Le journal La Voix du Nord boycotte un entretien voulu par Macron, en ingérence dans les élections européennes
Pour plaider en faveur de son projet européen, Macron a voulu s'entretenir avec des quotidiens régionaux
La Voix du nord a décliné l’invitation refusant que les propos du président fassent de surcroît l’objet d’une relecture avant publication.
Plusieurs journalistes de la presse régionale étaient convoqués au palais de l’Elysée, ce 20 mai, pour réaliser - à la demande du président - un entretien motivé par les prochaines élections européennes. Selon plusieurs media conviés, l'Elysée a fait savoir que les propos du président feraient l’objet d’une relecture avant leur publication dans les journaux. "Comme toujours, ce sera relu par l'Elysée, mais généralement ils modifient très peu", a raconté l'un d'eux.
Un droit de regard inapproprié pour la Voix du Nord
Seul et unique quotidien régional réellement "indépendant",
La Voix du Nord a décidé de boycotter l’invitation.
"Il s'agit d'une formule qui n'est pas en phase avec nos pratiques. On ne permet pas ces pratiques de relecture", a déclaré Gabriel d'Harcourt, directeur de la publication du journal.
Patrick Jankielewicz, son rédacteur chef, a en outre motivé cette décision sur Twitter en expliquant que la participation du quotidien régional à cet événement "perturberait l’équilibre du traitement de la campagne", à six jours du scrutin.
@lavoixdunord ne participe pas à l’interview d’E. Macron par la PQR. A 5 jours du scrutin, cela perturberait l’équilibre du traitement de la campagne auquel nous essayons de veiller et la publication est soumise à la relecture préalable de l’Elysée. Donc c’est sans nous. #Macron— Patrick Jankielewicz (@PJankielewicz) 20 mai 2019
Pour l'heure, l'Elysée n'a pas daigné s'exprimer sur sa demande refusée de relecture et son ingérence, au-delà de LREM, dans le scrutin
A quelques encablures du scrutin, le chef de l’Etat a décidé de s’impliquer directement dans la campagne en mettant sous le boisseau sa tête de liste falotte, alors que la liste menée par Nathalie Loiseau perd du terrain sur le Rassemblement national à chaque sondage.
Lors d'un point presse à Biarritz, le 17 mai, en marge de la préparation du G7, Emmanuel Macron était monté au créneau contre le Rassemblement national, parti qu'il cherche à instrumentaliser comme épouvantail servant sa cause, tentant ainsi de rejouer le tour de bonneteau de 2017, selon la stratégie du "Macron ou le chaos en Europe".
Lors d'un point presse à Biarritz, le 17 mai, en marge de la préparation du G7, Emmanuel Macron était monté au créneau contre le Rassemblement national, parti qu'il cherche à instrumentaliser comme épouvantail servant sa cause, tentant ainsi de rejouer le tour de bonneteau de 2017, selon la stratégie du "Macron ou le chaos en Europe".
BFMTV justifie l'ingérence du président
"Le journal invoque un principe d’équité, nous le comprenons", a finalement fait savoir l'entourage d'Emmanuel Macron au Monde, assurant qu'il "respecte le choix éditorial" de La Voix du Nord.
"Ce n’était pas une exigence mais une préférence", défend notamment un proche du président. "Les huit autres groupes de presse quotidienne régionale ont accepté le principe d’une relecture, mais si on nous avait dit non, l’interview aurait quand même eu lieu".
Dans le camp présidentiel, l'alerte rouge est décrétée, explique BFM
Une victoire dimanche du parti de Marine Le Pen, comme en 2014, serait vécue comme un échec personnel pour Emmanuel Macron, qui n'a cessé de dramatiser l'affrontement entre "progressistes" et "nationalistes".
BFMTV se satisfait de l'explication de l'Elysée du fait qu'Emmanuel Macron ne cache d'ailleurs son implication dans la campagne électorale...
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