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mardi 29 octobre 2019

Le Sénat vote l'interdiction des signes religieux aux parents accompagnant les sorties scolaires

Les députés assumeront-ils la responsabilité du voile islamique autorisé aux mères accompagnantes 

La proposition votée par la Chambre haute n'aura force de loi que si la Chambre basse la vote également et dans les mêmes termes
Une  prochaine loi pour encadrer ces réseaux sociaux

Or, il est peu probable que la majorité présidentielle l'approuve: celle qui rejette déjà tous les amendements des partis d'opposition à l'Assemblée n'est, à plus forte raison, pas prête à approuver un texte voulus par les sénateurs. Un membre du gouvernement, le ministre de l'Education, a déjà déclaré qu'il y est opposé.

Mardi 29 octobre, les sénateurs ont adopté cette proposition de loi qui comble le "vide juridique" relatif port de signes religieux, dont le voile, aux parents accompagnant des sorties scolaires, a souligné le rapporteur de la proposition, Mme Eustache-Brinio. Déposée par le groupe Les Républicains, majoritaire au Sénat, elle était à l'étude avant les incidents à la mosquée de Bayonne, lundi 28 octobre, et aussi au Conseil régional de Bourgogne-Franche Comté, le 11 octobre dernier.

Mais pour que ce texte mette un terme aux interprétations et laxisme qui perturbent la vie publique et les rapports sociaux depuis trop longtemps dans ce pays, en dépit des textes antérieurs qui ne sont pas appliqués, telle la loi sur le voile intégral (n°2010-1192 du 11 octobre 2010) interdisant depuis neuf ans la dissimulation du visage dans l'espace public, que ce soit la cagoule ou le voile islamique. interdiction entre dans la loi, il faudrait que les députés de La République en marche ne suivent pas l'avis du ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer, qui a exprimé son opposition à un texte qu'il juge "contre-productif". Les 23 sénateurs du groupe LREM ont d'ailleurs tous, comme un seul homme, voté contre.

Mardi, à l'issue d'un débat passionné de près de cinq heures, le Sénat a adopté le texte en première lecture par 163 voix contre 114 et 40 abstentions. 
Il vise à adapter le code de l'Education au phénomène nouveau du voile islamique créé par l'islam politique lorsqu'il est porté pendant les heures d'activités scolaires obligatoires - de 8h30 à 16h30 -  pour étendre "aux personnes qui participent, y compris lors des sorties scolaires, aux activités liées à l'enseignement dans ou en dehors des établissements" l'interdiction des signes religieux ostensibles posée par la loi du 15 mars 2004
Depuis plus de quinze années, celle-ci encadre, en application du principe de laïcité, le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics, marquant la volonté très largement partagée de réaffirmer l’importance de ce principe indissociable des valeurs d’égalité et de respect de l’autre. Elle témoigne de la volonté des représentants de la Nation de conforter l’école de la République et de l'adapter à son époque, quand le besoin s'en fait sentir. La circulaire précise les modalités d’application de la loi du 15 mars 2004, abrogeant et remplaçant la circulaire du 12 décembre 1989 relative à la laïcité, au port de signes religieux par les élèves et au caractère obligatoire des enseignements, la circulaire du 26 octobre 1993 sur le respect de la laïcité, et la circulaire du 20 septembre 1994 relative au port de signes ostentatoires dans les établissements scolaires.
Une proposition déposée avant l'été 2019.
Son examen intervient trois mois plus tard dans un contexte politique qui souligne l'urgence de son vote. Plusieurs responsables politiques avaient exprimé leur avis sur le port du voile par les accompagnantes scolaires voilées, d'autant plus disponibles que leur interprétation archaïque et controversée du Coran les tient éloignées du monde du travail. Ce qui ne les empêche pas pour autant de condamner tous les mouvements de grève qui affectent les services scolaires. 
Parmi ceux qui se sont opposés très tôt à l'interdiction du voile, Jean-Michel Blanquer, exprime une position ambiguë entretenant un débat sans fin, faute de convictions claires et de mesures fortes. 
Ainsi a-t-il indiqué qu'"en même temps", il estime que cette tenue religieuse n'est "pas souhaitable dans notre société".

Sans surprise, l'extrême gauche pro-palestinienne condamne la proposition de loi votée par les sénateurs, mais le LFI Jean-Luc Mélenchon fait mieux, alimentant la polémique, dénonçant sans nuances le résultat d'un "harcèlement contre les musulmans", tous les musulmans... 

Les élus de la majorité LREM sont plus divisés qu'ils le laissent paraître, avec la complicité des media soumis. Leurs affrontements en interne transparaissent néanmoins dans la presse libre et témoignent d'une profonde fracture que les menaces de Gilles Le Gendre ne réussissent pas à colmater. Aurélien Taché, avait critiqué Jean-Michel Blanquer pour avoir considéré que le port du voile n'est pas "souhaitable" chez les accompagnantes scolaires. Une opposition qui a provoqué la colère du ministre de l'Education. Finalement, l'ex-socialiste élu sous l'étiquette LREM a dû rejoindre la colonne des godillots et s'excuser, mardi 22 octobre, lors d'une rencontre au siège du parti présidentiel.

Ce qui reste de la gauche socialiste avait appelé à boycotter le vote de ce texte au Sénat. 
La sénatrice franco-algérienne de Marseille avait invité au Sénat
des femmes musulmanes, mais des musulmanes voilées :
des militantes de l'islam politique
 
La sénatrice Samia Ghali a ainsi dénoncé une proposition de loi "dangereuse, haineuse", et "stigmatisante". Otage de son électorat musulman, cette ex-PS a accueilli le même jour au Sénat une trentaine de femmes et enfants des quartiers populaires de Marseille, dont certaines mères voilées. Si l'élue habite le Roucas Blanc (7e arrondissement de Marseille), quartier le plus luxueux de la ville, elle est élue des quartiers nord, à l'opposé de la ville où vit la population la plus pauvre: à 12,55% étrangère, 29,46% du 15e arrondissement sont bénéficiaires de la CMU. La deuxième ville de France accueille l'une des plus grosses communautés musulmanes de l'Hexagone et possède 72 mosquées…

"Le débat peut et doit se passer en toute sérénité au Parlement", lui avait répondu le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau.

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