Les représentants du personnel de Gad rejettent la mise en liquidation judiciaire
L'entreprise GAD durement éprouvée
Les abattoirs Gad, qui ont déjà licencié 889 personnes l'an dernier, sont de nouveau dans la tourmente, ayant été placés en liquidation judiciaire. Si Intermarché a rappelé lundi qu'il est toujours intéressé par une éventuelle reprise, les salariés sont pessimistes.
Malgré ces licenciements secs, la direction a annoncé son intention d'ouvrir une procédure de liquidation judiciaire. Les quelque 1.000 salariés, qui travaillent en majorité sur l'autre site de Gad situé à Josselin (Morbihan), sont tous menacés.
La direction de Gad a justifié sa décision par "des problèmes de trésorerie", mais aussi par les difficultés de la filière porcine et un embargo russe sur les importations de porcs, a indiqué le délégué syndical CFDT chez Gad, Patrick Piguel, selon lequel l'abattoir emploie plus de 1.000 personnes à Josselin, dont près de 750 en CDI (contrats à durée indéterminée). A court terme, l'entreprise faisait face aussi, selon Patrick Piguel, au remboursement d'une échéance d'une dette, s'élevant à 4,5 millions d'euros à payer le 10 octobre.
Intermarché, possible sauveur?
Déjà en proie à des difficultés de trésorerie, Gad, une entité du groupe coopératif morbihannais Cecab, avait été placée en redressement judiciaire en février 2013. En octobre de cette même année, le tribunal de commerce de Rennes avait validé son plan de continuation, entérinant la suppression de 889 emplois, principalement sur le second abattoir de l'entreprise, à Lampaul-Guimiliau. Seules restent dorénavant sur le site finistérien une soixantaine de personnes, travaillant dans des unités produisant lardons et graisse alimentaire, selon une source proche du dossier.
La CFDT a aussitôt réclamé l'intervention de Manuel Valls dans ce dossier. Le syndicat demande au Premier ministre, dans un communiqué commun aux autres syndicats, l'organisation "d'une table ronde (...) afin de réfléchir collectivement à l'avenir de la filière porcine bretonne dans lequel une reprise pérenne du site de Gad Josselin et de ses 1.173 emplois doit trouver sa place". Selon le syndicat, le dossier de liquidation judiciaire devrait être déposé au tribunal de commerce fin août-début septembre.
En attendant la nouvelle réunion du Comité d'entreprise du 22 août, Intermarché a rappelé lundi qu'il est toujours intéressé par une éventuelle reprise des abattoirs. Depuis trois semaines, Gad est d'ailleurs en discussion avec le géant de la distribution. La direction de l'entreprise agroalimentaire espère que le tribunal, tout en prononçant la liquidation de l'abattoir, laissera deux mois à Intermarché ou à un autre repreneur pour finaliser une offre de reprise, tout en maintenant l'activité. Mais, à part Intermarché, aucun autre repreneur potentiel ne s'est manifesté.
Les représentants des salariés de l'abattoir Gad à Josselin (56) ont été reçus au ministère de l'Agriculture ce mardi.
Ce mardi, une délégation de représentants CFDT de Gad a été reçue près de deux heures par le ministre de l'Agriculture Stéphane le Foll ainsi que par des membres des cabinets des ministères du travail et du redressement productif."
Le ministre a confirmé qu'une offre de reprise par Intermarché serait déposée fin août début septembre", a indiqué à la sortie de l'entretien Jean Luc Feillant, secrétaire Upra Agroalimentaire Bretagne qui faisait partie de la délégation. "Nous avons dit au ministre que notre demande dorénavant était de pouvoir rencontrer rapidement le groupe Intermarché pour pouvoir échanger avec lui sur le périmètre de reprise qu'on espère le plus important possible et pour faire lui part des préoccupations des salariés", a-t-il déclaré.
Selon le représentant CFDT, le ministre a assuré qu'il ferait en sorte qu'on n'oublie pas les 80 salariés des deux unités restantes de Lampaul-Guimiliau. "Il faut qu'il y ait un repreneur pour tout le périmètre de la SAS Gad", ajoute Jean-Luc Feillant.
A ce jour, la société SVA Jean Rozé de Vitré (Ille-et-Vilaine), filiale du groupe Intermarché, est le seul candidat potentiel à une reprise, mais a précisé qu’elle était actuellement dans une phase d’étude du dossier qui ne préjugeait pas de sa décision finale. "Ce dossier est toujours dans un processus d’instruction nécessaire et préalable à une prise de décision éventuelle de reprise", a indiqué mercredi SVA dans un communiqué.
L'abattoir porcin Gad de Josselin a été placé en liquidation judiciaire
Stéphane Le Foll : "L’Etat va aider à sauver l’abattoir"
Lors d'une réunion à Paris, le ministre de l'agriculture Stéphane Le Foll assurait aux représentants du personnel qu'Intermarché déposerait une offre de reprise d'ici dix à quinze jours. "C’est là que la région, c’est là que l’Etat doivent être là pour aider à trouver les moyens de réindustrialiser ce site. C’est ça qui est l’enjeu", a-t-il déclaré, interrogé lors du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro.
Les élus du personnels des abattoirs de Gad ont rendu un avis négatif ce vendredi soir la mise en liquidation judiciaire. Désormais, pour sauver le site de Josselin, un repreneur doit déposer une offre sans tarder. "C'est triste de voir cette entreprise mettre la clé sous la porte. Je compatis au sort de ses 950 salariés," s'est ému Jean-Marc Détivelle, délégué FO du site de Lampaul. Il n'a pas manqué de s'insurger contre la position des élus français face à Bruxelles.
Alors qu'Intermarché se fait désirer, le prochain rendez-vous décisif pour les salariés est l'audience devant le tribunal de Commerce qui devrait avoir lieu "probablement dans les premiers jours de septembre", selon Patrick Piguel, le second délégué CFDT.
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