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mercredi 30 octobre 2019

SNCF : malveillant, le pouvoir sanctionne les grévistes, mais populiste, il rembourse les usagers

Pas de paiement des jours de grève, lance Pépy, celui qui, avant de partir, indemnise les clients

"Aucun client, aucun Français ne comprendrait que l’on paye les jours de grève", a affirmé mercredi le président de la SNCF
Mépris de classe sur le visage de Macron avec Pepy à sa droite,
face à un cheminot seul face à eux, en février dernier
Ils ne comprennent pas davantage que les usagers soient remboursés lorsque les perturbations à la SNCF durent : c'est une chose d'indemniser les voyageurs pris par surprise et laissés à quai, comme le 21 octobre, premier jour des vacances de la Toussaint, mais c'en est une autre pour les jours suivants. Comme c'est encore le cas avec le nouveau conflit au centre de maintenance de Châtillon qui, comme chacun sait, se poursuit. Ce ne sont pas "200 cheminots d'un centre de maintenance de Châtillon [qui sont] à l'origine des blocages," comme l'écrit TF1 sur son site. Si leur grève reconduite ce lundi en assemblée générale - "deuxième mouvement social intempestif à la SNCF", selon Olivier Bost (RTL) - bloque une partie du trafic des TGV Atlantique - 8 TGV sur 10 circuleront en fait chaque jour de ce jeudi jusqu'à dimanche sur l'axe Atlantique - ,  c'est suite à des infrastructures obsolètes et à risques, à force de gaspillage démagogiques et de l'insuffisance des recrutements de personnels et d'investissements de maintenance. 
"80% des places prévues initialement seront disponibles", a précisé Gwendoline Cazenave, la directrice du TGV Atlantique, entre Paris et la Bretagne, les Pays-de-la-Loire et le Sud-Ouest, alors que 200 des 700 salariés du techni-centre de Châtillon, en région parisienne, sont toujours en négociations.
  - Visactu

Une "grève-sauvage", "démarrée sans préavis", souligne Pauline de Saint-Rémy (RTL), dans le centre de maintenance de Châtillon, situé sur une commune de gauche (SFIO, puis PCF, de 1947 à 1983, et UMP-LR depuis), dans les Hauts-de-Seine (département présidé par le juppéiste Devedjian qui fut promu ministre de Jacques Chirac par l'entremise de Raffarin). Mais, pour tous, un dialogue de sourds. "On est au contact des grévistes, on parle reconnaissance du travail, travail du week-end, travail de nuit, mais il y a une revendication qu’il est impossible de satisfaire : c’est le paiement des jours de grève", a asséné Guillaume Pépy. "Il n’est pas légitime de payer les jours de grève, chacun le sait." "En même temps", est-il "légitime" de rembourser les usagers avec billets qui se sont aventurés dans les gares en connaissance des perturbations ?

Motifs de la grève ?

Un accord prévoyait de supprimer douze jours de repos par an, initialement prévus pour compenser le travail de nuit et de week-end des agents de maintenance du centre. Bien qu’il ait été très vite retiré, la grève dure maintenant depuis plus de dix jours, les salariés demandant une prime exceptionnelle.

Le 30 au soir, à la suite de la conférence de presse de 18h30, une délégation de grévistes a pu rencontrer la direction pour des négociations de 4 heures sans qu’aucune concession ne soit faite d’un côté comme de l’autre. Un communiqué publié par les grévistes dénonce alors le "jusqu’auboutisme de la direction du site", tout comme le refus de la part de la SNCF de les recevoir dans son siège national. 

La menace de suppression des douze jours de repos supplémentaires par an visait à aider les bas salaires qui travaillent de nuit et les weekends est levée, mais la grève au Technicentre de Châtillon continue et s'étend, bien que le projet déclencheur de la grève le 21 ait été retiré le 22 octobre par la direction du TGV Atlantique.

Les grévistes réclament désormais un paiement des jours de grève, que la direction leur refuse, la garantie de ne pas faire l'objet de sanctions disciplinaires en raison de leur arrêt de travail et une "revalorisation", c'est-à-dire une prime de 3.000 euros.

Jean-Baptiste Djebbari, le secrétaire d'Etat aux Transports a exclu mardi tout paiement d'une prime et des jours de grève, lors des questions à l'Assemblée nationale.

Ce "mouvement social est aujourd'hui sans objet, a décrété le nouveau petit collaborateur d'Elisabeth Borne (présidente de la Régie autonome des transports parisiens (RATP) de 2015 à 2017), dans la mesure où le projet de réorganisation qui était demandé a été retiré par la direction régionale. Dès lors, la demande de prime pour reprendre le travail paraît a minima hors sujet, en tout cas injustifiée", avait-il asséné.

"Concernant la demande de paiement des jours de grève il n'y a de la même façon aucune raison d'y donner suite, c'est ce que nous a dit la SNCF et c'est la position du gouvernement", avait-il martelé, se retranchant derrière l'avis de l'entreprise publique.

D'autres mouvements pourraient voir le jour


La grève du techni-centre de Châtillon pourrait s'étendre à celui du Landy. 
Dans cet autre techni-centre d’Ile-de-France, à Saint-Denis (93), Sud Rail explique que les délégués syndicaux du site protestent contre leurs conditions de travail. "On a des démissions tous les jours; on est obligé d'aller négocier avec les collègues parce qu'ils veulent partir. Ils en ont marre des conditions de travail qui se dégradent. [...] Moi, j'ai 20 ans d'ancienneté et je suis à 1.600 euros", déplore Fabien Monteille, délégué syndical sur le site. 
[Ceux de Landy se sont mis en grève le 31 octobre, comme ceux du technicentre Est Européen (TGV) à Pantin et Bobigny, en Seine-Saint-Denis également, alors que le couple Macron prend des vacances à Honfleur sous la haute protection d'une centaine de policiers qu'on a vus particulièrement nerveux à la télévision]
Pour le syndicaliste révolutionnaire au Landy, les cheminots sont à bout : "les collègues en ont tellement ras-le-bol qu'ils disent : 'c'est aujourd'hui qu'on est pas content, c'est aujourd'hui qu'on veut en découdre' ". 
C’est donc par solidarité et pour dénoncer, eux-aussi, des conditions de travail qu’ils jugent indignes, que les deux autres techni-centres franciliens ont débrayé. La SNCF se félicitait jusqu’à présent de pouvoir faire rouler 80% des trains à l’approche du week-end de la Toussaint, mais la propagation du mouvement met en péril la réalisation de cet objectif.

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