Mobilisation en baisse, heurts à Nantes et Lyon, conséquences du mépris de Macron
Quelques épicentres régionaux choisis par les Gilets jaunes ont encore fait de la résistance
Des milliers de manifestants continuent de défiler depuis plus de 6 mois en France, comme ici à Lyon, le 11 mai |
Au sixième mois de la contestation, les Gilets jaunes sont parvenus à mobiliser. Samedi, lors du 26e samedi consécutif de manifestations, depuis le 17 novembre, contre la politique de Macron, les Gilets jaunes n'étaient pas rassemblés seulement à Paris, mais aussi en régions, et ont connu une nouvelle baisse de participation, par rapport à la semaine précédente, conséquence des défilés du 1er Mai et de la grève nationale unitaire des fonctionnaires du jeudi 9 mai, trois jours plus tôt, quand ils s'étaient associés aux syndicats.
Deux mobilisations dans la même semaine
Chiffre est en hausse? malgré le climat et les violences policières |
Avec 18.900 manifestants samedi 11 mai, les gilets jaunes avaient connu lors de l'acte XXV la plus faible mobilisation en six mois, depuis le 17 novembre. Des chiffres contestés par les intéressés.
A noter qu'à la différence de la préfecture de police, Le Nombre jaune diffuse le détail de ses relevés, soumettant ainsi ses chiffres à la critique.
Cette journée de samedi confirme la détermination des Gilets jaunes de trois agglomérations privilégiées, Paris, Nantes et Lyon, où l’essoufflement n'est pas ce qu'en dit la presse institutionnelle subventionnée. Au total, dans toute la France, quelque 18.600 manifestants ont été officiellement recensés par le ministère de l'Intérieur, dont 1.200 à Paris qui sortait de trois mobilisations en dix jours. De leur côté, les Gilets jaunes font pourtant encore état de plus de 45.000 participants.
🔴Départ de l’Acte 26 du mouvement des Gilets Jaunes de ce samedi 11 mai à Paris. La #manifestation au départ de Jussieu est pour soutenir les enseignants.— Charles Baudry (@CharlesBaudry) 11 mai 2019
➡️Trajet: Jussieu > Censier > Tolbiac > Diderot#GiletsJaunes #Acte26 #ActeXXVI #11mai #YellowVests #Paris pic.twitter.com/M8kZUQYqM0
Petite mobilisation d'entretien à Paris
La mobilisation a été de courte durée dans les rues de la capitale. Un cortège regroupant 600 participants s'est élancé de Jussieu dans le 5e, vers 13 heures. Le point de départ avait été choisi "en soutien aux enseignants" pour protester contre la loi Blanquer. Deux heures plus tard, la foule a terminé son parcours pacifiquement, dans l'arrondissement jouxtant Jussieu, sur l'esplanade Pierre Vidal-Naquet (13e arrondissement). Une partie des participants a continué à occuper l'esplanade au cours de l'après-midi, tandis que d'autres ont entamé une "manif sauvage" dans Paris.
🔴Départ de l’Acte 26 du mouvement des Gilets Jaunes de ce samedi 11 mai à Paris. La #manifestation au départ de Jussieu est pour soutenir les enseignants.— Charles Baudry (@CharlesBaudry) 11 mai 2019
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Une nouvelle fois, l'accès aux Champs-Elysées avait été fermé dans un périmètre d'interdiction comprenant le palais présidentiel et l'Assemblée nationale, ainsi que le secteur de Notre-Dame.
Des heurts à Nantes et à Lyon
A Nantes, où Maxime Nicolle avait fait le déplacement et où la préfecture avait dit "redouter "le rassemblement de 500 membres de l'ultragauche", 2.200 Gilets jaunes étaient dans la rue, sous escorte de la gendarmerie mobile et d'un hélicoptère. En marge de cet Acte XXVI déclaré "essoufflé", des heurts ont éclaté vers 15 heures, lorsqu'une équipe de la Brigade anti-criminalité (BAC) a reçu de manifestants une volée de projectiles, conduisant à une intervention des forces de l'ordre et à l'usage de LBD 40.
Selon Yahoo Actualités, les tirs de LBD ont fait plusieurs blessés, dont un journaliste reporter d'images (JRI) de la chaîne d'information CNews qui dit avoir été touché par un tir de LBD . Il a été pris en charge par des "street medics". "J'ai reçu un tir de LBD au niveau du bas ventre, je vais bien car ma ceinture abdominale a permis d'atténuer le choc", a dit Stéphane Perrier. 26 manifestants ont été interpellés.
L'après-midi a également été marqué par un épisode de vive tension sur le quai de la Fosse. "Un automobiliste a tenté de forcer un barrage" ce qui a conduit des gendarmes à "sortir leur arme". Puis "l'automobiliste a fait demi-tour", indique la préfecture de Loire-Atlantique. Les forces de l'ordre "n'ont pas fait usage de leur arme; ça s'est arrêté là. Aucun coup de feu n'a été tiré; on ne peut pas parler d'un manque de sang froid", se défend la préfecture, précisant qu'une enquête de police a été ouverte.
Des heurts ont également éclaté à Lyon, où quelque 2.000 manifestants ont été recensés. Les forces de l'ordre ont riposté par de nombreux tirs de gaz lacrymogènes à des jets de projectiles.
Des heurts qui ont fait 22 blessés côté forces de l'ordre, 2 côté manifestants et ont conduit à 9 interpellations, précise la préfecture.
16h15 ... nouvelle charge des forces de l'ordre au niveau de l' @univ_lyon2 #GiletsJaunes#giletsjauneslyon pic.twitter.com/UWXj3c5yPs— Le Progrès - Lyon (@leprogreslyon) 11 mai 2019
A Bordeaux, dont le maire était Juppé et place forte de la mobilisation depuis le 17 novembre, la préfecture n'a vu que 700 personnes dans le cortège mais a fait état de 11 interpellations (soit plus qu'à Lyon où la mobilisation était plus importante), ainsi que de plus de 70 verbalisations pour participation à un rassemblement non autorisé, mais qui n'a donné lieu à aucun incident ni violences notables.
Des mini-rassemblements avaient également lieu à Dijon, Toulouse, Orléans, où les autorités avaient mis en place des zones interdites aux manifestations.
A Montpellier, 1.300 Gilets jaunes" ont défilé dans le calme, de l'aveu de la préfecture, dans une ambiance bon enfant.
A Montpellier, 1.300 Gilets jaunes" ont défilé dans le calme, de l'aveu de la préfecture, dans une ambiance bon enfant.
Enfin, à Strasbourg, ils étaient une soixantaine aux abords du meeting de LREM au Palais de la musique et des congrès avec sur une banderole bleu-blanc-rouge le slogan : "Vivre pas survivre, justice fiscale".
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