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samedi 23 août 2014

EELV: recomposition du paysage Verts à l'université d'été

Chaos coutumier aggravé

A Bordeaux, Emmanuelle, les médiatiques brillent par leur absence
La page s'est-elle tournée pour les sexagénaires ?

Les écologistes sont les premiers à organiser leur université d'été qui a débuté ce jeudi à Bordeaux avec l'absence de grands vivants: Daniel Cohn-Bendit qui ne reconnaît pas ses petits, Noël Mamère qui s'aigrit et José Bové qui perd la foi politique. Pas de membres écologistes du gouvernement non plus, puisqu'ils en ont claqué la porte. L'an dernier Christiane Taubira (Justice) et Philippe Martin (Ecologie) avaient encore fait le déplacement à Marseille. Mais "il y aura d'anciens ministres", sourit un responsable du mouvement, en référence notamment à Cécile Duflot. De ce départ, il sera évidemment question jusqu'à samedi avec la sortie annoncée pour lundi 25 août du livre de la députée de Paris dans lequel elle raconte son expérience au ministère du Logement.

Les héritiers écartent l'intérimaire Emmanuelle Cosse 

Elle aurait dû être au premier plan mais n'a pas pu s'imposer. Pour ses premières journées d'été à la tête d'Europe Ecologie-Les Verts, qui se terminent samedi à Pessac (Gironde), Emmanuelle Cosse s'est faite zapper à la faveur du livre polémique de l'ex-patronne des Verts, Cécile Duflot, et par les rivalités internes de son parti.
E. Cosse a entamé son Voyage au pays des désillusions.  "Ce que raconte Duflot, c'est l'explication de ce qui cloche actuellement dans cette gauche, juge Mme Cosse. C'était important qu'elle le dise, mais on ne doit pas être simplement là pour discuter de personnes ou de stratégies."

"Tenir les deux bouts" 
Il aura été beaucoup question de personnes et de stratégies pendant ces trois jours sur le campus de Bordeaux-Montaigne. Mais après avoir fait fonction de secrétaire nationale d'EELV pendant un an, l'ex d'Act Up se retrouve repoussée dans l'ombre par la décision des deux ex-ministres, Cécile Duflot et Pascal Canfin, de quitter le gouvernement début avril, faisant ainsi voler en éclats sa majorité issue du congrès de Caen. "Depuis, elle passe son temps à signer des accords de non-agression", ricane le député des Français de l'étranger, Sergio Coronado.

Des recompositions sont en cours au sein du parti autour de deux lignes portées par l'ex-patronne des Verts et son ancien complice à la tête du parti, Jean-Vincent Placé. Très critique, la première cherche à construire une alternative à la politique menée par François Hollande, un oeil tourné vers les "frondeurs" du PS et l'autre posé sur une Eva Joly encline à un rapprochement avec Mélenchon, nouveau célibataire politique. Le second défend une majorité rassemblée autour du chef de l'Etat qui pourrait aller jusqu'au centre, avec l'UDI. E. Cosse, elle, se retrouve prise entre deux feux. "Je ne choisirai pas entre les deux, assure-t-elle. Ma responsabilité est de faire en sorte que les écolos obtiennent des résultats et soient en capacité de gouverner." A condition de garder sa place et d'acquérir de l'influence.

"La porte de sortie, c'est elle"
Le parti s'est figé et incapable d'un débat public sur les questions qui auront pourtant beaucoup animé le "off" des journées d'été. Si dans le parti, nombreux sont ceux portés à l'indulgence, jugeant qu'elle "fait de son mieux" et réussit "à tenir les deux bouts", la situation est devenue intenable pour celle que l'on disait placée là par Duflot.

Or, pour lui simplifier les choses, son compagnon, le député de Paris Denis Baupin, a décidé de se placer en première ligne au côté de Jean-Vincent. "Elle est plutôt d'accord avec ces derniers, mais elle ne peut pas l'assumer publiquement, car ça voudrait dire mener une confrontation avec Duflot et avoir un discours de vérité avec la base du mouvement", commente Coronado

A l'instar du député du Gard Christophe Cavard, certains estiment que la quadragénaire doit absolument réussir à devenir "la troisième personnalité", seule solution pour sortir d'un duel stérilisant pour le parti. "La porte de sortie, c'est elle", s'aventure Cavard. Cela sera d'autant plus nécessaire à Mme Cosse, vice-présidente du conseil régional d'Ile-de-France, a bien l'intention de rempiler en 2015 et pas à n'importe quelle place.

Des dents longues à rayer le plancher
"Il est très possible que je me représente et la tête de liste en Ile-de-France m'intéresserait", a confié E. Cosse vendredi soir, se préparant une solution de repli. "Je la soutiens et Cécile aussi a priori", assure Placé
Interrogée par Le Monde sur ses ambitions pour cette élection, l'ancienne ministre pestiférée est restée beaucoup plus floue. "Je ne suis candidate à rien, mais je veux prendre toute ma place dans le débat politique : ça peut passer ou non par des candidatures", a-t-elle répondu, endormant les adversaires.

Si sa stratégie d'incarnation d'une alternative verte à François Hollande venait à échouer, la députée de Paris pourrait être tentée de se lancer dans la course aux régionales à l'heure où la réforme territoriale vise à donner aux futures régions plus de pouvoir. D'autant que le calendrier des élections, qui doit être repoussé à décembre 2015, lui est favorable. En attendant, comme elle l'avait fait pour les municipales à Paris, avec la complicité de la Ch'tite Martine Aubry, Duflot a choisi de ne se fermer aucune porte. Au risque de piétiner son ex-protégée.



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