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mercredi 23 octobre 2019

Une tribune signée par 100 artistes et élus locaux stigmatise les opposants au voile islamique

Ces 100 élus locaux de la diversité dénoncent une "cabale médiatique" contre les musulmans

La critique du port du voile islamique fait sortir du bois ses  partisans

Sondage : La moitié des jeunes musulmans souhaite que la laïcité s’adapte à l’islam en France. 27% des musulmans estiment que la Charia doit s’imposer
Ils pointent des "raccourcis périlleux" et des "propos indignes à l'endroit des musulmans", selon eux.
Ces cent élus répandus dans toute la France ont publié dans les colonnes du JDD du mardi 22 octobre une tribune stigmatisant sans ambiguïté les opposants au voile partout dans l'espace public. Ils y voient un risque de "délation" que "d'aucuns font peser sur la nation en stigmatisant, à dessein, plus de 6 millions de nos concitoyens". 
Le terme 'délation' n'est pas anodin : il pointe les régimes autoritaires ou dictatoriaux, ainsi que les forces d'occupation. La délation qu'ils évoquent renvoie donc "aux heures sombres de notre Histoire". Ainsi les dénonciateurs du port du voile islamique en France seraient-ils rien moins que des fachos. Combattre ce voile dans l'espace public est le signe ostentatoire d'une islamophobie générale, suspecte - par amalgame - de racisme. Et, bien évidemment, les antiracistes ne sont pas des racistes... La totale !
Cette intervention des signataires de la tribune dans le débat public renvoie notamment à la publication d'une liste de "signaux faibles" censés permettre de repérer un individu radicalisé. Adressée à l'Université de Cergy-Pontoise, et publiée par le ministère de l'Intérieur, est-elle illégitime en république ? 
Dans un fichier Excel attaché étaient listés des "signaux faibles" susceptibles d'alerter, par exemple un changement de tenue vestimentaire (le port de pantalon dont les jambes s'arrêtent à mi-mollets ou sarouel, ample entre les cuisses, pour un homme, l'apparition d'un voile pour une femme), l'arrêt de la consommation d'alcool, un intérêt soudain pour la religion ou un absentéisme récurrent aux heures de prières... S'ils constataient "qu'un individu (étudiant ou collègue) présente un ou plusieurs signaux listés dans cet imprimé", les personnels de l'université étaient invités à retourner l'imprimé au référent sécurité. Ce message, relayé sur Twitter, a suscité de vives réactions. Car les signataires de la tribune n'entendent pas séparer le bon grain de l'ivraie dans leur communauté.
"La barbe !" s'exclament-ils avec un humour feint.
"La cabale médiatique à travers la retransmission bienveillante des propos les plus indignes à l'endroit des musulmans ainsi que l'inconséquence des prises de position politique au plus haut niveau de l'Etat nous amènent à dénoncer avec force et détermination les raccourcis périlleux vers lesquels notre pays est entraîné", écrivent les élus.
Qui sont ces 90 "personnalités" du collectif de signataires : l'acteur Omar Sy, né à Trappes (d'un père sénégalais et d'une mère mauritanienne)  - dont la réussite n'est pas le signe qu'il aurait été malmené par la France - a demandé "urgemment" à Macron de condamner "l'agression" dont a été victime la femme voilée de Belfort pointée par un élu RN alors qu'elle accompagnait une sortie scolaire d'enfant d'âge primaire à Dijon au... Conseil régional de Bourgogne-Franche Comté.
Le collectif, où figurent également la comédienne Marina Foïs et plusieurs chercheurs et sociologues animés non pas par leurs recherches mais leurs orientations politiques et religieuses, appelle aussi à "dire, avec force, que les femmes musulmanes, portant le foulard ou non, et les musulmans en général ont toute leur place dans notre société", ce qui n'est pas le sujet, mais plutôt leur refus de s'intégrer, voire leur prosélytisme. à "refuser que nos concitoyens musulmans soient fichés, stigmatisés, dénoncés pour la simple pratique de leur religion". Cette pratique-là n'est justement pas une règle primaire du Coran, mais un ajout tardif. Et encore est-il régional (dans certaines parties du Golfe ou au Pakistan)...  Les signataires doivent donc réviser leurs fondamentaux...
Dans leur tribune, les 90 partisans d'une république islamique dénoncent la "haine" et la "violence inouïes" de cette scène que les laïcs dénoncent comme une provocation.
Ils dénoncent également la réaction d'un ministre de la République qu'ils condamnent. Le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer ne leur convient pas : il "a certes condamné", ce qui ne leur suffit pas, puisqu'il "a tout de même affirmé 'le voile n'est pas souhaitable dans notre société' ". "N'est-ce pas ici l'illustration même d'une stigmatisation assumée jusqu'au plus haut niveau?", s'interroge le collectif.
D'ailleurs, les 90 condamnent également l'avis du ministre de l'Intérieur, ministre des Cultes. Après l'attentat islamiste au coeur de la préfecture de police de Paris, s'il est permis d'en parler, avec les familles éplorées de ses quatre collègues de travail assassinés, Christophe Castaner a listé,  " 'la pratique régulière et ostentatoire de la prière', et 'la pratique exacerbée [!] de la religion en période de ramadan' comme autant de 'signes de radicalisation' [et la liste n'est pas exhaustive] à signaler, alors qu'il ne s'agit ni plus ni moins que de conduites religieuses tout à fait banales chez les musulmans pratiquants". Il n'est en revanche pas dans nos moeurs de refuser de serrer la main d'un concitoyen (c'est un affront) ou de se laisser examiner par un médecin du "genre" qui ne convient pas. Peut-on alors parler de sexisme ou d'homophobie ? 
"Jusqu'à quand allons nous accepter que la laïcité, socle de notre République [notre République commune], soit instrumentalisée pour le compte d'une vision ségrégationniste, raciste, xénophobe, mortifère de notre société?", s'impatientent les signataires radicaux.

