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lundi 6 mai 2019

Européennes : chantage à la menace islamiste et à la peur terroriste

Le défi de Baghdadi à la France est-il une fake news politicienne de l'Elysée ? 

Le chef de la plus puissante des organisations terroristes vient de désigner la "France croisée" comme une de ses cibles prioritaires

Arme à portée de main, Abou Bakr al-Baghdadi est un loup aux abois
On le disait mort, mais Abou Bakr al-Baghdadi a réapparu, dans une vidéo diffusée le 29 avril : pour servir les intérêts de Macron ?

Près de cinq ans après s’être auto-proclamé 'calife' dans la ville irakienne de Mossoul, Abou Bakr al-Baghdadi est réapparu dans une vidéo d’une vingtaine de minutes, diffusée par un des sites officiels de Daesh. Entre juillet 2014 et avril 2019, des dizaines de milliers de personnes ont été tuées et des dizaines de milliards d’euros ont été engloutis pour éliminer le pseudo-califat établi en seulement quelques mois entre la Syrie et l’Irak. La mort de Baghdadi lui-même a été annoncée à plusieurs reprises, alors qu'à l’évidence le chef de Daesh a échappé aux frappes de la coalition mobilisée contre lui. 
Il se met en scène en chef d’un réseau, certes privé désormais d’assise territoriale au Moyen-Orient, mais résolument actif dans le monde entier. La revendication des attentats du dimanche de Pâques au Sri Lanka (253 morts), même si elle a été sans doute ajoutée lors du montage final, s’inscrit dans cette relance de la dynamique terroriste.

La "France croisée" retient toute l'attention haineuse de l'islamiste.
Baghdadi et la direction de son 'Etat islamique' ont appris à se passer de leur base moyen-orientale pour animer et contrôler leur "internationale" djihadiste. De même que le prêche enregistré à Mossoul ouvrait en 2014 l’ère du pseudo-califat, cette vidéo définit le nouveau cadre de l'acte 2 de son action et de sa  propagande, après la chute de son dernier bastion de Baghouz en Syrie

L'agresseur réclame vengeance, citant des fidèles tombés à Baghouz face à la " barbarie des Croisés", dont les frères Jean-Michel et Fabien Clain, voix de l'islamisme qui ont fait leurs vocalises dans leur quartier du Mirail à Toulouse, ville plus rouge et noire que rose et à forte présence musulmane. Un tel hommage rendu à ces deux barbares djihadistes est d’autant plus significatif qu’ils avaient revendiqué au nom de Daesh les attentats du 13 novembre 2015 à Paris.

Pour l'Irakien Baghdadi, la mort des deux barbares appelle une vengeance islamiste sur  la "France croisée", l'un des principaux ennemis de l’organisation terroriste. Il encourage en effet ses partisans "au Burkina Faso et au Mali" à "continuer de frapper la France croisée", les assurant que Daesh les "vengera" sur d’autres théâtres. 
Une telle incitation au crime trouve son origine dans la concurrence que se livrent les groupes djihadistes au Sahel le "Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans" (GSIM), affilié à Al-Qaida, et "l’Etat islamique pour le Grand Sahara". L’essor de cette branche régionale de Daesh, face au GSIM jusque là dominant, complique encore plus la conduite de l’opération Barkhane, lancée par la France en 2014 au Sahel pour y éradiquer la présence djihadiste.
 
Il ouvre ainsi la possibilité d’attentats anti-français en dehors du Sahel, que la propagande djihadiste présente comme des "représailles", alors que le GSIM n'a encore jamais frappé la France que dans la zone saharienne.

Une terreur mondialisée

La série d’attentats du 21 avril au Sri Lanka constituerait une première " vengeance" infligée en riposte à l’offensive des "Croisés" à Baghouz, un rapport que seul Baghdadi semble y voir. En semant la terreur dans un pays visiblement pris par surprise - on peut dire en traître -, Daesh entend démontrer sa capacité à frapper là où on l’attend le moins.
 
Suivant la logique perverse du djihadisme mondialisé - comme c'est encore trop souvent le cas de l'internationale communiste -  la planète représente un seul et même théâtre de la "longue bataille" que le chef de Daesh entend livrer contre les 'Croisés' de ses lointains ancêtres. 

A qui profiteraient des crimes de terroristes islamistes ?

Les risques calculés qu'a pris Baghdadi en se montrant dans cette vidéo visent à impacter les media et le pouvoir à la veille des élections européennes en semant la peur en France, des bénéfices politiques qui iraient à Macron comme au chef islamiste. Comment expliquer toutefois que la France - plus que ses alliés de la coalition - soit désignée explicitement comme l'ennemi international numéro 1, si les uns et les autres n'y trouvent pas leur compte ?

Le début du ramadan et l'ouverture de la campagne des Européennes coïncident avec cette annonce de règlements de comptes islamistes.  
Ce grand retour du chef de Daesh est censé préparer le terrain à la campagne terroriste qui est menée chaque année par son organisation à l’occasion du mois de jeûne musulman de Ramadan (5 mai-4 juin). 
En 2014, ce mois avait pour les djihadistes été marqué par la proclamation de Baghdadi comme 'calife' et par une expansion fulgurante en Irak. 
En 2016, des terroristes inspirés ou dépêchés par Daesh avaient frappé au coeur de Bagdad et de Médine, mais aussi en Turquie, aux Etats-Unis, en France, au Yémen et au Bangladesh. 
Le Ramadan 2017 avait été relativement moins sanglant, car Baghdadi et ses partisans étaient accaparés par la lutte pour leur propre survie en Irak et en Syrie. 
En 2018, Daesh a en revanche repris l’initiative terroriste sur trois continents. Cette fois, durant le mois de Ramadan qui débute le 6 mai, Baghdadi et ses fidèles tenteront par tous les moyens de se "venger" ici ou là de la perte de leur dernier territoire en Syrie.

En France, les Gilets jaunes seraient du même coup amenés - plus sûrement qu'avec le "grand" débat de Macron - à abandonner la lutte et Macron - comme ses media qui parlent en permanence d'essoufflement au bout d'environ 6 mois, sur la base des chiffres trafiqués de ce menteur de Castaner ! - ou ses émissaires sur les plateaux de télévision l'auraient belle de crier victoire...

Mais,
malgré son sens de l'humain, par son appel à la vengeance, Abou Bakr al-Baghdadi ne plaide pas en faveur d'un retour et de l'accueil en France des épouses et des enfants de djihadistes.

 

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