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samedi 9 avril 2016

Panama Papers: une faute du journal Le Monde provoque la colère de l'Alger

Le Monde accuse Bouteflika par erreur, mais obtient la solidarité de media français et le boycottage de la visite de Valls à Alger

Acte 1: Le Monde met en cause le président algérien


Plusieurs articles, titres et photos article du journal français Le Monde constituent une diffamation.
Alger a réagi dans la foulée du scandale de la désinformation tentée par Le Monde sur l'affaire dite 'Panama papers' où des chefs d'Etat et de hauts responsables ont été accusés de corruption et d’évasion fiscal. Lundi 4 avril, Alger a protesté officiellement auprès du Quai d’Orsay. La diplomatie algérienne a dénoncé "une campagne qu’elle juge diffamatrice et manipulatrice menée par Le Monde contre l’Algérie".

La Une est explicitement malveillante
Le journal a affiché les photos de cinq dirigeants, dont Abdelaziz Bouteflika, en Une et sous le titre "L’argent caché des chefs d’État". Or, le nom du président algérien n’est pas cité dans l’article consacré à l’affaire de Sonatrach.
Et la presse hexagonale s'est largement faite l'écho des soupçons dans un vaste amalgame mêlant indifféremment des chefs d'Etat ou certains proches. Le Parisien écrit: "Dans la liste hétéroclite des personnalités ayant créé ou utilisé des sociétés offshore sont également cités l'acteur chinois Jackie Chan et le cinéaste espagnol Pedro Almodovar, des membres de l'entourage des présidents chinois Xi Jinping, syrien Bachar al-Assad, mexicain Enrique Peña Nieto, algérien Bouteflika - via le scandale de la compagnie pétrolière nationale Sonatrach - et du roi du Maroc Mohammed VI, avec son yacht et ses sociétés aux Iles Vierges," sans compter... Poutine.
Sans délai ni retenue, le président Hollande a pour sa part aussitôt enfilé son costume de chevalier blanc - malgré la présence nominale de son ministre, Jérôme Cahuzac, sur les listes - pour assurer que les révélations des 'Panama papers' donneront lieu en France à des "enquêtes" fiscales et des "procédures judiciaires". 

"'Panama Papers' : en Algérie, l’argent du pétrole passe par l’offshore"
Assorti d'un article qui ne cite plus Bouteflika, autre titre brouille les relations.

"L’accueil en grande pompe, le 17 mars, de Chakib Khelil, le ministre de l’énergie algérien de 1999 à 2010, en fuite depuis trois ans et soupçonné de corruption, a été pris en Algérie comme une provocation: la preuve de l’impunité dont jouissent les proches du chef de l’Etat. Et une façon d’enterrer l’affaire Sonatrach, la compagnie pétrolière nationale, qui défraie la chronique depuis 2010. Le mandat d’arrêt international contre M. Khelil a été annulé pour vice de forme, le juge qui a instruit l’affaire muté, le procureur général limogé. Mais l’ancien ministre n’a pas été blanchi par la justice algérienne."


Acte 2: l'Algérie riposte par le refus de visas à des journalistes français

L'Algérie a refusé d'accorder des visas à plusieurs journalistes, 
en premier lieu un reporter du journal Le Monde, référence des intellos-socialos-bobos, sans doute sanctionné pour des accusations infondées sur les Panama Papers. 
"Nous empêchant d’effectuer notre travail," s'était lamenté le groupe Le Monde, détenu par la triade BNP (les hommes d'affaires, multimillionnaires et socialistes, Pierre Bergé, Xavier Niel, et Matthieu Pigasse). Le Monde se posait ainsi en victime, alors que le premier ministre, Manuel Valls, rend au pouvoir algérien une visite officielle qui débute samedi et doit durer deux jours. 

Les Algériens n'ont pas supporté l'agression gratuite du journal
, impliquant le président Bouteflika dans l'affaire d'évasion fiscale des "Panama Papers". Le Monde a notamment mis en cause le ministre de l’Industrie et des Mines algérien, Abdeslam Bouchouareb.
Le quotidien socialiste a finalement reconnu sa légèreté partisane, mais se satisfaisant de faire valoir que le nom du chef de l'Etat algérien "n'apparaît pas dans les Panama Papers".

Acte 3: Le Monde proteste contre le refus de visa par l’Algérie à un de ses journalistes

"Le Monde regrette cette décision et proteste contre cette entrave à la liberté de la presse", a réagi l'arrogant directeur du quotidien, Jérôme Fenoglio, vendredi 8 avril, inconscient de son indécence. "Cette décision est liée à notre traitement [inqualifiable !] des Panama papers", commente Le Monde, spécialiste de l'information floue, "en particulier les informations que nous avons publiées sur l’Algérie." Cette presse ambiguë va plus loin: "Le Monde regrette cette décision [uniquement celle d'Alger...] et proteste contre cette entrave à la liberté de la presse." Tout de suite les grands mots, puisque ça marche parmi ses lecteurs !
Sans aucune pudeur...

La presse française partisane tronque l'information, faisant l'impasse sur les causes de ses tensions avec Alger

Le ministère des Affaires étrangères algérien était fondé à évoquer "une campagne de presse hostile à l'Algérie
 
et à ses institutions menée en France dans différents médias". 
"[Ces refus de visa sont] une mesure de rétorsion", réplique une source officielle française. Mercredi, déjà, l'ambassadeur de France à Alger, Bernard Emié, avait été convoqué par les autorités algériennes.
Deux journalistes du "Petit journal" de Canal + n'ont pas obtenu de visa, notamment en raison d'un reportage sur le président Abdelaziz Bouteflika, diffusé l'an dernier. "On peut imaginer que le ton de nos reportages leur déplaît, mais on n'a eu aucune explication", a toutefois précisé une source proche de la chaîne française.

Les media français boycottent le déplacement

Après avoir appris ces refus, le premier ministre Valls a contacté son homologue algérien, Abdelmalek Sellal, pour lui faire part de son désaccord. En signe de protestation, plusieurs media français ont donc décidé de boycotter le déplacement, dont France Inter, France Culture, Le Figaro et Libération. 


Ce dernier offre à ses lecteurs confiants une synthèse partielle et partiale: 
"Une irritation d’un côté de la Méditerranée, une protestation de l’autre."  Mais aussi une provocation, au préalable! 
Le journal de Patrick Drahi -impliqué dans l'affaire des Panama Papers - qualifie la décision algérienne de "défaite pour la liberté de la presse". Et une victoire des fraudeurs fiscaux en paradis fiscaux ?

La direction de France Télévisions refuse également d'envoyer les rédacteurs de France 2 et France 3
suivre la visite de Manuel Valls à Alger.

Dans notre droit, 
le délit de solidarité fait cruellement défaut.

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