L'école a ouvert le bal : hier matin, place des Saints Apôtres, à Rome, ils étaient un demi-millier, réunis par la CGIL (la CGT italienne). Au micro, une oratrice s'égosillait d'une voix de crécelle contre la réforme du secondaire. Au même moment, devant l'université de la Sapienza, plusieurs centaines d'étudiants ont enfoncé un barrage de police avant d'être dispersés sous les tirs de gaz lacrymogènes.
Peut-on comparer avec l’activisme syndical français ?
Les centrales syndicales italiennes semblent en de nombreux points adopter des comportements hexagonaux : on retrouve en effet les mêmes : professeurs et services publics qui ne sont pas non plus les plus exposés. Mais dans l'ensemble, ces mouvements sociaux ne revêtent plus l'ampleur des grandes manifestations d'autrefois contre Silvio Berlusconi. Deux raisons à cela. D'une part, la division syndicale : la crise commande la prudence aux confédérations plus modérées. D'autre part, la désunion des partis politiques de gauche.
Les syndicats sont en France les bras armés des partis politiques
• En Allemagne, où l'on craint 600 000 destructions d'emplois, l'inquiétude est palpable. Mais le scénario d'une journée de grève générale à la française a peu de chances de se réaliser. Le système de cogestion, associant les syndicats à la gestion des entreprises, sans volonté de puissance, contribue à apaiser les relations entre salariés et employeurs :
Avant de recourir à la grève, les syndicats doivent passer par six étapes de négociation. Une idée à retenir en France, où elle serait jugée liberticide. Pourtant, les temps sont durs chez nos voisins aussi. Syndicats et patronat allemands ont annoncé, en février, avoir conclu un accord salarial pour les quelque 150 000 employés de la compagnie des chemins de fer allemande, la Deutsche Bahn. Le syndicat de services Verdi, qui réclame 8 % d'augmentation, a mené plusieurs grèves d'avertissement ces derniers mois, pour appuyer les revendications salariales des 700 000 employés du secteur. La grève a touché les services publics - police, hôpitaux universitaires, offices régionaux des statistiques ou encore entretien des routes - qui ont tourné au ralenti. Sans être paralysés.
• En Angleterre travailliste , tout se jouera samedi 28 mars : une très large coalition de syndicats, d'ONG et d'associations caritatives espère entraîner des milliers de Britanniques dans les rues de Londres pour une grande manifestation avant la réunion du G20. Les organisateurs veulent attirer l'attention des chefs d'État sur l'importance de mettre les gens au premier plan». Mais la coalition est tellement vaste, allant de syndicats de fonctionnaires britanniques à des ONG agissant contre la pauvreté dans le monde, comme Oxfam, et des associations environnementales, comme Greenpeace et le WWF, que le message de la manifestation est assez vague, inspiré des thèses altermondialistes.
Pour le reste, depuis le début de la crise, l'opinion publique n'a pas encore manifesté son mécontentement. Seules quelques centaines d'ouvriers ont manifesté, ponctuellement en février, pendant une semaine devant un chantier contre l'embauche de travailleurs étrangers, mais cette colère a pris fin. Racistes, les Britanniques ?
• En Espagne socialiste, pays d'Europe où le chômage frappe le plus fort (14,5 %), les manifestations contre la destruction des emplois sont rares et les grèves générales inexistantes. Le mécontentement grandit contre le gouvernement, car José Luis Zapatero n’est pas Sarkozy, et il est accusé d'avoir réagi trop tard à la crise avec des mesures aux effets très discutés. Pourtant les syndicats n'appellent pas à descendre dans la rue. Les syndicats veillent-ils à ne pas gêner un gouvernement de gauche ? Les syndicats français peuvent en revanche se lâcher !
Une leçon à la gauche française
Même l'opposition de droite espagnole, qui a fait de la gestion de la crise un de ses arguments politiques, refuse d'agiter le spectre de la manifestation, invitant au contraire l'exécutif à ouvrir le dialogue avec tous les partenaires sociaux. La dernière grève générale remonte à 2002 sous le gouvernement de José Maria Aznar (libéral) et n'avait duré qu'une demi-journée.
