L'écologiste a-t-il une mémoire de perruche ?
Un "choc de transparence" pour Jean-Vincent Placé
L'élu EELV a omis de déclarer sa société de conseils à la Haute Autorité de transparence de la vie publique.
En juin 2013, Jean-Vincent Placé s'en était pris au projet de loi sur la transparence de la vie publique. C'est une loi "ratée, ennuyeuse et complexe", vitupérait-il. Un an plus tard, le patron des Verts au Sénat est l'une des premiers élus piégés par le texte adopté par le Sénat dans la nuit après l'affaire Cahuzac. "L'important n'est pas de savoir si les élus sont riches, mais s'ils sont honnêtes", entendait-on clamer. Une avancée: on pouvait don être riche et pourtant honnête !
Or, dans sa déclaration d'intérêts remise à la Haute Autorité de transparence de la vie publique, l'élu EELV a laissée vierge la case "participations financières indirectes dans le capital d'une société". À en croire le document, il n'est lié de près ou de loin à aucune entreprise lui appartenant: un péché par omission ?
La presse d'investigation a pourtant identifié une société lui appartenant. Une SARL baptisée Norcomm, créée en 1996 avec un autre élu, Antoine Casini, actuel collaborateur de la sénatrice PS des Bouches-du-Rhône Samia Ghali. Une élue en faveur de laquelle Placé a pris publiquement fait et cause - contre P. Mennucci - lors des dernières municipales à Marseille.
Placé-les-gros-bobards s'embrouille dans ses explications
Placé ne joue pas le jeu |
D'après ses statuts, Norcomm affiche un vaste champ d'action allant de la communication à l'édition, en passant par "toute opération financière, commerciale, civile, mobilière ou immobilière".
Interrogé sur cette omission, Jean-Vincent Placé explique avoir "oublié" l'existence de cette société, qui, selon lui, n'aurait eu "aucune activité" et "aucun client". En somme, les altermondialistes sont des entrepreneurs modèles...
Et de promettre qu'il va au plus vite liquider la société : "Grâce à vous, je vais appeler le Casini en question et lui dire qu'il faut dissoudre ce truc-là. (...) Je pense qu'il vaut mieux dissoudre ce truc qui n'a pas eu d'activité en dix-sept ans..." Dix-sept ans de coma !
Mais, contrairement à ce que le sénateur Verts affirme, sa discrète boîte de conseils n'est pas restée en veille. On a en effet trouvé trace d'un chiffre d'affaires de 120.000 euros en 2000. Nul doute que Jean-Vincent Placé profitera des journées d'été d'Europe Écologie-Les Verts (EELV) pour éclairer ses camarades sur les clients de Norcomm...
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