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vendredi 17 mai 2019

Européennes : Macron a-t-il chassé Loiseau et revêtu sa dépouille ?

Macron compte-t-il aussi siéger au Parlement de Strasbourg ?

Une "inélégante mise à l’écart de l’apôtre," selon Serge Raffy

La candidate LREM exfiltrée sans ménagement des affiches de campagne. Remplacée au pied levé par le « boss ». Brutal et pas très élégant. Sur fond de misogynie ?
Constats et interrogation de Serge Raffy dans L'Obs de ce 16 mai.
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Censure stalinienne des photos
L’affaire est presque (!) révoltante, voire scandaleuse. Une femme tête de liste, en pleine campagne, poussée dans l’ombre comme une soubrette remerciée ! Nous assistons à une étrange mise au piquet d’une dame pas du tout indigne. Une exfiltration en zone de guerre ? Il y a un peu de cela dans le fondu-enchaîné des affiches de LREM, Nathalie Loiseau disparaissant au profit du seul maître des lieux, Emmanuel Macron.

Bien sûr, je grossis le trait, j’extrapole, je caricature. Mais le sort réservé à la candidate "marcheuse", cette mise au pilori médiatique, et désormais politique, en forme de calvaire programmé, nous renvoie à une drôle de conception des mœurs de notre temps. Défense et illustration d’une candidate déchue avant même d’avoir combattu ? Affirmatif. La réprouvée a quelques circonstances atténuantes. L’ancienne ministre des Affaires européennes, n’était évidemment pas préparée à la "baston" d’une campagne, fût-elle pour émigrer vers Bruxelles. Elle n’avait pas les armes d’une guerrière. Trop lisse, trop techno, trop transparente. [Et alourdie par les casseroles de son passé droitier]

[Pourquoi a-t-elle accepté de jouer ce rôle au pied levé ?]
La "sainte Blandine" a-t-elle morflé ou est-ce un produit LREM toxique?
A qui la faute ? Les hiérarques de La République en Marche lui avaient-ils seulement fourni une notice d’instruction pour affronter la tempête ? Aux prochaines élections municipales parisiennes, elle aurait sans doute été parfaite pour se présenter dans le 16e arrondissement. La jeter dans l’arène [erreur de casting dont Macron n'assume pas la responsabilité] n'est pas au beau milieu des gougnafiers [sondeurs?], des grands baratineurs [acteurs politiques?], des requins des basses eaux [journalistes ?], prêts à dévorer cette proie si vulnérable, était pure folie. Un oisillon [de 55 ans] chez les rapaces. Une horreur. 
Macron, autocrate solitaire au sourire 'photoshoppé',
 sur l'affiche de campagne de LREM pour les élections européennes.

Alors, notre président, dans la précipitation, a joué les "Emmanuel de survie", supplantant au pied levé, la nouvelle martyre de la courte histoire du macronisme, une sainte Blandine [🙏] égarée dans la fosse aux lions. Le pompier de service a pris la pose et en route pour une campagne d’affiches en solo. Un seul sauveur, lui.

La politique, c’est un métier [l'administration en est un autre]


[Le 21ème siècle sera féminin ou ne sera pas" et le quinquennat de Macron  ne sera donc pas]
Mais après tout, il n’avait pas le choix [il avait le choix d'un meilleur choix]. Avouons-le, la dame a du mérite de ne pas craquer, de ne pas envoyer balader cette équipe de novices qui continuent à penser que la politique est une activité récréative, que le hold-up des législatives de 2017, où, selon la formule consacrée, un "âne photographié aux côtés du jeune président" était sûr d’être élu, allait se reproduire mécaniquement. Erreur fatale. Paradoxe : malgré la campagne de dénigrement d’une rare violence, favorisée par l’hystérie des réseaux sociaux [et les partis-pris éhontés de la presse], les sondages [ils ne valent que ce qu'ils valent: ils peuvent se tromper de 3 points en plus ou en moins] ne sont pas si mauvais pour LREM. L’amatrice n’a pas plombé le futur européen de sa liste [un axiome]. 
Sans doute devra-t-elle raconter l’incroyable misogynie qui a surgi au cœur de son aventure électorale [un homme aurait-il souffert d'une supposée homophobie?]. Sans doute aurait-elle dû, avant de se lancer, faire un stage de formation accélérée auprès de Ségolène Royal ou même de Marlène Schiappa [deux échecs en jupons], pour résister aux perfidies machistes qui émaillent, en coulisses, ses derniers jours de meeting [Serge Raffy est impacté par les lobbies féministes et se fait reluire].


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Ségolène Royal et Elisabeth Guigou
s'accommodent du machisme de Macron
Mais alors, le premier macho, me direz-vous [on n'a rien dit!], c’est le président lui-même ? Celui qui l’a choisie puis effacée du film dans un fading intempestif [anglicisme lui-même intempestif] et pittoresque ? Evidemment, non. La " figurante" ne faisait pas l’affaire ["usée, vieillie fatiguée", aurait jugé Jospin en 2002]? Il fallait s’en apercevoir avant de l’envoyer sur le ring. Un signe de plus de la faiblesse du "banc macroniste" ou, plus probablement, d’un choix à l’emporte-pièce, si je peux dire, du président lui-même. Trop vite, trop bâclé. Désormais, Nathalie Loiseau, va entrer dans la légende des victimes des apôtres du Nouveau Monde. Elle mérite d’autant plus de commisération et de respect [c'est la faute d'une présomptueuse adoubée par un arrogant]. Petite leçon de ce mini-drame en deux actes : la politique est un métier. Pas un hobby.
Serge Raffy