Des actions spécifiques
Seule exception à la règle, les salariés du secteur de l'automobile qui ont manifesté à plusieurs reprises depuis ces derniers mois. Fin février, quelque 4 000 salariés du constructeur américain General Motors, qui possède une usine à Figueruelas, près de Saragosse, ont foulé les pavés en guise de protestation.
• L'Italie a connu son cortège de grèves en mars : transports, chemins de fer, postes, télécommunications… de nombreux secteurs sont concernés. L'école a ouvert le bal : hier matin, place des Saints Apôtres, à Rome, ils étaient un demi-millier, réunis par la CGIL (la CGT italienne). Au micro, une oratrice s'égosillait d'une voix de crécelle contre la réforme du secondaire. Au même moment, devant l'université de la Sapienza, plusieurs centaines d'étudiants ont enfoncé un barrage de police avant d'être dispersés sous les tirs de gaz lacrymogènes.
Peut-on comparer avec l’activisme syndical français ?
Les centrales syndicales italiennes semblent en de nombreux points adopter des comportements hexagonaux : on retrouve en effet les mêmes : professeurs et services publics qui ne sont pas non plus les plus exposés. Mais dans l'ensemble, ces mouvements sociaux ne revêtent plus l'ampleur des grandes manifestations d'autrefois contre Silvio Berlusconi. Deux raisons à cela. D'une part, la division syndicale : la crise commande la prudence aux confédérations plus modérées. D'autre part, la désunion des partis politiques de gauche.
Les syndicats sont en France les bras armés des partis politiques
Les huit confédérations syndicales, qui se sont mises d'accord pour descendre à nouveau dans la ru, justifient cette journée perdue de travail par leur déception des annonces du chef de l'Etat. Elles en sont restées aux annonces, dont elles ne reconnaissent d'ailleurs pas qu'elles sont venues plus tôt que dans les pays européens voisins. Ainsi nient-ils en outre que les effets de la crise internationale ont gagné la France plus tardivement et moins gravement. Sachant donc qu'ils conçoivent leur rôle d'opposition dans le rejet systématique des initiatives gouvernementales, on se demande bien pourquoi ils exigent de lui des mesures sociales, puisque ce sera, en tout état de cause, trop peu et trop tard, selon eux.
La gauche française, en outre, n’est pas plus unie qu’en Italie, mais prend ses désirs d’unité pour la réalité à l'occasion de grèves dont chacun se demande l'utilité. On notera que la RATP et SNCF seront peu touchées: ne serait-ce pas pour faciliter les rassemblements de manifestants et faire de belles photos de jolis défilés à travers les quelque 120 villes annoncées ?
Des partis qui radicalisent les mouvement syndicaux
La gauche ne se rassemble que pour détruire, à l'instar de Sud-rail (cf. gare St Lazare) ou du NPA du Che-Besancenot lequel avance en solo aux Européennes: la vie communautaire leur pèse et nuire ensemble suffit à leur bonheur. N'est-ce pas François Chérèque (CFDT) qui estime que la présence de militants du NPA autour des entreprises en difficulté "fait un peu rapace" ?...
François Chérèque observe aussi que le NPA politise le mouvement social. (Lien) N'était-ce pas déjà le cas en Guadeloue et en Martinique, sans que la gauche ne prenne alors position sur le sujet ?
Le PS est évidemment foireux
Aux dires mêmes de Razzye Hammadi, de l'aile gauche du PS et membre de la direction, l'enjeu pour le PS "n'est plus seulement d'être audible en tant que force d'opposition" mais d'être "une alternative crédible et engageante". Tout ça à la fois ! Il s'agit "de refonder notre orientation politique", dit-il alors que selon un dernier sondage IFOP 76% des Français jugent que le PS n'a pas de réponses à la crise économique.
Les conséquences de cette grève, en attendant la troisième, ont-elles été chiffrées par la gauche?
Compte-t-elle saigner Total pour perfuser les PME-PMI ?
La grève est-elle le meilleur moyen d'éviter des destructions d'emplois ?
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