Ils n'hésitent d'ailleurs pas à désigner le comportement du ministre de l'Education nationale qui avait récemment indiqué clairement vouloir "signaler les petits garçons qui refusent de tenir la main des petites filles". 

Ces élus-là rappellent aussi certains propos jugés stigmatisants, notamment après les déclarations du directeur-adjoint du Figaro, qui avait affirmé "détester la religion musulmane" sur une chaîne de télévision privée. L'un de ces Français que le Syndicat de la Magistrature, classé à l'extrême gauche (si l'USM est à gauche) avait épinglé sur son "mur des cons" en avril 2013. La présidente du SM, Françoise Martres, avait tenté d'éteindre la polémique, estimant non sans légèreté que ce mur de "défouloir" et d'action de "potache". 

Ces magistrats-là seraient donc d'éternels carabins? Et leur humour irresistible : l'IPJ "n'a pas de mots pour qualifier l'indécence morale de la présence" sur ce mur de Jean-Pierre Escarfail, "père de Pascale, violée et assassinée par Guy Georges".

"Si tu es à Rome, vis comme les Romains ; si tu es ailleurs, vis comme on y vit. " En France, fais comme à La Mecque ?

Les 100 élus locaux ne s'en tiennent pas là. "Nul ne peut prétendre combattre le terrorisme ou la radicalisation par l'humiliation, sauf à rechercher obstinément et furieusement l'effet inverse." Font-ils une proposition ? 
Ils se contentent de systématiser. "A chaque menace qui plane sur le pays et à chaque attaque terroriste, nos concitoyens de confession musulmane tremblent doublement : pour la nation, parce qu'ils sont concitoyens, et pour leur foi, parce qu'ils vivent instantanément la méfiance." A chaque croisement de regard hostile, à chaque attentat, les malheureux tremblent et pleurent. 


Alertant sur ce qu'ils dénoncent comme une dérive de notre société, plongée dans un climat de "suspicion", qui consisterait à faire une menace potentielle d'un individu qui porte une barbe ou un voile, les signataires dramatisent ce qui serait banal ailleurs, hormis en Europe, invitant tout un chacun à éviter à tout prix une "déchirure nationale" encouragée par une vision dévoyée de "la laïcité". Bref, la laïcité de France n'a pas de meilleur protecteur que le musulman. 

En guise de conclusion provisoire, les cent petits élus en appellent au président de la République. 
Garant du principe constitutionnel de nation indivisible, ils interpellent Macron pour qu'ils obtempère à leur injonction. "Notre nation est une et indivisible, écrivent-ils. Le président de la République est garant de ce principe. Il est garant de la Constitution. Il est garant de l'application de la loi. Il s'agit de sa responsabilité devant le peuple et devant l'Histoire. Il est l'incarnation de l'unité. Nous attendons qu'il se lève et le clame à tous."

