Seule insatisfaction pour les élus locaux, qui ont tous fait campagne pour le "oui", le taux de participation de 61,02% est loin du raz-de-marée qu'ils espéraient. Mayotte compte 186.452 habitants, dont un tiers (certains disent 1/4) en situation irrégulière.
"Cette campagne n'avait pas d'adversaires. Beaucoup de gens ont pensé que les résultats étaient gagnés d'avance et n'ont pas jugé bon de se déplacer", a déclaré le président UMP du conseil général, Ahmed Attoumani Douchina.
Le passage du statut de "collectivité départementale" en département d'outre-mer, qui devrait être effectif en 2011, est la dernière étape d'un processus entamé en 1974, lorsque Mayotte a choisi de rester française alors que les trois autres îles de l'archipel comorien optaient pour l'indépendance.
"La départementalisation sera une réussite si cette nouvelle étape de l'histoire de Mayotte s'inscrit dans la durée et ne bouleverse pas les équilibres économiques et sociaux de ce territoire", souligne la présidence de la République. "L'évolution institutionnelle se fera donc progressivement sur la base du 'Pacte pour la départementalisation', accepté par les élus de Mayotte, qui décrit le chemin qui reste à parcourir".
Le sens de l’Histoire…
En approuvant ce changement de statut, les habitants de l'île de l'océan Indien, déjà "collectivité départementale" depuis 2001, confirment un processus enclenché il y a déjà neuf ans, avec l'accord sur l'avenir de Mayotte, conclu le 27 janvier 2000 entre le gouvernement et les élus locaux.
Cet accord avait déjà été approuvé par la population mahoraise le 2 juillet 2000. Depuis, plusieurs lois (en 2001, 2003 et 2007) ont concrétisé une évolution de la collectivité vers le statut départemental.
Le Conseil Général s'était prononcé en faveur de la transformation de Mayotte en département d'outre-mer et tous les partis habilités pour la campagne officielle (Mouvement départementaliste mahorais, MoDem, UMP, PS et Nouvel élan pour Mayotte) militaient pour le "oui".
Les problèmes à venir
Deux projets de loi, organique et ordinaire, doivent désormais être présentés au Parlement, en vue d'une entrée en vigueur du changement de statut dès 2011. La longue période d'adaptation du droit mahorais à celui de la Métropole est prévue pour durer 20 à 25 ans.
Les mariages polygames seront aussi interdits, même si les situations acquises ne seront pas remises en cause. Majoritairement musulmans, les Mahoraises et les Mahorais mariés continueront de vivre sous le régime matrimonial qu'ils ont choisi.
Des mesures sociales qui devraient drainer les populations avoisinantes et donc renforcer l'immigration clandestine.
Mayotte, nouveau champ d’opération pour le Che-Besancenot
Va-t-il s’y rendre pour une nouvelle formation par alternance ?
Le président Sarkozy a prévenu que la départementalisation ne serait pas un long fleuve tranquille. Ce sera "une réussite si cette nouvelle étape de l'histoire de Mayotte s'inscrit dans la durée et ne bouleverse pas les équilibres économiques et sociaux de ce territoire".
A cet égard, il a prévenu que "l'évolution institutionnelle se fera donc progressivement sur la base du ‘Pacte pour la départementalisation’, accepté par les élus de Mayotte, qui décrit le chemin qui reste à parcourir".
Le passage du statut de "collectivité départementale" en département d'Outre-Mer (qui devrait être effectif en 2011, est la dernière étape d'un processus entamé en 1974), lorsque Mayotte a choisi de rester française, alors que les trois autres îles de l'archipel comorien optaient pour l'indépendance.
Mais le gouvernement n'a pas caché aux Mahorais que le rattrapage avec la métropole mettrait du temps à se faire sentir, avec certaines aides sociales qui ne démarreront qu'en 2012, et de manière progressive sur au moins 20 ans.
=> Avec un PIB trois fois inférieur à celui de La Réunion, mais neuf fois supérieur à ses voisins immédiats, Mayotte espère aussi tirer de nouveaux bénéfices de la départementalisation.
Son secrétaire d'Etat à l'Outre-Mer, Yves Jégo, décidemment très sollicité, a affirmé qu'il était en train de travailler avec une compagnie aérienne pour qu'il y ait des "vols réguliers directs Paris-Mayotte" avant la fin de l'année.
A l'heure actuelle pour se rendre de Paris à Mayotte, qui ne possède qu'une piste relativement courte, il faut faire escale à La Réunion, puis faire deux heures d'avion supplémentaires.
=> Parallèlement, de nouveaux impôts vont apparaître à partir de 2014.
=> Et certaines pratiques culturelles anciennes vont être bousculées, avec l'interdiction définitive de la polygamie - déjà largement tombée en désuétude -, la disparition du tuteur matrimonial ("wali") et la réduction des attributions du "cadi" (juge musulman).
Face à l'écrasante domination du "oui", seuls quelques religieux ont dénoncé la départementalisation, craignant qu'elle n'entraîne une "acculturation" autochtone.
On manifeste déjà !
A Moroni, quelque 500 personnes ont manifesté dimanche contre ce référendum. L'Union des Comores, soutenue par l'Union africaine (UA), juge cette consultation "nulle et non avenue", dans la mesure où elle obère encore un peu plus la perspective d'une "réunification" de l'archipel.
A Mayotte, des centaines de personnes convergeaient dans la soirée vers le bord de mer de Mamoudzou, où les autorités locales ont prévu une grande fête, avec un feu d'artifice et une série de concerts.
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