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dimanche 15 mars 2009

La majorité et le PS s'opposent sur la loi création et Internet

Les pirates socialistes passent à l'abordage

La ministre de la culture, Christine Albanel, a défendu devant les députés le 'réalisme' du projet de loi création et Internet, dont l'examen a commencé mercredi 11 mars à l'Assemblée Nationale. 'Il ne prétend pas éradiquer entièrement le phénomène de masse que constitue le piratage des oeuvres culturelles sur Internet, a assuré la ministre. Il a plutôt pour vocation de contribuer à une prise de conscience, à l'instauration chez les internautes d'un état d'esprit nouveau'. A 'l'économie parasite du piratage', elle a opposé 'un Internet civilisé'.
'Vous avez un temps de retard', a estimé Patrick Bloche (PS, Paris), plaidant pour 'de nouveaux modes de financement de la création à l'ère numérique'.
'La vraie vie est loin du protectionnisme de votre texte devenu furieusement ringard, a à son tour défendu Christian Paul (PS, Nièvre). Votre loi fait déjà partie de la longue traîne des lois aveugles.' Alors que les sénateurs socialistes avaient approuvé le texte du gouvernement, le PS a décidé de voter contre à l'Assemblée.
'On vend aux artistes une illusion sécuritaire', a justifié M. Paul, défendant 'solennellement', au nom du groupe socialiste, 'l'idée d'une alliance libre de l'Internet et de la culture'.

Les députés socialistes ont dénoncé 'une nouvelle ligne Maginot'
La comparaison de ce belliciste socialiste est hardie ! Cette ligne de fortifications et de défense construite par la France le long de ses frontières avec la Belgique, le Luxembourg, l'Allemagne et l'Italie au cours des années 1920-1930, avait été voulue par Paul Painlevé.
Ministre de la Guerre en mars 1917, Paul Painlevé devint président du Conseil en septembre et nomma alors Philippe Pétain commandant en chef des armées. ministre de la Guerre de 1925 à 1929 (avec une interruption de 3 semaines en juin 1926), sous Aristide Briand (Cartel des gauches), Édouard Herriot (parti radical) et Raymond Poincaré. Il fit voter la loi sur le service militaire obligatoire d'un an (1928) et ordonna les premiers travaux de la ligne Maginot.
Aristide Briand, (1862 - 1932) était un homme politique et diplomate français qui a occupé de hautes fonctions au sein des gouvernements français successifs : onze fois président du Conseil et vingt fois ministre.
Il est connu pour son action en faveur de la réconciliation entre la France et l'Allemagne. En 1928, il poursuivit son rêve de paix par la sécurité collective (dont l'axe serait la Société des Nations, SDN) en signant avec l'Américain Kellogg un pacte qui voulait mettre la guerre hors-la-loi. Finalement, sa construction diplomatique fut un château de sable qui s'écroula sous les coups de butoir de …la crise économique de 1929, de la montée du nazisme et du communisme. Il avait déjà reçu…le Prix Nobel de la paix en 1926. Son pacifisme idéologique avait entravé la modernisation de l’armement français et facilité l’invasion nazie.

-> Max Gallo le qualifie de « modèle le plus achevé de parlementaire français de la IIIe République », illustrant « l'incapacité de toute une classe politique à saisir la nouvelle donne qui change le jeu du monde ». Il pense que Briand, comme Pétain, était de ces hommes, nés sous le Second Empire, qui n'ont pas eu à « passer le témoin à des hommes » plus jeunes — morts dans les tranchées de 14-18 — et ils « tenaient encore la barre » dans les années 1930 et 1940. Finalement de « trop vieux capitaines pour une mer déchaînée. Elle les a engloutis.»

-> D'autres personnalités ont partagé les positions pacifistes de Briand, même après l'arrivée au pouvoir d'Hitler (Briand est mort avant), et le réarmement de l'Allemagne : Léon Blum au moment de Munich exprime son « lâche soulagement », Marcel Déat clame qu'il ne veut pas « mourir pour Dantzig ». L'opinion publique française les suit : Édouard Daladier, signataire des accords de Munich, reçoit un triomphe à sa descente d'avion, alors qu'il pensait que la foule était là pour le lyncher.
Patrick Bloche (1956), maire du XIe arrondissement de Paris, rapporteur de la loi sur le PACS dont il fut le coauteur avec Jean-Pierre Michel, est la dernière recrue de Martine Aubry qui en a fait le secrétaire national du PS aux media.
Il accuse Christine Albanel d'arriver après la bataille de l'Internet. Pour couronner le sujet sur la ligne Maginot vue par Bloche et souligner la cohérence du foudre de guerre pacifiste, rappelons qu'en 1991, Bloche faisait partie des partisans socialistes de l'engagement de la France dans la Guerre du Golfe.

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