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samedi 19 octobre 2019

Patrick Balkany, condamné pour blanchiment, mais relaxé pour corruption

Patrick Balkany, relaxé d'un côté, mais condamné de l'autre

Sera-t-il bientôt relaxé en appel de l'accusation de blanchiment  ?

Les juges rouges n'aiment pas les riches : en France, faire fortune est suspect, voire honteux. 
Déjà condamné pour fraude fiscale - et conduit directement à la case prison -, le maire septuagénaire de Levallois-Perret Patrick Balkany a été relaxé du délit de corruption.
Mais il s'est vu aussitôt infliger cinq ans de prison pour blanchiment, assortis d'un nouveau mandat de dépôtvendredi à Paris. Et le juge l'a sali en le qualifiant quasiment de truand, dénonçant un "indéniable enracinement dans la délinquance", sans toutefois oser parler de "pacte de corruption".

Le tombeur des communistes (1946-1983) de Levallois-PerretHauts-de-Seine, âgé de 71 ans, n'était pas présent au tribunal correctionnel de Paris : son état de santé et son sens de l'honneur lui interdisant de nouvelles humiliations, il avait refusé d'être extrait de sa cellule de la prison de la Santé, où il est incarcéré depuis sa condamnation, le 13 septembre, à quatre ans de prison.

Absente au premier volet du procès pour raison de santé - après une tentative de suicide début mai -, son épouse et première adjointe Isabelle, 71 ans également, était bien présente sur le banc des prévenus vendredi : après sa condamnation en septembre à 3 ans de prison, elle s'est vue infliger une peine de quatre ans de prison, mais sans incarcération immédiate, eu égard à sa santé fragile.

Tous deux ont en outre été condamnés une nouvelle fois à dix ans d'inéligibilité. Et le tribunal a ordonné la saisie de biens et avoirs du couple, notamment leur moulin à Giverny (Eure). 

Isabelle Balkanya fait appel de cette nouvelle condamnation.
"Comme nous l'avons toujours dit, il n'y a pas un centime d'argent public, c'est uniquement notre patrimoine familial, il n'y a pas de corruption", a-t-elle maintenu à la sortie de l'audience.  



Les Balkany tiennent la mairie depuis quelque 32 ans
Isabelle Balkany, qui est constamment réélue avec son mari à la tête de la commune de l'ouest parisien depuis 36 ans presque sans discontinuer, avait immédiatement contesté sa première condamnation et repris dans la foulée les rênes de la mairie de Levallois pour assurer l'intérim.

Les avocats de Patrick Balkany n'ont pas encore indiqué s'ils comptaient faire appel de cette seconde condamnation, une démarche suspensive qui permettrait au maire, en dépit d'une nouvelle condamnation à dix ans d'inéligibilité, de briguer un nouveau mandat aux municipales du printemps. Sa demande de mise en liberté dans le premier dossier sera examinée mardi. Les juges ne devraient pas courir le risque, selon eux, d'une double réélection des époux Balkany


Ce second jugement sanctionne sévèrement des légèretés des deux élus locaux
Le tribunal condamne le couple pour avoir caché 13 millions d'euros d'avoirs au fisc entre 2007 et 2014, notamment deux vastes villas, Pamplemousse aux Antilles et Dar Guycy à Marrakech.

S'ils ont concédé quelques "fautes" - Isabelle Balkany avait, pendant l'instruction, admis avoir acquis grâce à un héritage familial la villa antillaise en 1997, via une société constituée au Liechtenstein par une fiduciaire suisse -, ils ont persisté à nier détenir le riad marocain. Et ce, en dépit des peignoirs brodés aux initiales "PB", des livres dédicacés, des meubles payés par Isabelle Balkany. A la différence des "homards" et vins millésimés de François de Rugy à l'Assemblée nationale, lui aussi pour exercer pleinement ses fonctions auprès d'hommes d'affaires. Et de son épouse en secondes noces.


Le tribunal considère que les Balkany auraient dû déclarer les deux villas et souligne la complexité du montage entourant l'acquisition du riad marocain, acheté en janvier 2010 par une SCI marocaine, elle-même détenue par une société-écran panaméenne aux titres au porteur.
Il a suivi la piste de l'argent et établi que 5 millions de dollars, versés par un magnat belge du cuivre installé au Congo-Kinshasa sur le compte suisse d'une société offshore panaméenne avait en partie servi à payer le riad, au nom des Balkany.

En revanche, le jugement a écarté tout "pacte de corruption". Le tribunal n'a pas validé l'accusation affirmant que Patrick Balkany s'était fait offrir cette villa par le milliardaire saoudien Mohamed Al Jaber, en échange de délais de paiements dans un projet immobilier de développement de Levallois. Le tribunal estime qu'"il n'a pu exister" de pacte entre les deux hommes au regard de la chronologie des faits et des procédures liées à ce contrat.

Le tribunal n'a pas davantage recueilli les preuves établissant que l'héritier de son père déporté avait effectivement payé le riad de Marrakech. Il l'a donc totalement relaxé.
Les juges ont sanctionné tous les auteurs de "blanchiment aggravé".L'avocat Arnaud Claude, présenté comme le pilote de la transaction marocaine, a écopé de trois ans de prison avec sursis et 50.000 euros d'amende et Jean-Pierre Aubry, alors fidèle bras droit de Patrick Balkany, de trois ans avec sursis et 100.000 euros d'amende. Les intermédiaires sont habituellement accablés, mais seulement si les accusés sont de gauche...
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Six mois de prison avec sursis ont été infligés à Alexandre Balkany,  le fils, pour avoir "couvert" ses parents en souscrivant des baux de location fictifs. 

Enfin, l'Etat a obtenu de tous les condamnés un total d'un million d'euros de dommages et intérêts. Si les radars ne rapportent plus, les juges sont, pour Bercy, de bons pourvoyeurs.

La messe n'est pas encore dite dans ce procès marqué par la gouaille d'un infatigable ferrailleur qui a défendu son bilan, une "vie à servir les autres" à Levallois-Perret et regretté sa "manie de vouloir toujours faire plaisir".

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