A la mi-octobre, 90 personnalités et scientifiques avaient également signé une tribune dans le quotidien Le Monde pour exprimer leurs inquiétudes face aux amalgames dont la communauté musulmane serait régulièrement victime.

Liste des signataires :
  1. Marc Goua, 79 ans, maire de Trélazé (près d'Angers, Maine-et-Loire, ex-président de la Fédération des Œuvres Laïques, ex-PS, proche de LREM
  2. Elsa Faucillon, députée PCF
  3. Mounir Satouri, EELV, député européen franco-marocain
  4. David Cormand, EELV, député européen
  5. Salima Yenbou, EELV, députée européenne
  6. Philippe Rio, maire PCF de Grigny (1)
  7. Fabien Gay, sénateur PCF de la Seine-Saint-Denis
  8. Samira Bouhout Tayebi, élue PS à Clichy-sous-Bois, Seine-Saint-Denis
  9. Hamid Daoudi, élu LR de Villeneuve-la-Garenne
  10. Ali Meziane, élu EELV de Clichy-sous-Bois, Seine-Saint-Denis
  11. Véronique Vinet, conseillère régionale EELV d'Occitanie
  12. Samira Aidoud, conseillère régionale d'Ile-de-France, élue LR à la manif islamo-fasciste
  13. Nisrine Zaibi, conseillère régionale PS de Bourgogne
  14. Abdelfattah Messoussi, élu PS de Stains (PCF), Seine-Saint-Denis
  15. Ouis Azdine, élu LR de Corbeil-Essonnes
  16. Patrick Dikoumé, maire-adjoint d'origine camerounaise, à Villeneuve-la-Garenne, comme Hamid Daoudi
  17. Rhizlaine Robin El Greni, élue de Bergerac
  18. Adib Benfeddoul, conseiller départemental de Dordogne
  19. Claire Tawab, élue à Grigny (2)
  20. Habiba Bigdade, élue à Nanterre 
  21. Jean Michel Boucher, élu à Villeneuve
  22. Yael Lévy, élu de Villeneuve-la-Garenne 
  23. Keltoum Rochdi, élue à Cergy
  24. Zohra Darras, conseillère départementale de la Somme
  25. Eric Béal, élu à Rosny-sous-Bois
  26. Jamel Oufkir, élu de Sallaumines
  27. Fatiha Kernissi, élue à Epinay sur Seine
  28. Wahiba Rhouzli, élue à St Ouen
  29. Jérémie Crépel, élu à Lille
  30. Didier Mignot, conseiller régional de Seine-Saint-Denis
  31. Mariam Kante, élue à Villeneuve
  32. Fatima Ogbi, élue à Grigny (3)
  33. Akli Mellouli, élu à Bonneuil
  34. Amel Jouani, élue à Tremblay en France
  35. Gilles Boitte, élu à Sevran
  36. Said Laatiriss, élu à Grigny (4)
  37. Mohamed Hakkou, élu à Gonesse (PS)
  38. Nabil Benghanem, élu à Montreuil (PCF), Seine-Saint-Denis 
  39. Walid Ben Mhenni, d'origine tunisienne, élu à Noisy-le-Grand (LR)
  40. Assiba Abbaci, élue à Noisy-le-Grand (comme le précédent)
  41. Marrouchi Mustapha, élu à Massy
  42. Mohamed Derrar, élu à Evreux
  43. Fatima Messaoudi, élue à Antony (LR), assistante maternelle et rectrice de la mosquée d'Antony
  44. Claudy Chauvelot Duban, conseillère régionale GDR (PCF et LFI) de Bourgogne
  45. Alexis Braud, élu à Allones (72, écologiste)
  46. Abdelsalem Hitache, élu d'opposition au Blanc-Mesnil (LR) en Seine-Saint-Denis
  47. Julien Bayou, conseiller régional EELV d'Ile-de-France
  48. Abderrahi Ait Omar, élu LR à Villeneuve-la-Garenne
  49. Milouda Ala, conseillère régionale Hauts-de-France à Roubaix
  50. Fouad Sari, élu à Vigneux
  51. Chadia Arab, élue à Angers
  52. Hawa Niang, élue à Massy
  53. Youssef Erramach, élu à Bois-le-Roi
  54. Mireille Alphonse, élue à Montreuil
