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mercredi 8 mai 2019

Pouvoir d'achat: les mesures d'urgence de Macron creusent les disparités sociales

Tous les Français vont-ils vraiment gagner 850 € de plus par an, comme annoncé ?

Dès le 7 mai, Edouard Philippe assure que l
e "pouvoir d'achat moyen" par habitant a progressé de "plus de 2 %" en 2019...

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Tous les Français vont-ils pouvoir en bénéficier équitablement ?
Dressant le bilan des "mesures d'urgence" qu'Emmanuel Macron à l'issue du Conseil des ministres de ce mardi, Edouard Philippe a affirmé que "le pouvoir d'achat moyen" par habitant va augmenter de "plus de 2 %" en 2019 ce qui représente, selon le Premier ministre, la plus forte augmentation depuis 12 ans. "C'est un gain moyen de 850 € sur l'année par ménage", a précisé l'Edouard qui assure que "390 euros sur ces 850 euros découlent des mesures annoncées par le Président de la République", le 10 décembre en réponse au mouvement des Gilets jaunes.

Une promesse qui n'est qu'une moyenne, en fonction des revenus.
Pour autant, nous n'allons donc pas tous gagner 850 € de plus dans l'année... Il s'agit d'une moyenne entre des ménages aux faibles revenus et des ménages aux revenus élevés. Tous les Français ne seront pas logés à la même enseigne. Ce chiffre de 850 € avait déjà été annoncé en avril par l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) qui évoquait une hausse du pouvoir d'achat de 2,5 % en 2019. 

Pour son étude, l'OFCE a anticipé les effets éventuels de la réduction de la taxe d'habitation, la baisse des cotisations salariales, la baisse de la CSG pour certains salariés, les mesures d'urgences du gouvernement ou encore la prime à la conversion pour un changement de véhicule.

Les chiffres fournis par le gouvernement sont-ils fiables ?
Voici les prévisions officielles, selon Bercy, des retombées présumées des mesures d'urgence, annoncées le 10 décembre dernier par Emmanuel Macron :

- Prime d'activité : plus de 4 millions de foyers perçoivent la prime d'activité. C'est 1,3 million de plus au
premier semestre 2019. Elle représente 3 milliards d'euros de pouvoir d'achat rendu aux actifs modestes seulement, en 2019.

- Prime exceptionnelle : 5,5 millions de salariés ont touché au total 2,2 milliards d'euros soit un montant moyen de 400 euros.
Seulement 20 % des entreprises privées ont versé cette prime à leurs salariés. Seront-ils plus nombreux en fin d'année ? Bercy devait visiblement faire vite pour communiquer ces chiffres avant qu'ils n'apparaissent dérisoires après un an....

-
Heures supplémentaires : 6,8 millions de salariés ont effectué des heures supplémentaires au premier trimestre? Soit 30 % des actifs. Le gain de pouvoir d'achat représente, selon les calculs du gouvernement, la somme de 670 millions d'euros (400 millions de cotisations sociales + 270 millions d'euros d'impôt sur le revenu). En ce qui concerne les fonctionnaires, le gain a été de 228 euros en moyenne au premier trimestre. Pour l'essentiel, les bénéficiaires sont d'ailleurs les seuls fonctionnaires... 
Il étaient 5,6 millions en 2014, 5,66 millions en 2017 et 5,480 millions dans les trois versants de la fonction publique, hors 189.000 bénéficiaires de contrats aidés (130.000 en 2019) - faites l'addition ! - , soit 19,9 % de l’emploi total. Or, Macron s'est engagé à réduire de 120.000 leurs effectifs d'ici 2022: 50.000 dans l’Etat, 70.000 dans les collectivités territoriales... 
Pourtant, la masse salariale de l'Etat sera une nouvelle fois en augmentation en 2019. Celle-ci atteindra 88,3 milliards d'euros, soit une augmentation de +1,6% par rapport à 2018 (supérieure à l'inflation prévue en 2019, à +1,4%).Car, si le gouvernement prévoit la suppression de 4.164 postes en 2019, on observe "en même temps" que les plafonds d'emplois des ministères et des opérateurs, enregistrent une augmentation du nombre d'agents publics  de près de 1.322 postes, entre 2018 et 2019.
- CSG pour certains retraités : La suppression de la hausse de la CSG pour 5 millions de retraités représente une augmentation de la dépense publique de 1,3 milliard d'euros en 2019. Le gain annuel sera de 450 € par foyer sur l'année et les retraités exclus des mesures Macron ne sont pas près de rattraper leur retard et de retrouver leur niveau de vie passé...

Au total, les coups de pouce vont toujours aux mêmes qui cumulent tous les avantages.
Savoir si, tous comptes faits, la précarité est tellement pénalisante...

Les mesures en faveur du pouvoir d'achat vont plomber les comptes de la Sécurité sociale

Avec les mesures censées mettre un peu de beurre dans le pouvoir d'achat, les comptes de la Sécurité sociale risquent d'en payer le prix fort. Alors que le Haut conseil du financement de la protection sociale prévoyait une centaine de millions d'euros d'excédent en 2019, on s'attend plutôt à un déficit de 3,6 milliards d'euros. Ce montant correspond au ralentissement de l'activité à hauteur de 1 milliard d'euros, 1,3 milliard pour les heures supplémentaires défiscalisées et désocialisées et 1,4 milliard pour l'annulation de la hausse de la CSG pour les retraités. Et avec la réindexation des pensions les plus faibles prévue l'an prochain, la facture devrait encore s'alourdir. Cela va-t-il freiner le désendettement de la Sécu ? Comment l'Etat compte-t-il combler ce trou ?


VOIR et ENTENDRE Nicolas Doze et Jean-Marc Daniel en débattre, le 08/05 :

Les Gilets jaunes ont fait plier Macron sur le sujet du pouvoir d'achat.
VOIR et ENTENDRE  l'analyse de Nicolas Doze, le 17 avril dernier :


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