Gilles Le Gendre s'est fait piéger sur sa propre fable de son père et de l'Europe
Dans une vidéo de propagande, Le Gendre évoque son père, prisonnier en 1945, mais un problème de dates en laisse quelques-uns perplexes…
Bad buzz de Gilles Le Gendre pendant le week-end.
Le compte Twitter de la liste du président aux Européennes a publié dimanche dans l’après-midi, une petite vidéo dans laquelle Gilles Le Gendre raconte "le premier héros qui [l’a] incité à croire en l’Europe", son père, officier.
« Celui qui m’a inculqué le rêve européen, c’est mon père. Il était un officier français emprisonné en Allemagne pendant la guerre. Quand il est rentré, il m’a dit ‘il faut construire l’Europe’. »— Renaissance (@Renaissance_UE) 19 mai 2019
— @GillesLeGendre #12hPourChoisir pic.twitter.com/dBbYqKrOGY
Beau comme l'antique !
la légende du père, visionnaire européen avant l'heure, prête à rire, puisque ni l'Europe, ni le président du groupe LREM n'était pas déjà né en 45…
Le traité de Bruxelles qui prévoyait la création d'une Union occidentale, instituant une collaboration en matières économique, sociale, culturelle et de légitime défense collective, à la suite du Coup de Prague qui faisait craindre une expansion soviétique, préfigurait l'Union de l'Europe occidentale, une alliance uniquement défensive. Ces cinq pays signataires seront tous des membres fondateurs de l'OTAN l'année suivante. Ce traité entre la France, les pays du Benelux (Belgique, Pays-Bas et Luxembourg) et le Royaume-Uni, fut signé le 17 mars 1948.
Or, Bernard Le Gendre nous a fait cadeau de Gilles le 13 mai 1958 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), dix ans plus tard.
L’anachronisme de la formulation du tweet de 'Renaissance' n’a pas échappé aux observateurs vigilants qui ont rapidement confronté les dates, qui marquent la différence entre historien et journaliste du niveau du Gillou, si décrypteur soit-il.
Encore un drame méconnu jusque là !— Thierry MARIANI (@ThierryMARIANI) 19 mai 2019
Le père de @GillesLeGendre est donc resté captif des allemands au moins 13 ans après la fin de la guerre 😂
Bref, @GillesLegendre nous invente une bon gros bobard comme #Loiseau dont le père l’a formé à la détestation de l’extreme Droite 😂😂 pic.twitter.com/uNL2NYtnvL
"[Il] n’était pas dans un camp de concentration" : papa était officier !
En se mettant en scène, à l'instar de son patron de l'Elysée, dans une vidéo de campagne pour les européennes, le garde chiourme des députés de la majorité présidentielle LREM croyait soutenir la liste 'Renaissance' devancée par l'extrême droite et rattrapée par LR. Mais il a fait du Loiseau !
Encore un drame méconnu jusque là !— Thierry MARIANI (@ThierryMARIANI) 19 mai 2019
Le père de @GillesLeGendre est donc resté captif des allemands au moins 13 ans après la fin de la guerre 😂
Bref, @GillesLegendre nous invente une bon gros bobard comme #Loiseau dont le père l’a formé à la détestation de l’extreme Droite 😂😂 pic.twitter.com/uNL2NYtnvL
Gilles Le Gendre a réagi dans la soirée pour faire valoir que "seul le prononcé fait foi". Et pour cause.
Dans la vidéo, le récit de Le Gendre est si flou qu'il peut se targuer de n'y avoir à aucun moment affirmé qu’il est né avant 45.
Avis aux amateurs de polémiques inutiles, @ThierryMARIANI et les autres qui devraient tourner plusieurs fois leurs tweets sur leur clavier avant de les envoyer : qu’ils écoutent et voient ce que j’ai dit. Seul le prononcé fait foi. Un point c’est tout. https://t.co/yNmDAhqOLm— Gilles Le Gendre (@GillesLeGendre) 19 mai 2019
“Mon père il était en captivité pendant cinq ans en Allemagne. C’était un officier, il était prisonnier; il n’était pas dans un camp de concentration, il était dans un camp de prisonniers, ça n’avait rien à voir”, raconte Gilles Le Gendre avant d’évoquer le discours de son père pendant son enfance: “Mais pendant cinq ans, il a été en captivité et quand j’étais enfant il me racontait sa captivité, il me racontait ses évasions ratées, les trois ratées. Il est rentré en 45 en France, et il le racontait sans haine, sans esprit de vengeance et il disait “il faut construire l’Europe”. Evidemment quand j’avais 7 ou 8 ans, la notion “il faut construire l’Europe” était très très très abstraite pour moi. Mais aussitôt après, quand je suis devenu plus grand, il m’a obligé à prendre allemand comme première langue, ce qui pour lui représentait quelque chose de très symbolique. Le premier héros qui m’a incité à croire en l’Europe c’est lui”.
Dans quel état se trouvait-il en rédigeant ce tweet fumeux?
Après quelques 'shots' de vodka en compagnie de Castaner?
Les 'fake news' ne sont pas uniquement produits par les réseaux sociaux...
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