La crise aura-t-elle raison des stock-options ?
La ministre française de l'Economie, Christine Lagarde, s'est exprimée dès le dimanche 22 mars sur "la pertinence des stock-options", plaidant pour une concertation", mais sans exclure de "passer par la loi", alors que la polémique fait rage autour des stocks-options de dirigeants de la Société Générale.
Position ministérielle
Position ministérielle
C'est un dossier sur lequel "nous n'avons pas débouché" et "qui n'est pas terminé", a reconnu Christine Lagarde dimanche sur la radio Europe 1.
Les cadres de la Société Générale, qui a bénéficié de l'aide de l'Etat, ont accepté provisoirement vendredi de renoncer provisoirement à exercer leurs stocks-options, mais sans satisfaire le gouvernement qui souhaiterait les voir y renoncer purement et simplement.
Au-delà du cas de cette banque, "cela pose (...) le vrai problème des stocks-options", a donc poursuivi la ministre, car le modèle des stock-options qui "permet certes une rémunération différée" présente "des tas de faiblesses".
"Quand les actions baissent (...), les salariés qui en ont reçu sont un peu floués" et "quand les actions montent extraordinairement, c'est une augmentation de la rémunération qui n'est pas toujours justifiée" : la répartition de la richesse, comme fruit du travail, n’est pas équitable. Ces dernières années, "les augmentations des cours de Bourse avaient souvent peu de relations avec les performances réelles" de l'entreprise, a estimé Christine Lagarde.
"Je serais personnellement assez favorable (à ce que l'on mette) ce dossier sur la table", a ajouté Christine Lagarde et que l'on "s'interroge sur la pertinence des stock-options, sur la pertinence, au contraire, de l'attribution d'actions gratuites".
Il s'agit d'examiner, au cours de débats avec les partenaires sociaux, si cette forme de rémunération est "efficace et morale", a poursuivi la ministre en avertissant que "s'il faut passer par la loi, on passera par la loi". Il y a de "multiples méthodes", en particulier "la voie fiscale", a-t-elle mis en garde.
La Société Générale cristallise à son tour l’irritation générale
Alors que le débat a porté toute la semaine sur les stock-options distribuées par la Société Générale à ses cadres dirigeants, Mme Lagarde a sèchement déclaré: "Il serait grand temps que Société Générale rime un peu plus avec intérêt général".
"J'avais demandé aux dirigeants de la Société Générale de prendre des ‘décisions appropriées’ ", a-t-elle ajouté, c'est-à-dire de "renoncer à l'attribution" de ces stock-options, "c'est peu", a-t-elle insisté. "J'espère vivement" que les dirigeants de la banque auront "le sens des responsabilités pour aller plus loin", a-t-elle répété, ajoutant qu'elle ne se "contentait pas de la demi-mesure" annoncée par la banque.
Ainsi, la ministre a-t-elle réitéré la volonté du gouvernement de voir les cadres de la banque "renoncer" aux stock-options purement et simplement. "Ce que je demande, c'est la renonciation, mais pas la renonciation à l'exercice, la renonciation à l'attribution", a-t-elle insisté.
Le président français, Nicolas Sarkozy, était déjà monté au créneau. "On ne peut pas solliciter de l'argent public et faire un plan généreux de distribution d'actions et de bonus", avait-il affirmé.
Le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, Secrétaire d’Etat à l’Industrie, avait, pour sa part, jugé "indécent" l'octroi de milliers de stock-options aux dirigeants de la Société Générale.
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