Les deux histrions critiquent la politique économique du gouvernement
Le ministre de l'Éducation nationale a publiquement rejoint le ministre de l'Économie
dans sa critique de la politique du gouvernement, estimant dimanche qu'ils ne sont "pas loin des frondeurs" du PS.
A la suite de Montebourg qui a dénoncé la politique d'austérité, samedi dans Le Monde, B. Hamon fait à son tour entendre ses critiques, dans Le Parisien, contre les choix budgétaires du président François Hollande et de son Premier ministre Manuel Valls.
Benoît Hamon est d'ailleurs l'invité vedette dimanche de la Fête de la Rose organisée par Arnaud Montebourg dans sa circonscription de Saône-et-Loire, aux côtés de plusieurs députés "frondeurs" comme Christian Paul, Laurent Baumel ou encore Jérôme Guedj.
La ministre de la Culture Aurélie Filippetti a quant à elle lâché dans la matinée un message ambigü sur Twitter:
Je souhaite une belle journée à #Frangy2014 à @montebourg et @benoithamon
— Aurélie Filippetti (@aurelifil) 24 Août 2014
"La relance de la demande est la condition de la réussite de la politique de l'offre qui a été faite depuis deux ans." "On ne peut rien vendre aux Français s'ils n'ont pas des revenus suffisants", vulgarise le populiste Benoît Hamon, faisant l'impasse sur le Commerce extérieur dans Le Parisien/Aujourd'hui en France.
Comme son collègue de l'Économie, Hamon dénonce aussi la politique allemande. Les ministres en échec du redressement selon Hollande reprochent sa réussite à la chancelière allemande. Angela Merkel "ne peut plus être celle qui donne le 'la' de l'orientation européenne. L'Allemagne sert ses intérêts personnels, pas ceux de l'Europe", se plaignent ceux qui ne savent pas comment faire aussi bien.
Hamon confirme qu'il a, comme Montebourg, un pied dedans et l'autre dehors.
"Arnaud et moi ne sommes pas loin des frondeurs" socialistes du Parlement. Très critiques du gouvernement auquel ils appartiennent, Hamon explique leur ambiguïté. "Notre volonté est d'être au service d'un rassemblement de la gauche et de peser au sein du gouvernement." "Notre problème n'est pas d'en prendre la tête", insiste-t-il.
Les "frondeurs" de la gauche du PS ont mis le ver dans la pomme du gouvernement
Le frondeur Christian Paul s'est dit "heureux que nous ayons ouvert la brèche au mois d'avril et heureux que ce débat ait lieu au sein du gouvernement", y voyant "le moyen pour une démocratie, assiégée par les marchés et qui traverse une crise aiguë et durable, de s'en sortir".
Parlant d'une "communauté d'analyse" entre la demande des frondeurs d'un "plan d'urgence" et l'"électrochoc" prôné par Montebourg, Ch. Paul défend la dimension "européenne" de la situation: "Il est grand temps que ce débat européen ait lieu", martèle-t-il, récusant l'idée d'un débat "socialo-socialiste".
Roger Karoutchi dénonce en revanche un "vrai problème" franco-français "de fonctionnement de la République"
A l'inverse de Ch. Paul, le sénateur UMP des Hauts-de-Seine est interloqué par les sapeurs de la Ve République, promoteurs d'une VIe conforme à la IVe. "C'est la première fois qu'un ministre se dit totalement opposés à la politique économique tout en étant en charge et reste au gouvernement. C'est du jamais vu sous la Ve. On peut continuer à décrédibiliser la République, on n'est plus à ça près, mais halte au feu!"
Pour lui, "soit les ministres en contradiction absolue avec la ligne démissionnent et rejoignent les frondeurs - c'est la logique du système de la Ve République; soit cela veut dire que le président et le Premier ministre, déjà très affaiblis, sont totalement discrédités".
Selon le dernier baromètre Ifop pour le Journal du dimanche, François Hollande perd un point de popularité (17%) et Manuel Valls enregistre une chute de 9 points pour s'établir à 36%.
Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la République, avait déjà estimé samedi soir que Arnaud Montebourg se "doit de démissionner" si "ses convictions sont sincères".
En attendant la VIe république, le gouvernement Valls est menacé d'implosion.
Comment Hollande pourrait-il croire en ses promesses dans ce climat de défiance généralisée?
"Seigneur, protège-moi des socialistes; mes ennemis allemands, je m'en charge", répondent les Français.
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