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samedi 7 mars 2009

Désirdavenir Royal lasse et ses amis cassent

Le désespoir à gauche : les sautes de courant ségolénien

Trois mois auront suffi après le congrès de Reims pour que le courant Royal disjoncte.

Les déçus des listes européennes grondent

Ainsi, le député européen Gilles Savary, «sortant sorti» pour cause, dénonce-t-il les «coalitions obscures d’apparatchiks et de féodaux», ou le maire de Lyon Gérard Collomb, qui fustige de «petits arrangements entre amis».
Les ambitieux déçus prennent leurs distances avec celle qui les a exploités sans retour. Ainsi, plusieurs vedettes des media propulsés par Sa Cynique Majesté Royal se retrouvent Gros-Jean comme devant, parmi lesquels Vincent Peillon, tête de liste dans le Sud-Est, en provenance de Picardie, qui traverse la France en diagonale.

L’autonomie Royal

Signe d’un individualisme constitutif, la candidate battue à la présidentielle a fait connaître hier son «calendrier prévisionnel» qui court jusqu’en… novembre. Au programme, entre autres, une rencontre avec des femmes d’Argenteuil (Val-d’Oise) et une séance dédicace au Salon du livre, en mars. Une escapade au Sénégal, le mois prochain, avec «un ‘grand’ discours sur l’Afrique à l’université de Dakar». Une fête de la Fraternitude bis, en septembre à Montpellier, sur les terres du tonton macoute Frêche, le « « Le Pen de gauche.

Les Européennes, le cadet de ses soucis

Royal s’en désintéresse autant que des affaires du parti dont elle réclamera le moment venu le soutien sans états d’âme. «Nous avons maintenant des candidats. A eux de faire campagne. J’irai là où on me demande d’aller, mais je ne veux pas donner l’impression de refaire le congrès, d’occuper l’espace qui n’est pas le mien. Je ne suis pas chef de partiSon pré carré reste donc l’Elysée.

La vie sans elle

Elle ne sait pas garder ses hommes.
Peillon a manifestement fait main basse sur le courant l’Espoir à gauche, récemment lancé… en l’absence de Royal. «La politique, c’est de la présence, résume Patrick Mennucci, nouveau directeur de campagne de Peillon. Pour construire un courant, il faut plus que de la personnalité. Si vous ne faites rien, on se tourne vers d’autres.» Résultat : «Les proches de Vincent Peillon ne sont plus ceux de Ségolène Royal, constate, amusé, Pierre Moscovici. Ils sont aujourd’hui plus proches de la direction que les amis de Bertrand Delanoë

Le retour du fils prodigue

Ami de Royal, Jean-Pierre Mignard s’en agaceManifestement, Vincent a retrouvé des relations avec la direction. On a le sentiment qu’à lui, on ne lui en veut pas.» Et le président de ce qui reste du réseau ségolénien, à qui Aubry a pour cette raison fermé la porte de la direction, de s’interroger : «Si autonomisation il y a, elle ne peut être qu’à des fins personnelles, puisqu’il n’y a pas de désaccord politique. Mais l’autonomie de Vincent est-elle plus importante que par le passé ?» Confiance, confiance…

Le courant voltaïque de Royal

Désirdavenir Royal justifie ses distances avec la Rue de Solférino : «Mon rôle, c’est présidente de région. Le plan photovoltaïque, c’est beaucoup plus efficace que de passer des heures sur la constitution des listes européennes.» Pour preuve, une campagne de pub sur les réalisations environnementales de la région Poitou-Charentes, visible ces jours-ci dans le métro parisien. Et d’ajouter : «Je suis au-delà du courant. Je refuse de m’y enfermer
Manuel Valls, autre dirigeant du courant, résume : «Nous sommes dans le parti, Ségolène est dans un rapport à l’opinion. Cette dialectique, il faut la faire vivre. C’est pas évident

Royal penche du côté où elle va tomber
L’amère Royal n’a pas tiré les conséquences de ses échecs. Bien que privée de ses étais, elle compte sur une erreur de l’histoire et continue de rêver d’un destin personnel. Incapable de se refaire, elle s’enferre dans ses erreurs propres, en attendant celle de l’Histoire. «Je ne suis pas figée dans des modes d’organisation qui ne correspondent plus à la phase actuelle, assure Royal. Je me pose, je regarde. Je contribue à construire mon identité politique
C’est davantage la gestion du temps futur qui, ces jours-ci, préoccupe l’ex-candidate. Sans surprise, elle entend «utiliser ce temps pour approfondir les sujets et préparer les échéances à venir». Après tant de bourdes, un aveu d’impréparation et de nullitude.
Il faudra bien attendre 2017…
Royal, c'est le parti du Désespoir à Gauche.

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