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vendredi 6 mars 2009

Guadeloupe : ce que les Français paieront

Discrimination raciste contre les entrepreneurs blancs non signataires

Dans son article précédent, PaSiDupes s’interrogeait de savoir jusqu’où LKP pouvait aller en Guadeloupe sans mettre en péril notre économie en situation de crise économique internationale. Sans nier la situation des familles que l’on dit dépendantes, puisqu’il est interdit de parler d’assistanat, il faudrait néanmoins admettre que le SMIC, que Margie Sudre stigmatise, a créé une nouvelle donne, laquelle s’appuie sur les aides multiples attribuées aux familles nombreuses et associées également à l’absence des pères successifs. Nous apportions quelques éléments factuels qui irritent à la fois les Guadeloupéens qui ne veulent pas qu’ils soient davantage connus et des métropolitains qui sont anxieux pour leur avenir et n’en peuvent plus de tant d’ingratitude ultra-marine.

Un accord qui ne préserve pas l’avenir

Après 44 jours de grève générale, le collectif révolutionnaire LKP et le préfet ont signé un accord appelant «à la reprise de l'activité normale». Sans attendre la signature, la vie reprenait partiellement son cours, mais les entreprises des guadeloupéens blancs non signataires sont toujours bloquées.
En Martinique en revanche, les négociations continuent.
L’accord signé mercredi 4 au soir appelle à «la reprise de l'activité normale».
Ce texte, extrêmement détaillé, compte 165 articles, et traite de sujets aussi divers que le prix de la baguette, l'embauche d'enseignants ou l'octroi de billets d'avions à prix réduits. Il récapitule les avancées obtenues par le LKP pour accroître le pouvoir d'achat, mais certains des points du protocole d'accord continueront d'être discutés en commission… Encore des claquements de portes en perspective, dans le meilleur des cas.
Satisfait par cet accord, Elie Domota a toutefois mis en garde
«Aujourd'hui, c'est la lutte qui paye, mais il faut rester mobilisés car il y a beaucoup d'autres combats à mener sur la formation, l'emploi... ». Sur RTL jeudi matin, il a bien prévenu: «Pour nous, c'est une victoire, mais c'est surtout une première étape». Le meneur LKP appelle précisément à «militer pour l'extension de l'accord Bino dans toutes les entreprises de Guadeloupe», désignant ainsi à la vindicte populaire celles qui sont la propriété des Guadeloupéens blancs . Cet accord a en effet été signé par les organisations patronales minoritaires, qui prévoit une augmentation de 200 euros des bas salaires, est annexé en marge de l'accord.
Le président du MEDEF, Willy Angele, un Noir, n’en déplaise à la propagande LKP, a expliqué qu'au final, «le bonus à la vie chère évoluera entre 200 et 250 euros pour les salaires jusqu'à 1,4 du SMIC». Pour une période de 36 mois, ce montage financier sera financé par les employeurs à hauteur entre 30 et 100 euros en fonction de l'effectif de l'entreprise et de ses capacités financière et par le Conseil Régional, le Conseil Général et l'Etat qui prendront en charge la différence. C’est bon pour la concurrence…Mieux, c’est bon pour le moral des Français, puisque l’Etat, le CR et le CG, c’est quand même bien leur impôt …

«200 à 250 millions d'euros»
  • Les mesures de soutien aux territoires d'Outre-Mer coûteront aux Français (à l'Etat, si on veut !) «200 à 250 millions d'euros», a annoncé le ministre du Budget, Eric Woerth, sur RTL jeudi matin. «La question est de savoir aussi combien ça rapporte», a-t-il ajouté. «Si c'est uniquement payer pour voir et pacifier le territoire, ça ne sert à rien. Ce qui compte c'est que la Guadeloupe revienne sur des bases nouvelles.....» Voit-on poindre une forme certaine de scepticisme ?
  • Le secrétaire d'Etat à l'Outre-mer, Yves Jégo, s'est quant à lui réjouit de l'accord de sortie de crise après un «chemin long et douloureux », qu’il a parcouru sur les genoux. Pour sa part, le préfet, Nicolas Desforges, s'est dit «soulagé, ému et content». «Je crois que ce soir c'est un nouveau départ qu'il faut donner à la Guadeloupe», a-t-il positivé. «Il faut qu'elle se remette au travail dès demain, qu'elle rattrape le retard, qu'elle mette les bouchées doubles». Ne trahit-il pas une forme certaine d’inquiétude?
  • Le paiement des jours de grève, ni explicitement acquis, ni proscrit par l'accord, semble laissé à la négociation au sein des sociétés. Le texte recommande simplement que «des réunions soient organisées entre l'autorité d'emploi, les agents et les organisations syndicales représentées dans l'administration et les entreprises concernées, avant toute retenue». Les Français déjà lourdement solidaires préfèrent sans doute accorder cette grosse prime à la grève… Les entreprises ont-elles les moyens de deux crises ?
  • Le coût des plus de six semaines de grève générale est estimé, selon le MEDEF-Guadeloupe, «à 1.400 dépôts de bilan et 10.000 à 12.000 licenciements ou destructions d'emplois dans les six mois à venir».
    En Martinique, qui est en grève générale depuis un mois, les négociations se prolongeaient toujours mercredi soir. La plupart des magasins demeuraient fermés et les barrages paralysaient toujours l'activité économique.
    Par ailleurs, à plusieurs milliers de kilomètres de là, un nouveau front s'est dessiné : un collectif rassemblant une quarantaine d'organisations appelle les Réunionnais à descendre dans la rue jeudi pour une importante journée de grève pour une hausse des salaires.