  55. Hafida Ouadah, vice-présidente UDI du Conseil départemental de l'Eure
  56. Anne Claire Jarry Bouabid, conseillère régionale Ile-de-France, Paris XXe,administratrice des finances publiques adjointe  à la Direction générale des finances publiques (DGFiP)
  57. Rachid Laghnadi, élu à Andrésy
  58. Ali Aangua, élu à Ecquevilly
  59. Bouchra Laoues, élue à Massy
  60. Annie Laure Hagel, élue EELV  à Antony
  61. Latifa Kharja-Tehhoune, élue DVD à Chanteloup-les-Vignes (LR)
  62. Sidi El Haimer, élu à Mantes-la-Jolie
  63. Lamine Camara, conseiller régional Ile-de-France
  64. Alexandre Bergh, élu à Tremblay-en-France
  65. Zoubida Rafiq, élue à La Verrière
  66. Amadou Daff, élu à Mantes-la-Jolie
  67. Annie Lahmer, conseillère régionale Ile-de-France
  68. Foudil Ait Chabane, élu de St Ouen
  69. Ahmed Chek, élu à Vaulx-en-Velin (PS)
  70. Sabrina Sebahi, élue d’Ivry-sur-Seine
  71. Fouad Ghzalale, élu à Evreux
  72. Antony Taillefait, élu à Angers
  73. Elise Aebischer, conseillère régionale de Bourgogne-France-Comté
  74. Mehdy Belabbas, élu d’Ivry-sur-Seine
  75. Hella Kribi Romdhane, conseillère régionale Ile-de-France
  76. Monique Belot, élu à la Verrière
  77. Hasana Sadiki, élu Valenton
  78. Catherine Hervieu, vice-présidente Dijon Métropole
  79. Pierre Serne, conseiller régional d'Ile-de-France
  80. Niaye Camara, élu à Chanteloup-les-Vignes
  81. Pascal Troadec, élu LFI à Grigny (PCF)
  82. François Damerval, conseiller régional d'Ile-de-France
  83. Fatimata Amy, élue à Angers
  84. Estelle Lemoine, élue à Angers
  85. Leila Youssef, élue à Rambouillet
  86. Jean Laurent Félizia, élu du Lavandou
  87. Kaoutar Dahoum, élue à Vaulx-en-Velin
  88. Hassan Qamar, élu à la Verrière
  89. Roberto Romero, élu à Bagneux
  90. Haikel Drine, élu d'opposition à la mairie LR du Blanc-Mesnil
  91. Rachid Sekkour, élu à Vandoeuvre-les-Nancy
  92. Jean Yves Blee, élu à La Verrière
  93. Addichane Lhassane, élu à Mézières
  94. Amara Traoré, élu à La Verrière (PCF)
  95. Latifa Chay, élue LREM de Romans-sur-Isère
  96. Rose Marie Véron, élue agglomération Loire métropole
  97. Yanis Khalifa, suppléant de la députée LREM Sira Sylla, d'origine sénégalaise
  98. Sophie Foucher Maillard, conseillère départementale PS du Maine-et-Loire
  99. Marine Tondelier, élue EELV à Hénin-Beaumont
  100. Driss Ettazaoui, élu MoDem à Evreux
  101. Le collectif rassemble également des réalisateurs dont Céline Sciamma, une réalisatrice qui a eu pour compagne l'actrice Adèle Haenel (une protégée du Festival de Cannes) qu'elle a dirigée dans deux films controversés, des journalistes dont l'identité n'est pas diffusée, des sportifs anonymes dans le public, ou le rappeur Nekfeu, surnommé le 'fennec' par ses amis algériens, ou les membres fondateurs de Zebda (Hakim et Mustapha Amokrane, Toulousains qui soutiennent le parti politique d'extrême gauche 'Les Motivés', proche des trotskistes du NPA, via la LCR).
    En Ponce Pilate, Macron a lancé que l'affaire du port du voile dans l'espace public qui divise les Français, "Ce n'est pas mon affaire !
    Est-ce l'affaire des élus de la République, singulièrement LREM ?

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