POUR

LA &nbsp LIBERTE &nbsp D' EXPRESSION

Free speech offers latitude but not necessarily license

jeudi 23 mai 2019

Abstention - Macron appelle à la "mobilisation générale" : et puis après?

Macron croit encore que sa voix porte

Voix criant dans le désert, le président a appelé mercredi à "la mobilisation générale"

Image associée

Pour convaincre les électeurs de voter dimanche aux Européennes, assure-t-il,
mais inquiet en vérité pour la liste dont il a pris le commandement, dans un combat indécis et avant un ultime débat entre candidats jeudi.

Mercredi soir, une quinzaine de chefs de parti ou têtes de liste ont débattu, en deux temps sur France 2, pour tenter d'exister, malgré la polarisation par la presse aux ordres sur le duel RN-LREM voulu par Macron qui espère profiter de la diabolisation du parti a du mal à séduire les Français après deux années d'annonces de jours meilleurs.
Macron a profité du Conseil des ministres pour prendre encore la parole au prétexte de cet appel de mobilisation, parce que "l'impact" de ce scrutin sur "notre vie quotidienne, mais aussi sur l'avenir de la France à l'intérieur de l'Union européenne est évidemment décisif", répète la "meuf" porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye.

BFMTV boucle la série des débats jeudi soir en alignant onze têtes de liste.
Plusieurs sondages pronostiquent une abstention pouvant atteindre des records dimanche. Mais les entreprises de sondages tentent une opération d'entraînement : une étude Elabe pour BFMTV publiée mardi (en prévision du débat de son commanditaire, jeudi)  estime la participation au scrutin du 26 mai à 46% et une autre de BVA, publiée mercredi, entre 46% et 52%, soit un niveau supérieur à 2014 (42%).

La plupart des récentes enquêtes d'opinion donnent le RN en tête avec une avance de 0,5 à 2 points sur LREM, et toutes les autres listes loin derrière. Ainsi les efforts de l'Elysée en faveur de ce duel auraient-ils réussi. 
Selon un sondage Ifop-Fiducial diffusé jeudi, le RN (24,5%) devance LREM (23%) et la liste Les Républicains (14%). Loin derrière, La France insoumise pointe à 8,5%, Europe Ecologie Les Verts à 6,5% et la liste PS/Place publique est créditée de 6% (+0,5).
En fait rien n'est fait: la marge d'erreur étant de 3 à 5%. Les urnes peuvent parfaitement contrarier l'engouement des entreprises de sondage pour le pouvoir et produire un bouleversement des prévisions parmi les trois premiers favoris.

Le premier débat sur France 2 mercredi

Les têtes de liste Raphaël Glucksmann (PS/Place publique), Yannick Jadot (EELV) et Manon Aubry (LFI) faisaient face aux chefs de partis Marine Le Pen (RN), Laurent Wauquiez (LR) et François Bayrou (MoDem, pour la liste portée par LREM), lequel incarnait l'ancien monde plutôt que le nouveau annoncé par Macron.
La candidate LFI a ironisé: "Vous n'aviez probablement pas confiance en (Nathalie Loiseau, Jordan Bardella, François-Xavier Bellamy) pour qu'ils ne soient pas représentés sur ce plateau", alors que France 2 avait laissé le choix aux partis d'envoyer leur dirigeant ou tête de liste.

Ouverts sur la question écologique, puis sur la fiscalité, les échanges ont notamment été marqués par une joute entre F. Bayrou et L. Wauquiez, le patron du MoDem déplorant que "l'Union européenne (soit) au bord de la disparition", le second accusant Emmanuel Macron d'avoir "accompagné cette dislocation".

Le président des Républicains a ensuite observé que la finaliste malheureuse de la présidentielle de 2017 était encore "dans ce tempérament (du débat, jugé raté) du second tour de la présidentielle": "Vous avez l'air assez agressive ce soir", a-t-il noté, avant que Yannick Jadot s'emporte, rouge de fureur, quant à lui, contre la dirigeante du RN.
"Vous savez quoi, M. Wauquiez ? J'espère qu'un jour, vous aurez la possibilité de faire un débat au second tour de la présidentielle", lui a répondu M. Le Pen qui gardait visiblement au chaud cette réplique préparée.

Peu de temps après, ce sont Manon Aubry et Raphaël Glucksmann qui se sont empoignés sur l'opportunité de sortir des traités pour mettre en place une TVA à 0% sur les produits de première nécessité, mesure à laquelle ils sont pourtant tous deux favorables. Les siamois tentaient ainsi de se démarquer l'un de l'autre, aux yeux de l'électorat.
"Il y a une directive qui empêche de faire un taux de TVA à moins de 5%, et on touche du doigt l'impossibilité en matière fiscale de faire de l'harmonisation juste" en Europe, a souligné la candidate d'extrême gauche, en appelant à "changer" les traités.
"Pas besoin de sortir des traités", a en revanche assuré R. Glucksmann, puisque "dans le cadre de ces traités, on peut avoir une politique fiscale différente : on peut faire des coopérations renforcées, une fiscalité plus juste".

Un second débat a suivi le premier, mercredi, également sur le service public

Résultat de recherche d'images pour "voix criant dans le desert"
Il a réuni Ian Brossat (PCF), Jean-Christophe Lagarde (UDI), Francis Lalanne (liste "Alliance jaune"), Nicolas Dupont-Aignan (DLF), Dominique Bourg (Urgence Ecologie), Guillaume Balas (liste Génération.s de Benoît Hamon), Florian Philippot (Les Patriotes), Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) et François Asselineau (UPR). 

nouveau en difficulté dans les sondages, après son retentissant échec à la présidentielle de 2017 (6,4% des voix), l'ex-représentant de la gauche, abandonné de la plupart au PS, B. Hamon, a prévenu mercredi qu'il "tirera les leçons d'un deuxième échec majeur au suffrage universel", s'il n'est pas élu dimanche, bien que tête de liste. 

Depuis deux ans, le paysage politique reste jonché de partis en décomposition, comme le PS, ou en recomposition, comme LR, et les media et sondeurs privilégient la stratégie de l'Elysée en faveur d'un duel entre le RN et le camp présidentiel éclipsant les autres listes, lesquelles dénoncent une atteinte à la démocratie.

Macron, le président par défaut, élu en 2017 non pas dans un vote d'approbation, mais de rejet de la candidate FN, s'est engagé personnellement dans le débat en dramatisant à la fois l'offre électorale intérieure et l'enjeu européen. Le RN joue d'autant plus volontiers le jeu du duel qu'il lui a déjà été favorable en 2014, tandis que le président parvenu, en conflit d'autorité avec Angela Merkel et isolé, a anticipé sa deuxième ou troisième place en pointant la montée des populismes, l'autocrate n'hésitant pas à mettre en cause la montée des droites portées par des populations lassées de la technocratie et des lourdeurs de l'Union européennes telle qu'elle est devenue à 27. 

Leçon de La Fontaine dans "Le Coche et la Mouche" à l'omniprésence de l'autocrate Macron :


Ainsi certaines gens, faisant les empressés,
S'introduisent dans les affaires :
Ils font partout les nécessaires,
Et, partout importuns, devraient être chassés.

La tête de liste du RN, Jordan Bardella, a ainsi répété mercredi que si son parti arrivait en tête, le chef de l'Etat "devra s'en aller".

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):