    Les principaux points du protocole d'accord

    Le texte signé par le collectif LKP et les représentants de l'Etat compte 165 articles, et récapitule les avancées obtenues depuis le dépot des 146 revendications du LKP, le 20 janvier, jour de l'investiture de Barack Hussein Obama, premier président métis américain. L'accord «Jacques Bino», signé par les organisations patronales minoritaires, qui prévoit une augmentation de 200 euros des bas salaires, lui est annexé.

    - NIVEAU DE VIE ET POUVOIR D'ACHAT
    : baisse du prix des repas scolaires, augmentation de 200 euros des bourses étudiantes. «Prime de solidarité active» aux 51.000 foyers les plus pauvres (200 euros) et
    «prime exceptionnelle» de 100 euros au 80.000 foyers les plus pauvres.
    - Revenu supplémentaire temporaire d'activité
    (RSTA), pour une période de 36 mois, aux salariés du privé jusqu'à 1,4 SMIC inclus. Contributions respectives supplémentaires du Conseil général et de la Région, de 25 euros par mois sur 12 mois (24 M euros), pour les salariés touchant entre 1 et 1,4 SMIC inclus.
    - Fonds de soutien au bénéfice des allocataires du minimum vieillesse et de l'allocation adulte handicapé (3 M euros).
    - Diminution de la taxe d'habitation (9%) et de la taxe sur le foncier bâti de (7%), applicable en 2010.
    - BAISSE DES PRIX DE PRODUITS DE PREMIERE NECESSITE: établissement «avant la fin du mois de mars 2009», d'une liste de produits de première nécessité au sein de «100 familles de produits». A ce «chariot de la ménagère», il sera ajouté une liste de 50 produits usuels (fournitures scolaires, électroménager, pièces automobiles...).
    Gel en 2009 du prix de la baguette de pain.
    - BAISSE DES TARIFS BANCAIRES
    : jusqu'à 5 à 10% sur certains services.
    - BAISSE DU PRIX DES CARBURANTS: de 43 centimes pour l'essence sans plomb et de 40 centimes pour le gazole (déjà enregistrée).
    - BAISSE DU PRIX DE L'EAU: jusqu'à 10% par m3.
    - LOGEMENT : lancement de la construction de 3.000 logements en 2009.
    - TRANSPORTS: baisse de 20% des prix des transports terrestres interurbains et de 20% des tarifs des transports urbains à Pointe-à-Pitre, Abymes, Gosier, Baie-Mahault. 40.000 billets A/R Pointe-à-Pitre/Paris au prix de 340 euros (hors taxes d'aéroport) pour les familles les plus modestes.
    - EDUCATION, FORMATION ET EMPLOI DES JEUNES
    : recrutement de 19 personnes inscrites sur la liste complémentaire du concours des écoles.
    - PRODUCTION AGRICOLE ET PECHE: 13 M d'euros
    pour diminuer le coût des matières premières entrant dans la fabrication de produits locaux. Révision du prix du carburant des marins pêcheurs.
    - AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ET INFRASTRUCTURES: soutien à la rénovation du parc hôtelier (7.500 euros par chambre).
    - CULTURE: double fléchage en français et en créole de certains bâtiments publics. «Valorisation de la culture guadeloupéenne et de la langue créole».
    - DIVERS
    : organisation de réunions préalables avant toute retenue sur salaire liée au conflit en cours.

    Les principales réactions
  • Le secrétaire d'Etat à l'Outre-mer Yves Jego a reconnu que "le chemin a été long douloureux, il reste énormément de travail pour protéger les entreprises qui vont souffrir énormément de 44 jours de blocage". "Il faut reconstruire pour essayer de faire en sorte que ce type de conflit, cette méthode ne se reproduisent". "C'est un soulagement", et "à partir du moment où toutes les parties ont réussi à se mettre d'accord, je n'ai pas à qualifier d'un accord salarial", a précisé Yves Jego sur France-Info. "Chacun a fait beaucoup d'efforts, chacun a beaucoup travaillé". "L'Etat ( ! ) a mis des moyens pour qu'il y ait une vraie réponse sociale, il faut aussi une réponse sociétale", a-t-il lancé. "Il faut qu'on rebâtisse le modèle qu'on rentre dans les états généraux de façon très positive (...) pour que ce soit une nouvelle époque qui s'ouvre". Le secrétaire d'Etat à l'Outre-mer a également noté que "la promesse et parole de l'Etat a été tenue dans ce conflit".

    De son côté, le porte-parole du LKP Elie Domota a estimé que "le contenu du protocole c'est déjà beaucoup d'avancées". "C'est une victoire, une étape". "C'est la reprise mais nous restons mobilisés dans les jours, les semaines qui viennent, parce qu'aujourd'hui c'est la lutte qui paie", a-t-il noté. "Il y a un certain nombre de conflits qui durent et perdurent, et nous travaillons dessus pour arriver à une résolution de ces conflits-là dans les jours qui viennent", a souligné Elie Domota.
    "Nous militons toujours pour l'extension de l'accord dans toutes les entreprises de Guadeloupe et nous allons continuer à nous battre sur la plate-forme du LKP pour continuer à faire avancer les choses".

    Demain est un autre jour.


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