Onze Chrétiens d'Irak sont arrivés jeudi matin à l'aéroport de Roissy
Ils ont reçu des visas d'asile en raison des persécutions dont sont victimes les membres de leur communauté,
alors que des djihadistes ont annoncé s'être emparés de la plus grande ville chrétienne d'Irak, Qaraqosh, près de Mossoul (nord). Ce sont les premiers chrétiens d'Irak à bénéficier de ce statut depuis que le gouvernement français a annoncé, le 28 juillet, vouloir favoriser leur accueil dans l'Hexagone, souligne l'Association d'entraide aux minorités d'Orient (AEMO).
Membres d'une seule et même famille, les onze réfugiés, arrivant de Bagdad chargés de valises, ont été accueillis à leur arrivée en France par une demi-douzaine de militants associatifs.
La France prête à "favoriser l'accueil" des chrétiens d'Irak
"On nous traite de mécréants"
"La situation pour les chrétiens d'Irak est désastreuse. On nous traite de mécréants", a témoigné Nabeel Yonan Yousif, 53 ans, en remerciant "le gouvernement français" et "les militants" qui ont accompagné leur demande d'asile.
"J'espère qu'il y aura un geste pour sauver les autres chrétiens qui sont menacés", notamment "à Mossoul, où une chasse aux chrétiens a été lancée", a-t-il ajouté, par l'intermédiaire d'un traducteur.
Ces onze personnes sont des parents de l'archevêque de Mossoul, Mgr Faraj Raho, qui avait été enlevé et assassiné le 13 mars 2008. Ils bénéficiaient depuis cette date de la protection du Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) en Syrie, où ils étaient réfugiés, puis à Bagdad, où ils étaient arrivés voilà six mois.
Ils ont été chassés par l'avancée de l'Etat islamique
D'après Elish Yako, secrétaire général de l'AEMO et membre de la Coordination chrétiens d'Orient en Danger (CHREDO), ils avaient déposé leur demande de visa voilà plusieurs mois, mais l'annonce du gouvernement "a peut-être accéléré le traitement de leur dossier".
Les visas d'asile sont délivrés de façon exceptionnelle par les ambassades ou les consulats aux personnes se déclarant menacées, après pré-instruction par le ministère de l'Intérieur, dans les zones considérées comme en crise.
A la mi-juillet, les chrétiens de Mossoul, la deuxième ville d'Irak, ont dû fuir en masse après avoir reçu un ultimatum des djihadistes ultra-radicaux de l'Etat islamique (EI), qui contrôlent depuis juin cette ville et de vastes pans de territoire dans le nord, l'ouest et l'est de l'Irak.
Avant l'élimination de Saddam Hussein en 2003, plus d'un million de chrétiens vivaient en Irak, dont plus de 600.000 à Bagdad. Mais en raison de la déstabilisation du pays avec l'ingérence américaine et les violences meurtrières qui ont secoué le pays depuis 10 ans, ils ne sont aujourd'hui moins de 400.000 sur l'ensemble du territoire.
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