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samedi 5 octobre 2019

Comment s'explique la manifestation contre la PMA "sans père", ce dimanche

Ce qu’il faut savoir de cette marche de protestation

 
Les opposants au mariage pour les personnes du même sexe avait anticipé ce nouveau projet en faveur cette fois de la PMA
, Procréation Médicalement Assistée, non pas pour tous, d'ailleurs, mais seulement pour les femmes.

Blanche Streb, de l’Alliance Vita, lors de "l’université" de La Manif pour tous
à Pont-Mary (Yvelines), le 21 septembre 2019
21 associations réunies sous le label"Marchons enfants" manifestent contre la révision des lois de bioéthique, dimanche 6 octobre.
La révision des lois de bioéthique, examinée jusqu’au 15 octobre à l’Assemblée, donc à nouveau les associations chrétiennes, mais aussi musulmanes. Le collectif, nommé "Marchons enfants", appelle à manifester à Paris - et dans toute la France - dimanche 6 octobre. Le ministère de l’intérieur attend 200.000 manifestants, rien qu'à Paris.
Au printemps 2013, au plus fort de la mobilisation, le collectif de la 'Manif pour tous' avait rassemblé jusqu’à 1,4 million de personnes, selon les organisateurs (300.000 selon la police), pour protester contre le mariage pour tous. 
<br>Quel est le parcours suivi par les manifestants à Paris ?

Le collectif invite les manifestants à se réunir à partir de 13 heures sur la place Edmond-Rostand. Située entre le Panthéon et le Sénat, cette place se trouve dans le sixième arrondissement de Paris. Le cortège ne s’élancera pas avant 15 heures et rejoindra la gare Montparnasse
Les étapes du parcours n’ont pas encore été précisées "pour des questions de sécurité", indique Albéric Dumont, vice-président de La Manif pour tous, qui craint des provocations.
D’autres manifestations sont également prévues ailleurs en France pour ceux qui ne pourront pas se déplacer.

Pourquoi le collectif appelle-t-il à manifester ?

Le collectif de 21 associations s’oppose à la révision des lois de bioéthiques débattue et votée en ce moment à l’Assemblée nationale. 
Il combat la recherche sur l’embryon, la PMA pour les familles sans père, et la gestation pour autrui (GPA), même si elle ne figure pas encore dans le texte. 

La GPA en filigrane dans le projet des réformateurs est en ligne de mire dans le débat de bioéthique. Avec des slogans comme "liberté, égalité, paternité", "un vrai daron, pas des échantillons" ou encore "avis des Français piétiné, démocratie en danger", les associations défendent la législation actuelle de protection de la famille qui doit reposer sur une mère de sexe féminin et un père de sexe masculin.

Quelles sont les trois associations composant le collectif "Allons enfants"?

• Les Associations familiales catholiques (AFC) : créé en 1905, le collectif répondait à la loi établissant en France une République laïque. Il revendique 150 000 adhérents. Il vise à "défendre les intérêts spirituels, moraux et matériels des familles par une participation accrue à la société".

• La Manif pour tous : l’association a vu le jour en 2012 pour contester la légalisation du mariage entre personnes du même sexe. Ainsi défend-elle "le respect de l’intérêt supérieur et des besoins élémentaires de l’enfant, aujourd’hui menacés par les réformes sociétales inspirées par l’idéologie du genre". 

• L’alliance VITA : créée il y a une vingtaine d’années, l’association promeut "la dignité humaine" et "vient en aide aux personnes fragilisées par les épreuves de la vie." Elle veille à "protéger ceux que l’on n’entend pas", fragilisés par "les avancées scientifiques et l’évolution des mentalités de notre société".

18 autres associations, plus récentes, soutiennent le collectif. 
Il faut compter avec les veilleurs, les sentinelles, Générations Avenir, La Voix des Sans Pères, Vigi Gender, Maires pour L’Enfance, Institut Famille & République (collectif de juristes), Les Familles Plumées, Collectif pour le respect de la médecine, CPDH (Comité Protestant évangélique pour la Dignité Humaine), etc. 

Quelle sera la logistique mise en place ?
La 'Manif pour tous' a recensé 110 bus venant de toute la France. L’association a également affrété 2 TGV provenant de Marseille et d’Occitanie et quelques wagons de 150 à 200 passagers venant de l’ouest. "Les chiffres ne sont pas définitifs", précise Albéric Dumont. "Ils ne tiennent pas compte des covoiturages, très importants cette fois-ci et d’autres bus qui ne nous ont pas encore été remontés." 
Le collectif a distribué 2,5 millions de tracts et a commandé 60.000 drapeaux et 20 000 panneaux. "Nous avons prévu d’équiper de tee-shirts et de mégaphones les participants", indique Albéric Dumont. Le vice-président de La Manif pour tous refuse de se donner un objectif chiffré de participants, mais il affirme avoir dépensé 1 € par manifestants. "La sécurité, les services de secours, les assurances et la sonorisation ont un coût important pour nous", ajoute le responsable de l’organisation de l’événement qui précise que chaque manifestant paiera son billet de transport pour se rendre à Paris.

