Au-delà des effets d’annonce
Pas de politique politicienne quand Désirdavenir est dépassée
La grève, la réponse socialiste à tout
Les salariés menacés ont théoriquement sous la main une Présidente de région qui fut candidate, certes malheureuse, de l’ensemble de la gauche, et qu’est-ce que ça change ?
Frère François était numéro 2 du PS, rien de moins ! Il est toujours maire de Dijon. Sachant que les socialistes ont une solution à tout, voire plusieurs, comment expliquer que 244 emplois y soient encore menacés ?
N’est-ce qu’une question d’argent ?
Les sites d’Amora-Maille de Dijon (dont le maire socialiste, François Rebsamen, fut un proche de François Hollande, puis de l'amère Royal) et d’Appoigny (près d'Auxerre dont le maire est Ferraz, un socialiste), dans l’Yonne, restent en effet fermés. Une fermeture pour l’instant due à la grève menée depuis dix jours par les salariés mais qui sera bientôt définitive : Amora-Maille s’est vendu en 2000 au groupe Unilever, qui l’a décidée. En tout, près de la moitié des emplois pourraient être supprimés (sur un effectif de 453). Le site de Chevigny-Saint-Sauveur (Côte-d’Or), que la direction veut développer, était bloqué mercredi 25 mars, les grévistes affirmant détenir un stock de 22 000 palettes de produits Amora.
«Entre les mesures d’âge, les projets personnels et les reclassements, je peux déjà présenter autant de solutions que de salariés concernés», confiait au contraire la semaine passée Hervé Laureau, le président d’Amora-Maille. Notamment grâce à la création de 150 emplois chez FM logistic, qui s’est vu confier l’activité de distribution et où les ex-Amora seraient prioritaires. Hier soir, la CFDT espérait convaincre les autres syndicats d’organiser un vote des salariés sur les propositions de la direction. A main levée ?
Mieux que l’invective à la Royal, le président aux « bras ballants »
C’est acquis, la présidente de la région Poitou-Charentes est une incapable. Après EADS et la CAMIF pour lesquels elle n’a apporté que des déclarations, elle ne peut davantage pour Heuliez, sur son territoire.
Pour Heuliez, les "cadeaux" deviennent possibles…
L’amère de Melle n’a que 5 millions à offrir: il faudra que les Français mettent 10 millions d’euros dans le sous-traitant automobile Heuliez.
Si l’entreprise familiale se plie aux exigences du gouvernement, le Fonds d’investissement stratégique (FSI) contribuera à son sauvetage en rentrant au capital, après s’y être d’abord refusé. Dans le cas contraire, les 10 millions seront quand même versés, mais sous la forme d’un «traitement social d’entreprise en restructuration». Autrement dit, la cessation de paiement ne serait pas évitée et elle interviendrait dès le 10 avril.
Temps mort dans les invectives
L’entreprise a besoin de 45 millions d’euros et «la moitié n’est pas trouvée», a dit hier Luc Chatel, secrétaire d’Etat à l’Industrie, qui exige que la famille Quéveau, propriétaire d’Heuliez, mette la main à la poche. Selon Luc Chatel, seules les contributions de la région Poitou-Charentes présidée par Désirdavenir Royal (5 millions), de l’Etat (10 millions) et du fonds d’investissement Demeter (7 millions) sont acquises. Reste à trouver 23 millions auprès de banques ou d’industriels. Des partenariats pourraient être noués. Avec des bénéficiaires du bouclier fiscal ?
Le gouvernement exige aussi que le sous-traitant lui soumette «un vrai projet industriel».
Ce qui suppose de renoncer aux activités en déclin telles que l’emboutissage ou la carrosserie. Actuellement, les 1 014 salariés sont au chômage partiel un tiers de leur temps. Le gros de l’activité réside dans la production de l’Opel Tigra Twin-Top, qui cesse en juillet.
Heuliez fait valoir son projet de véhicule électrique Friendly, prévu pour 2010. «Ce projet n’occupe que 45 salariés», oppose Chatel. Et les développements attendus paraissent inatteignables. «L’objectif de coût de production est extrêmement ambitieux compte tenu d’un prix de vente de la Friendly très bas, de même que celui d’accaparer 25 % du marché en deux ans alors même qu’il n’y a pas de client confirmé», liste le directeur du FSI, Gilles Michel, qui reconnaît qu’il «faudra une forme de réorganisation ou de restructuration».
Les licenciés sont-ils "inreclassables"?
Les salariés, reçus hier par le secrétaire d’Etat, craignent des licenciements. «Le gouvernement ne nous le dit pas clairement mais il nous demande d’expliquer en quoi notre projet tient la route entre septembre 2009 et avril 2010», confie Emile Bregeon, délégué CFDT. Il souligne qu’avec les contrats futurs, comme celui de fabrication de portes d’hélicoptères pour Eurocoptère, «150 personnes ne seront pas affectées sur des projets». Et souhaite que ce sureffectif soit géré via du chômage partiel : «Dans le contexte actuel, les gens sont inreclassables».
Aujourd’hui , Luc Chatel doit se rendre dans le fief de Sa Cynique Majesté Royal, au siège du groupe, à Cerizay (Deux-Sèvres), pour expliquer la démarche du gouvernement.
L'opposition "qui fait bloc" lui enverra-t-elle des syndicalistes survoltés? SUD se distinguera-t-il ?
Qu’au moins la gauche ne fasse pas du blocage !...
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