Deux militants de la CNT placés sous contrôle judiciaire
Les deux hommes que la police a arrêtés jeudi après avoir défoncé la porte du local de la Confédération nationale du travail sont suspectés d'avoir participé à une agression contre des policiers au cours d'une manifestation. Ce que ces révolutionnaires nient...
Une brève audience a eu lieu ce vendredi après-midi au tribunal correctionnel de Lille où ont comparu les deux militants suspectés de violences sur quatre policiers mercredi en marge de la manifestation contre la loi travail. La police les avait arrêtés après avoir dû défoncer la porte du local de la Confédération nationale du travail (CNT) à coups de bélier. Le juge a reporté le procès au 25 mai pour leur permettre de préparer leur défense. La procureure avait réclamé une détention provisoire. Ils y échappent et sont placés sous contrôle judiciaire.
Ils n'assument pas
Ce qu’on reproche à Benjamin F., 30 ans – qui doit commencer un CDD de préparateur de commande le 2 mai –, et Martin D. 25 ans, chauffeur-livreur ? Le juge résume : des "coups de poing, des coups de pied, jets de cailloux, jets de cannettes et de pétard fumigènes" sur quatre policiers de la Brigade anticriminalité (BAC), dont un a subi un jour d’incapacité temporaire de travail.
Ils ne contestent pas les violences; ils disent qu’ils n’y ont pas participé: ce n'est pas eux, ce sont les autres !
"Quinze témoignages"
Le juge raconte la scène. La BAC est "agressée physiquement par un groupe". Des policiers "réussissent à se réfugier dans l’entrée d’une école de commerce rue de l’Hôpital-militaire".
Coups, cailloux, fumigènes, cannettes. Les policiers disent avoir repéré la veste en jean avec col de fourrure de l’un et la capuche noire et les lunettes de soleil de l’autre. Martin : "J’étais au niveau des banderoles, à 75 mètres du porche. J’ai des témoignages pour étayer mes propos. Je suppose qu’on me voit sur la vidéo surveillance." Benjamin dit qu’il était "avec Martin près des banderoles".
Leur avocate, Muriel Ruef : "J’ai 15 témoignages écrits de personnes [des camarades activistes?] qui me disent qu’ils sont restés près d’eux pendant la manifestation. Ces personnes n’ont rien à faire en prison," juge-t-elle.
Coups, cailloux, fumigènes, cannettes. Les policiers disent avoir repéré la veste en jean avec col de fourrure de l’un et la capuche noire et les lunettes de soleil de l’autre. Martin : "J’étais au niveau des banderoles, à 75 mètres du porche. J’ai des témoignages pour étayer mes propos. Je suppose qu’on me voit sur la vidéo surveillance." Benjamin dit qu’il était "avec Martin près des banderoles".
Leur avocate, Muriel Ruef : "J’ai 15 témoignages écrits de personnes [des camarades activistes?] qui me disent qu’ils sont restés près d’eux pendant la manifestation. Ces personnes n’ont rien à faire en prison," juge-t-elle.
Des récidivistes de l'agression de CRS
Martin a déjà été condamné à deux mois de prison avec sursis en 2012 pour violences avec armes, une matraque télescopique. "Une bagarre, dans laquelle j’étais autant victime", estime-t-il.
Benjamin également a déjà été condamné à deux mois avec sursis lui aussi, pour violences en réunion. "Une bagarre due à l’alcool à la braderie de Lille."
C’est ce qui permet à la procureure de réclamer une détention provisoire en attendant le procès. "Ce ne sont pas des novices. Ils sont en récidive légale tous les deux. Les manifestations vont continuer. Ils pourraient s’en prendre de nouveau aux services de police. On peut s’inquiéter des risques de représailles", souligne-t-elle. Elle ne les "trouve pas insérés de façon quotidienne" et suggère que la promesse d’embauche de Benjamin peut être "de convenance".
La juge est trop bonne: ils échappent à la détention provisoire, en attendant l’audience du 25 mai. "Nous avons tenu compte de votre situation professionnelle", dit le juge. En attendant, ils sont interdits "d’attroupement ou de manifestation"...
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