De grands opposants de l'extension de la PMA seront absents à la manifestationCertains opposants sont laïcs et n’iront pas battre le pavé, estimant que la manifestation – officiellement non confessionnelle – a tout d’un rassemblement catholique. "Il n’est pas question d’être taxé de catho conservateur; ce n’est pas mon monde," se défend l'un d'eux, qui s’interroge toutefois sur le fond : "Que deviennent les pères avec la PMA pour toutes ?"

La crainte de la stigmatisation n’épargne pas non plus la part de catholiques progressistes. "Je suis opposée à la PMA pour toutes. C’est, bien sûr, mon cœur de chrétienne qui parle, mais aussi et surtout mon cœur de mère et de citoyenne", peut-on entendre. Cette dernière avait prévu un week-end en Auvergne et ne modifiera pas son agenda, mais, bien qu'absente, elle insiste : " Si j’étais allée à la manif, je l’aurais fait en "électron libre", sans m’agréger à un mouvement ou une paroisse."

Une jeune grand-mère fataliste explique par ailleurs que manifester n’est pas sa façon d’agir 
: "Je ne suis pas descendue dans la rue en 2013, contre le mariage des personnes de même sexe, je n’irai pas manifester à Paris dimanche… De toutes les façons, les dés sont jetés, la loi passera." Mektoub ?
Une septuagénaire s’inquiète, elle aussi, des effets collatéraux de la manifestation, se demandant quelle image on en retiendra : "Je garde un mauvais souvenir de La Manif pour tous, des conséquences pour les chrétiens, pour l’Eglise, des amalgames.

Comme si la presse visait à dissuader de descendre dans la rue pour faire entendre ses convictions profondes, elle offre, on le voit, une sélection d'opinions réticentes, donnant à croire elles seraient majoritaires. Contrairement à 2012-2013, période lors de laquelle fut débattu le "mariage pour tous", les débats sur la PMA semblent engendrer moins de divisions au sein des communautés chrétiennes qu’il y a sept ans : ils ne sont pas relayés par la presse. Pour cette première mobilisation, les appels à manifester ou les distributions de tracts ne provoquent pas, cette fois-ci, de réelles tensions, mais ne mobilisent pas non plus. Premier bilan, ce soir. 

Plusieurs évêques ont pourtant invité, ces derniers jours, à la vigilance : "Chaque chrétien doit s’engager et les moyens de le faire sont multiples : formation, prière, jeûne", suggère par exemple Mgr Jacques Habert, évêque de Séez (Savoie). Dans plusieurs régions, des veillées de prière ont ainsi été organisées, comme le 26 septembre à la cathédrale Notre-Dame de la Seds, à Toulon (Var), ou le 3 octobre à Villié-Morgon (Rhône). Mais la population n'en est pas informée avant que les actions aient eu lieu...

Cette presse partisane - dont La Croix - ne donne pas la parole aux opposants. Elle se fait l'écho des catholiques réticents ou opposés à "Allons enfants". Des lecteurs de Témoignage chrétien (co-propriété de Le Monde diplomatique, le Groupe La Vie-Le Monde, Bayard Presse, ainsi que Jacques Maillot, Geneviève Laplagne, et Jean-Pierre Mignard) ? On saura que ceux-là ne se reconnaissent pas dans les positions, radicales, selon eux, de l’institution : "Nous n’aimons pas être "contre" et nous voulons que les enfants puissent avoir accès à leur histoire parentale, qu’ils aient un père et une mère", confie, dans La Croix, un catholique politisé qui a d'ailleurs fondé un site pour les fidèles en marge de l’Eglise ! "Pas favorable à la PMA", il considère que les catholiques ne sont en rupture avec la société comme il peut l'être lui-même de l'Eglise: il ressort les affaires de pédophilie, comme si elles n'étaient pas pareillement à déplorer en milieu laïc, celui de l'éducation ou du para-scolaire, tout en sachant que les cas les plus nombreux sont recensés dans le milieu familial. 

Beaucoup pensent déjà à l’après 6-octobre. 
Au travail de sensibilisation, d’accompagnement : "Ce n’est pas parce qu’une loi passe, que la liberté de conscience est amoindrie… Chacun reste libre de choisir et décider", raconte une femme, pleine d'illusions ou de complicité avec Jean-Louis Touraine, l'un des porteurs du projet, un franc-maçon
Une autre se flatte de sa capacité à se projeter dans le plus long terme : "Il faudrait éduquer les générations à venir pour qu’elles soient moins dans le “j’ai droit à”, qu’elles soient davantage responsables." Une adepte de la prévention...
On a aussi une cheffe d’établissement scolaire - anonyme - qui s’inquiète : "Nous devons dès aujourd’hui être prêts à accueillir les enfants nés de PMA pratiquées par des femmes seules ou des couples de femmes. Ils sont déjà là." Ce qui se fait déjà !...

Agenda à venir

Dimanche 6 octobre : manifestations à Paris et dans toute la France du collectif « marchons enfants » contre la loi de bioéthique 
9 octobre : fin de l’examen en première lecture de la loi de bioéthique à l’Assemblée
15 octobre : vote solennel de la loi bioéthique à l’Assemblée


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