La classe politique gronde; la presse murmure

Le chef de l'Etat se met en scène seul sur une affiche de campagne appelant à voter pour la liste de la majorité présidentielle. Ce visuel étant destiné à "l'affichage sauvage", il est parfaitement légal, précise LREM. Son portrait en buste sur fond verdoyant est accompagné du message suivant : "En marche pour l'Europe ! Le 26 mai, je vote Renaissance." En bas de l'image figure le nom du parti présidentiel, La République en marche. A dix jours des élections européennes, cette affiche en faveur de la liste du parti majoritaire fait polémique. Car, à gauche comme à droite, on s'interroge : un parti politique a-t-il le droit d'utiliser ainsi l'image du chef de l'Etat ?

"Nous n'avons pas le droit, sous peine de censure, d'utiliser une image du drapeau français ou le moindre symbole de la République dans notre affiche. @enmarchefr a le droit d'utiliser, en guise de seul message, l'image du président de la République", dénonce le candidat Benoît Hamon.


Le Code électoral est assez permissif. "Il fixe la taille des affiches. Il interdit aussi la combinaison des trois couleurs bleu, blanc et rouge sur les affiches, à l'exception de la reproduction de l'emblème d'un parti ou groupement politique. Mais il ne précise aucune mention obligatoire ou prohibée", explique Thierry Vallat, avocat au barreau de Paris.
"Les textes ne précisent rien sur la composition des images, sauf en ce qui concerne l’utilisation du drapeau tricolore, seul emblème de la République officiellement exclu", confirme Ricardo Andrés Salas Rivera, doctorant à la faculté de droit de Grenoble.

Un visuel destiné à l'affichage sauvage...
L'avocat soulève toutefois un autre point de droit : "L'article 90 prévoit qu'un candidat ne peut pas céder son panneau d'affichage." S'il enfreint cette règle, il encourt 9.000 euros d'amende. Dans le cas des élections européennes, "on peut considérer que le candidat est la liste Renaissance et non sa tête de liste Nathalie Loiseau." Mais cette disposition ne s'applique qu'à l'affichage officiel.

Or, comme l'explique le porte-parole de la campagne LREM des européennes Pieyre-Alexandre Anglade, cette affiche mettant en avant Emmanuel Macron n'est pas destinée à être collée sur les panneaux électoraux devant les bureaux de vote. Tirée à 60.000 exemplaires, elle a été distribuée aux militants pour être placardée dans toute la France dans la dernière ligne droite, dans le cadre d'"un affichage non officiel", précise LREM. Et "rien dans le Code électoral n'encadre ce qui doit figurer sur les affiches libres", relève l'avocat Thierry Vallat.

L'article 51 interdit toutefois l'affichage sauvage, hors des emplacements d'affichage public. "Pendant les six mois précédant le premier jour du mois d'une élection et jusqu'à la date du tour de scrutin où celle-ci est acquise, tout affichage relatif à l'élection, même par affiches timbrées, est interdit en dehors de cet emplacement ou sur l'emplacement réservé aux autres candidats, ainsi qu'en dehors des panneaux d'affichage d'expression libre lorsqu'il en existe."

L'affichage ne respectant pas ces règles est sanctionné d'une amende de 9.000 euros. La pratique est cependant largement tolérée, reconnaît Thierry Vallat. Et en période électorale, les affiches des différents candidats fleurissent un peu partout, sur les palissades des chantiers ou les piles des ponts, notamment.

Sarkozy sur une affiche de l'UMP en 2009
La photo d'Emmanuel Macron a été prise par la photographe Soazig de La Moissonnière, qui a suivi le candidat pendant sa campagne victorieuse et l'a accompagné à l'Elysée, selon une source à LREM. Le cliché a été pris avant la photo officielle et "diffusé largement". Les équipes de LREM en disposaient et l'ont retouché pour l'utiliser sur leur affiche. "On a fait un montage, on a retravaillé le fond et on a enlevé la cocarde pour respecter le Code électoral", explique LREM.

Le "monde nouveau" de Macron est un copié-collé du monde ancien
Le procédé des l'affiches destinée à la diffusion sauvage n'est pas nouveau. En 2009, l'UMP avait utilisé une photo de Nicolas Sarkozy pour faire campagne avec le slogan "Quand l'Europe veut, l'Europe peut".
En revanche, Sarkozy n'avait viré aucune de ses têtes de liste...
En outre, "rien dans les textes qui régissent les élections ne se prononce sur la question du rôle du président de la République", souligne Ricardo Andrés Salas Rivera. Cela pose la question de la place du chef de l'Etat sur la scène politique. Est-il un arbitre au-dessus des partis, comme le souhaitait le général de Gaulle, initiateur de la Constitution de la Ve République ? Ou le leader du parti présidentiel ? "Si l'on considère que le chef de l'Etat est avant tout un acteur politique, voir son image apparaître sur les affiches n'a rien d'illégal", estime le doctorant en droit. 

Alors, Macron n'est plus "le président de tous les Français".
L'actuel locataire de l'Elysée est en rupture avec le président Mitterrand qui, dans son discours d'investiture, affirma : "Président de tous les Français, je veux les rassembler pour les grandes causes qui nous attendent et créer en toutes circonstances les conditions d'une véritable communauté nationale (...) c'est tout un peuple qui doit se sentir appelé à exercer les pouvoirs qui sont en vérité les siens."

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