L'Europe au bord de la déflation
La déflation, c'est la baisse des prix de manière importante, persistante et durable.
Hollande, dans le couloir de la déflation |
Et c'était le cas depuis plusieurs mois en décembre 2013 avec les chiffres d'inflation, un des indicateurs de notre pouvoir d'achat. En novembre, Eurostat avait publié les chiffres. Au niveau européen, les prix avaient augmenté de 0.9% en octobre (+0.7 pour la France). Problème, tout juste un an avant, l'inflation européenne s'établissait à 2,2%. Autrement dit, la perte de près d'un point et demi en 12 mois était énorme.
Or, si quand les prix baissent, c'est bien pour les consommateurs...
...cette baisse est en réalité source de ralentissement économique.
En effet, le consommateur voit un recul des prix comme une aubaine: si cela baisse aujourd'hui, cela va encore plus baisser demain... Il attend donc un peu pour consommer et renvoie à plus tard l'achat de sa voiture ou de sa maison, par exemple. Une consommation ainsi différée fait baisser, voire, dans certains cas, chuter, les commandes aux entreprises qui réduisent leur production, baissent les salaires ou licencient purement et simplement. C'est la spirale infernale, le cercle vicieux.
Les économistes lançait déjà l'alerte fin 2013, car on sait qu'une inflation inférieure à 1% atteint un seuil de basculement très risqué dans la déflation officielle. Il y a huit mois, on était déjà entre 0.9 et 0.7 : le seuil était donc atteint et ni François Hollande, ni Jean-Marc Ayrault et ni Pierre Moscovici n'a pris les mesures appropriées.
La baisse généralisée des prix s'explique
Le taux de change est en cause. L'euro qui remonte face au dollar depuis un an a pour conséquence de faire baisser les prix des produits que nous importons. Concrètement, sur un an, la monnaie unique a gagné environ 6% sur le billet vert et c'est autant de perdu à chaque importation !
Ajouté à cela, le "made in France", cher à Montebourg, est très cher à l'exportation...
Le coût des matières premières importées qui a joué sensiblement à la baisse sur les prix de l'énergie.
Les dévaluations compétitives intérieures auxquelles se livrent les pays de l'Europe du Sud (Italie et Espagne, notamment). Pour rendre leur industrie plus compétitive à l'export, nos voisins européens ont baissé les salaires et réduit l'emploi. Et cela sous la pression de la communauté internationale. Plus qu'un paradoxe, c'est de la schizophrénie.
L'idéologie de nos socialistes entrave la recherche de solutions
Quand la demande baisse dans le secteur privé, on pense à relancer la machine par la demande publique, dans l'optique keynésienne. Mais cela suppose une capacité de relance budgétaire dont ne dispose pas la France accablée par le poids de ses dépenses publiques, notamment sociales.
Une autre solution est entre les mains des banques centrales qui peuvent faire baisser les taux d'intérêt et permettre aux entreprises de réinvestir et soutenir l'activité. Mais une aide aux entreprises est contraire au credo de la gauche marxiste française. D'ailleurs, les taux sont déjà très bas et les marges de manœuvre sont aujourd'hui quasi inexistantes. Et même dans ce cas, rien n'indique que les ménages vont de nouveau consommer. Entre l'état permanent de béatitude du président et les coups de menton de son Premier ministre, les Français peinent à leur accorder leur confiance.
Dans le flou total, la vraie solution serait le retour de cette confiance que Hollande et Valls ont eux-mêmes perdue. En décembre, Hollande faisait toujours semblant de croire à l'inversion de la courbe du chômage qu'il avait promise pour la fin de l'année 2013. Or, il a été incapable de tenir sa promesse, même six mois après la date promise et une vraie baisse du chômage n'est pas encore pour cette année.
Le risque de déflation n'a jamais été aussi prégnant.
Face à ce risque de déflation : Hollande pousse l’Allemagne à (ré)agir...
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