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mercredi 6 août 2014

Les Femen ont-elles fini par se prendre à leur propre piège?

Le mouvement n'a plus tellement d'avenir, estime l'auteure d'un livre sur les Femen
En trois réponses, la journaliste Galia Ackerman règle leur compte aux Femen, groupe féministe connu pour leurs apparitions seins nus, mais féministes radicales qui importent la révolution ukrainienne de Russie au Canada, au Royaume Uni ou en France.
Des complices des Femen jouent
 les agresseurs des activistes
 
Leurs premières mises en scènes avaient d'abord tenté de les faire passer pour des victimes: lors d' "happenings" sur la voie publique des complices avaient joué les agresseurs... 

Les Femen accumulent les déboires judiciaires. 

Expulsées en juin sur décision du tribunal d'Asnières-sur-Seine des bureaux d'une usine de traitement des eaux qu'elles occupaient illégalement à Clichy-la-Garenne depuis novembre 2013 dans les Hauts-de-Seine, elles comparaîtront cette semaine à deux reprises au tribunal correctionnel de Paris. 
Sacrilège à l'église de La Madeleine
Mercredi, neuf membres du groupe féministe ultra répondront de dégradations dans un lieu de culte, Notre-Dame de Paris après leur action seins nus à Notre-Dame, en février 2013. Et vendredi, l'une d'entre elles -Eloïse Bouton- comparaîtra également pour avoir simulé un avortement (ci-contre) dans l'église de la Madeleine, en décembre dernier. [Le Parisien affirmait -ironiquement?- que les Femen ne sont pas un mouvement sectaire...]
Des Femen lancent des petites culottes
 tachées de rouge sur un cardinal espagnol 
qu'elles jugent l'un des responsables 
de la réforme du droit à l'avortement
(février 2014)

Que reste-t-il des Femen en France ?
 
Europe 1 a posé la question à la journaliste franco-russe de RFI, Galia Ackerman, auteur du livre Femen.

Où en sont les Femen aujourd'hui en France ?

Elles constituent l'un de ces petits groupes indépendants qui ont essaimé depuis que les Femen ont été forcées de quitter l'Ukraine. Avant, il y avait un vrai centre à Kiev et une unité idéologique entre les différents groupes nationaux. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas. En France, les Femen, c'est leur leader ukrainienne Inna Shevchenko et quelques recrues françaises autour d'elles. Je dirais qu'elles ne sont pas plus d'une dizaine, même si leur nombre est difficile à estimer
[la photo ci-contre montre le défilé d'une vingtaine d'activistes et contredit la journaliste dans sa volonté de minimiser leur importance] d'autres filles les rejoignent occasionnellement. En tout cas, elles n'ont pas créé de vrai mouvement de masse autour d'elles.

Pourquoi cet essoufflement ?

Le mouvement Femen a été conçu pour s'exprimer à travers la presse [combien de leurs actions illustrées ici sont-elles connues du public? Depuis plusieurs mois la presse aux ordres ne rend plus compte de leur activité]. Sans couverture médiatique, leurs actions n'ont aucun sens. Il faut que celles-ci soient de plus en plus dures et spectaculaires, sinon ça ne fonctionne plus. Le problème, c'est qu'en franchissant les limites de la loi en France, elles ont été prises à leur propre piège.
Comme Greenpeace à l'Assemblée nationale,


le 17 juillet 2014

Les Femen n'ont pas bien intégré les réalités françaises. 
Je l'ai senti lors de leur action à Notre-Dame. Elles considèrent que la religion est un moyen d'oppression des femmes, mais elles n'ont pas compris que contrairement à d'autres pays, en France, l'Eglise n'a pas le pouvoir de décider quoi que ce soit. L'Eglise exprime ses opinions, par exemple contre l'avortement 
Femen lors de la manif 
pro mariage pour tous 
à Paris, le 16 décembre 2012
ou le mariage homosexuel, mais personne n'est obligé de suivre. Elles n'ont pas compris que la France est un pays de la loi, et que la lutte pour la liberté ne signifie pas l'anarchie. Par conséquent, leurs actions très radicales elles ont provoqué un désenchantement chez ceux qui, auparavant, appréciaient leur mouvement.

Il ne s'agissait donc que d'un épiphénomène ?

Le QG des Femen,
véritable camp d'entraînement
Si elles sont condamnées et écopent de lourdes amendes, je ne vois pas comment elles pourraient continuer, ne serait-ce que matériellement. Elles risquent un gel financier [le tribunal d'Asnières-sur-Seine a déjà frappé ces activistes au porte-feuille avec une amende de 7.398 euros en novembre dernier], elles ont perdu leur QG [prêté par la mairie PS
mais où un incendie d'origine inconnue a détruit une pièce de 15m2, située au Lavoir moderne, dans le quartier de la Goutte d'Or, Paris 18e à Paris -où ont en outre eu lieu les récentes émeutes pro-palestiniennes de Barbès] et elles sont divisées entre elles, car les récentes polémiques ont pourri l'atmosphère. Très franchement, je pense que l'âge d'or de ce mouvement est derrière lui.

Les féministes révolutionnaires lancent de nouveaux défis aux républicains

"Nous occuperons une église de Paris, ou pourquoi pas l'Hôtel de Ville de Paris", comptant sur la maire de la capitale, Anne Hidalgo, qui leur avait envoyé une lettre de soutien lors de leur expulsion de leur premier local. Ce n'est, en effet, pas la première fois que les Femen se retrouvent sans toit.  

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