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jeudi 12 mars 2009

Yvan Colonna et ses avocats abandonnent le procès

Le procès pourrait se poursuivre sans eux

Colonna, l’ "indépendantiste judiciaire"
Le berger de Cargèse jure qu’il n’était pas présent sur les lieux de l’assassinat et voilà qu’il est absent à son procès..
Le spectacle continue.
Yvan Colonna, le premier rôle, et ses rôles de support, ont regagné les coulisses, bien que la pièce puisse néanmoins se jouer sans eux
,
Yvan Colonna a encore fui la critique justice.
Non qu’il ait encore rejoint le maquis, mais parce que le berger a cette fois choisi mercredi de se soustraire aux juges de son propre procès sur l'assassinat du préfet Erignac, entraînant avec lui la bande de ses quatre avocats. Il avait fait appel de sa condamnation, mais a encore viré de bord et y a, semble-t-il, renoncé, après le rejet de sa deuxième demande d’une seconde reconstitution, sachant pourtant que l'audience devrait se poursuivre jeudi sans berger ni troupeau.
En mâtinée, les acteurs principaux avaient placé la séance sous la menace brandie par la défense d'un départ collectif.
Elle fut mise à exécution comme annoncé, aussitôt rendue la décision de la Cour d'Assises spéciale de Paris de ne pas effectuer de deuxième reconstitution de l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac, le 6 février 1998 à Ajaccio, qui valut à Yvan Colonna la perpétuité en première instance fin 2007.
Les magistrats expliquèrent devant l’opinion leur décision de ne pas se rendre sur les lieux par l'absence "d'élément nouveau" et la reconstitution organisée en mars 1998.
Le jeune premier connaissait donc bien son rôle, car à peine le président Didier Wacogne venait-il de lire son arrêt qu'Yvan Colonna bondit et se livra au coup de théâtre prévu. il prit solennellement la parole pour dire qu'il "n'acceptait pas cette décision".

L’accusé dans le rôle de la victime

Le berger affirme que cette reconstitution-là était plus "importantissime" encore que la précédente (mais sans doute moins que la suivante), car elle viendrait, selon lui, "invalider sur le terrain" l'accusation qui fait d'Yvan Colonna l'un des assassins du préfet.
L’accusé fait alors son numéro et joue la grande scène du désespoir. "Quoiqu'on dise, quoiqu'on fasse dans cette salle d'audience, cela n'avance pas. La vérité vous ne la voulez pas (...) Je ne veux plus continuer", s’écrie le berger de Cargèse, la voix chevrotante.
Et dans un large geste, le jeune premier demande à ses avocats de le suivre dans la coulisse, sous les applaudissements de son public.

Le front du refus

La salle est immédiatement évacuée et les avocats de la défense commis d'office par le président. Mais tous, logiquement, refusent, dans l’espoir de subir les possibles sanctions disciplinaires. Ils revendiquent leur part du martyre...
La parole est aux rôles de support

  • En l’absence de Me Sollacaro qui a déjà beaucoup vitupéré et ne saurait sans doute pas contrôler son verbe, Me Patrick Maisonneuve endosse le costume classique du vieux père digne et a le front de déclarer, majestueux: "Je fais le choix de refuser cette commission d'office et d'assumer le fait d'être poursuivi".
  • Sur ses talons, son collègue Pascal Garbarini affirme dans le même registre qu'il refuse "d'être un alibi judiciaire".
  • Dans les couloirs, Me Gilles Simeoni fait donner les cuivres : "Les juges ont décidé par avance la condamnation. Nous ne pouvons cautionner ce simulacre de procès, cette parodie de justice".
  • Christine Colonna sort sa flûte et considère que son frère a "pris la bonne décision", mais la pousse dans les aigus car "manifestement, on ne recherche pas la vérité dans cette affaire", selon …la soeur de l'accusé.

    Colonna, l’Arlésienne du procès

    Le berger a d’abord fui dans le maquis où il s’est caché pendant des années. Il a été arrêté, reconnu coupable et condamné à perpétuité. Il fait maintenant appel de sa condamnation, mais refuse désormais de comparaître. Soit il est déséquilibré, donc irresponsable, et c’est une piste pour la défense, soit il met le désordre en misant sur la confusion et le doute. Car le doute ne peut effleurer le juge .

  • =>Colonna esquive, évite et se découvre
  • Du côté des parties civiles, en effet, la veuve du préfet assassiné, Dominique Erignac, s'est dite "choquée par le manque de courage" d'Yvan Colonna.
  • Fort de son expérience, Me Benoît Chabert analyse le départ de l'accusé comme "un aveu de culpabilité".

    => La défense craint-elle la vérité ?

    En fin d'après-midi, la Cour décide de poursuivre un procès ouvert depuis un mois déjà et ponctué trop de péripéties pour que le président cherche à redonner de la sérénité à la recherche de la vérité.


    Mais la défense ne trouve manifestement son compte que dans le chaos.
    Comment en effet expliquer la multitude d’incidents divers et variés à l’initiative de la défense qui prétend mener les débats à sa guise et à la faveur du désordre qu’elle tente d'installer. La Cour a dû entendre des sornettes et résister aux revirements et aux parjures de plusieurs témoins, aux coups d’éclat et de gueule, aux invectives et aux insultes.

    En attendant Godot
  • Selon le Parquet Général, les "moyens juridiques" existent de permettre aux débats de continuer, "le cas échéant sans avocat", a affirmé un de ses porte-parole qui tente d’apporter un contrepoint à la manipulation de l’opinion par le quarteron d’avocats.

  • Il faut que l’on sache bien en effet que le Code de procédure pénale donne au président de la Cour d'Assises le droit d'ordonner la comparution, au besoin par la force, d'un accusé. Si celui-ci refuse et perturbe les débats, il est "gardé" à l'extérieur de l'audience "à la disposition de la cour". Le Code a envisagé les cas exceptionnels comme le comportement de Colonna.
  • La Cour de Cassation a également confirmé en outre qu'un procès d'assises pouvait se poursuivre sans avocat si cette absence "ne (résultait) pas du fait de la cour, du président ou du ministère public".
    Une telle situation, qui s'est produite lors du procès à l'automne 2008 du braqueur Antonio Ferrara, risque cependant de poser des problèmes au moins politiques sinon juridiques, comme l'a avoué Me Simeoni : si le procès continue, les juges "devront l'assumer devant l'opinion".

    C’est donc bien une entreprise de communication que mènent les indépendantistes.
    Colonna et sa défense ont pour objectif judiciaire d’obtenir l’annulation de la condamnation du berger et pour objectif politique de discréditer le juge, le tribunal et la justice.

    Un huissier a constaté le refus de comparaître d'Yvan Colonna et les bancs de la défense étaient vides. L'audience a été suspendue et devrait reprendre jeudi à 13H00.
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